Israel Railways n’interdira plus les symboles ostentatoires de protestation
La sécurité avait bloqué certains passagers au début des manifestations anti-refonte en janvier, déclenchant un tollé et conduisant la Haute Cour à exiger la fin de cette pratique
Les chemins de fer israéliens (Israel Railways) ont annoncé mardi que les passagers ne pourraient plus être bloqués ou retardés à bord des trains en raison de leurs tenues vestimentaires ou du fait qu’ils manifestent ou non, après que certains se sont plaints d’avoir été empêchés d’embarquer parce qu’ils portaient des symboles de protestation.
La question a été mise sur le devant de la scène en janvier, lorsque des manifestants se sont vus interdire l’accès aux gares pour se rendre à des manifestations contre les projets de refonte du système judiciaire de la coalition. Depuis, lors des principales journées de protestation, de nombreux manifestants ont traversé les gares et voyagé dans les trains en portant des drapeaux et des vêtements de protestation sans aucun problème.
Suite à l’un des incidents, Israel Railways a nié toute forme de discrimination et a souligné que sa politique consistait à interdire les manifestations dans les trains.
« Israël Railways est responsable du transport de millions de passagers à travers le pays chaque année et s’assure de la sécurité sans aucun parti-pris politique. À cette fin, des agents de sécurité sont positionnés dans les gares pour assurer le maintien de l’ordre. Les passagers ne sont pas autorisés à manifester ou à entrer dans les gares avec des objets utilisés dans les manifestations (pancartes, drapeaux, etc.). La passagère [Tali Ostrowsky] a donc été invitée à attendre quelques instants afin que le responsable de la gare puisse vérifier le problème, et l’a ensuite laissée entrer », a déclaré la société dans un communiqué.
En janvier, l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI) a demandé à la Haute Cour d’obliger Israel Railways à cesser complètement cette pratique, estimant qu’il s’agissait d’une violation de la loi anti-discrimination.
« Nous saluons la décision d’Israel Railways », a déclaré mardi Oded Feller, directeur du service juridique d’ACRI. « Israel Railways n’a pas le pouvoir de censurer les expressions, d’interdire l’entrée en raison d’un contenu susceptible de provoquer des conflits ou de limiter les manifestations. »
« Retarder ou empêcher l’utilisation des transports publics en raison de l’expression d’une opinion et de l’exercice du droit à manifester sape le cœur de la démocratie », a-t-il ajouté.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.