Georges Mayer, militant de la mémoire, Commandeur dans l’Ordre national du Mérite
L’homme a fondé l’association Convoi 77, qui vise à perpétuer la mémoire de la Shoah, en 2015
Georges Mayer, militant de la mémoire de la Shoah, a été décoré Commandeur dans l’Ordre national du Mérite ce jeudi, à la Résidence de France en Israël, à Jaffa, des mains de l’ambassadeur Eric Danon.
« Puisant la force de son engagement dans son passé familial, Georges Mayer a su rester fidèle à son idéal humaniste. L’amitié France-Israël, l’éternel combat contre l’oubli de la Shoah lui doivent beaucoup », a écrit la mission diplomatique sur Twitter.
La cérémonie a eu lieu en présence d’une cinquantaine d’invités, parmi lesquels Avi Pazner, ancien ambassadeur d’Israël en France, Jean-Luc Bodson, ambassadeur de Belgique en Israël, Radu Ioanid, ambassadeur de Roumanie en Israël, et les proches de Georges Mayer.
« Votre histoire, cher Georges, s’est écrite sur les deux rives de la Méditerranée et témoigne à elle seule des liens profonds et indéfectibles qui unissent la France à Israël », a déclaré Eric Danon lors de la cérémonie. « Puisant la force de votre engagement dans les douleurs de votre propre passé familial, consacrant votre énergie et votre générosité au dialogue entre les peuples comme au souvenir de la Shoah, vous avez contribué de façon inestimable aux grandes causes de notre temps. »
Georges Mayer a fondé l’association Convoi 77 en 2015.
Le convoi 77 est l’un des derniers convois à avoir quitté Drancy le 31 juillet 1944, en direction d’Auschwitz. Dans ce convoi 1 306 personnes ont été déportées, parmi lesquels 300 enfants.
Le travail du Mémorial de la Shoah et de l’association de Georges Mayer, dont le père Alex Mayer a lui-même été déporté dans ce convoi, a permis de récolter des informations (photos, témoignages, documents personnels…) sur les déportés de ce convoi, originaires de 37 pays différents.
Puisant la force de son engagement dans son passé familial, Georges Mayer a su rester fidèle à son idéal humaniste. L’amitié ????????????????, l’éternel combat contre l’oubli de la #Shoah lui doivent beaucoup. Un honneur de le voir promu ce soir Commandeur dans l’Ordre national du Mérite ! pic.twitter.com/eX4afigL0K
— La France en Israël (@franceenisrael) March 30, 2023
Avec le « Projet européen Convoi 77 », M. Mayer propose aux collégiens des pays d’origine des déportés d’aller à la recherche d’informations sur les victimes pour lesquelles seuls sont connus les noms, prénoms, date et lieu de naissance. Ce projet a pour objectif de contribuer au travail de mémoire en impliquant activement les jeunes générations.
« Notre association a pour objet de regrouper autour des familles et des amis des déportés du convoi 77 toutes les personnes concernées par la mémoire de la Shoah, afin de perpétuer le souvenir des déportés, de leur histoire, de leur destin, afin de participer également à la poursuite de la transmission de la mémoire de la Shoah tout en apportant une contribution à la recherche et à l’enseignement de la Shoah. L’association inscrit son projet dans une dimension d’intérêt général, en s’ouvrant à tous les publics, en préservant à ses activités un caractère non lucratif, laïque et apolitique », écrit le site de l’association.
« Je dois à mon père l’intérêt pour l’autre, cette volonté de connaître, de transmettre, de motiver, qui a sous-tendu mes choix professionnels et encore aujourd’hui mes activités bénévoles et mes engagements », a déclaré Georges Mayer lors de la cérémonie à la Résidence de France. « L’image qui m’est venue à l’esprit pour traduire cette volonté de créer des liens, cette capacité de mettre en relation, c’est l’image toute simple du pont. Construire des ponts, c’est mettre en relation des individus, des entreprises, des peuples, des cultures, afin de les rapprocher, de favoriser les échanges, de leur permettre de mieux se comprendre et de s’enrichir mutuellement. (…) Si j’avais la possibilité de revenir cinquante ans en arrière, et de choisir une autre carrière professionnelle, je pense que je choisirais sans hésiter la carrière diplomatique. »
Après des études et une première carrière dans l’information et la communication à Paris, au contact de personnalités illustres comme Simone Veil, Pierre Mauroy ou Jack Lang, Georges Mayer a déménagé en Israël en 1984, où il y travaille alors dans le secteur du marketing et de la communication, notamment pour la société israélienne Bezeq. Après ce nouveau départ, il a conservé des liens étroits avec la France, pour laquelle il a assuré à titre bénévole les fonctions de conseiller du commerce extérieur puis de Consul honoraire à Beer Sheva, auprès d’une communauté d’un millier de Français.