Israël libère 183 prisonniers palestiniens, dont 18 terroristes condamnés à perpétuité
Ils sont accueillis par des foules ravies à Ramallah ; parmi les ex-détenus se trouve l'instigateur de l'attentat suicide de 2004 à Beer Sheva, au cours duquel 16 Israéliens sont morts

Israël a libéré samedi 183 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, dont certains purgeaient des peines de prison à perpétuité pour terrorisme. Cette libération a eu lieu à la suite de la libération de trois otages des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza.
Parmi les prisonniers libérés, 18 purgeaient des peines de prison à vie pour des attaques meurtrières contre des Israéliens.
Parmi les détenus libérés figurent 111 Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza au cours de la guerre, tandis que les 72 autres avaient été arrêtés avant le pogrom perpétré par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Selon la commission des Affaires des Détenus de l’Autorité palestinienne (AP), 42 d’entre eux sont originaires de Cisjordanie, 3 de Jérusalem-Est et 27 de Gaza.
Les prisonniers libérés en Cisjordanie ont quitté la prison d’Ofer peu après la libération des otages israéliens de Gaza. À leur arrivée en bus dans un centre communautaire de Ramallah, les ex-prisonniers ont été accueillis par des foules exultantes brandissant des drapeaux palestiniens.
Un autre groupe a été escorté par des gardiens de prison israéliens jusqu’à Gaza, après avoir quitté la prison de Keziot dans le Néguev.

Parmi les terroristes les plus tristement connus qui ont été libérés figure Iyad Abu Shkeidem, 49 ans, un habitant de Hébron qui dirigeait les Brigades Ezzedine al-Qassam du Hamas dans le sud de la Cisjordanie.
Il a été condamné à 18 peines de prison à perpétuité pour son rôle clé dans la planification d’un attentat-suicide à Beer Sheva en 2004, qui a coûté la vie à seize Israéliens et en a blessé plus d’une centaine d’autres.
Hatem al-Jayousi, un habitant de Tulkarem âgé de 52 ans qui a fondé la Brigade des martyrs d’Al-Aqsa, a également été libéré samedi. Arrêté en 2003, al-Jayousi purgeait six peines de prison à vie pour le meurtre de six Israéliens pendant la Seconde Intifada.
Shadi Barghouti, 47 ans, a été arrêté en 2004 et condamné à 27 ans de prison pour sa participation à des attentats terroristes contre des Israéliens. Il est le fils de Fakhri Barghouti, un terroriste condamné qui avait été libéré dans le cadre de l’accord conclu pour récupérer le soldat franco-israélien Gilad Shalit en 2011.
Jamal Taweel, 61 ans, haut responsable du Hamas, a également été libéré. Tawil a été maire d’Al-Bireh et est connu pour son rôle clé dans la relance du groupe terroriste palestinien du Hamas en Cisjordanie.
Dans une déclaration faite lors de son arrestation en 2021, Tsahal avait indiqué que Taweel « a pris une part active dans l’organisation de troubles, l’incitation à la violence et le rétablissement du quartier général du Hamas à Ramallah ».
Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que six des 42 prisonniers libérés en Cisjordanie étaient en mauvaise santé et ont été conduits à l’hôpital. Certains prisonniers se sont plaints de mauvais traitements, selon Reuters.
Les deux prisonniers libérés à Jérusalem, Issam et Mohammad Attoun, tous deux âgés de 20 ans, avaient été arrêtés pour avoir jeté des pierres et des cocktails Molotov sur une installation de sécurité publique dans le quartier de Sur Baher, selon un article de Maariv publié à l’époque.

Les deux ont retrouvé leurs parents au centre de détention Russian Compound, où ils avaient été convoqués pour un interrogatoire de police avant leur libération.
Le troisième prisonnier originaire de Jérusalem, Ahmad al-Jaafari, 58 ans, doit être expulsé. Au total, sept prisonniers seront expulsés, vraisemblablement en raison de leur potentiel de leadership ou de leur expertise technique en matière de fabrication d’armes et d’explosifs.
Tsahal a déclaré plus tard samedi que des troupes opérent en Cisjordanie pour empêcher les défilés et les célébrations en l’honneur des prisonniers palestiniens libérés.
Ces derniers jours, l’armée et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet ont appelé les familles des prisonniers libérés pour les mettre en garde contre les célébrations. L’Administration civile a également transmis des messages à l’AP, selon Tsahal.
Des soldats ont également saisi des drapeaux du Hamas et d’autres objets qui auraient été utilisés lors de défilés, a ajouté l’armée.
Avant la libération des prisonniers de sécurité, Ynet a rapporté que l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS) avait montré aux détenus une vidéo de trois minutes décrivant la destruction généralisée de l’actuelle bande de Gaza à la suite de la guerre déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.