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La maison ancestrale de l’ayatollah Khomeini incendiée par les manifestants iraniens

Une vidéo montre des manifestants en liesse devant la maison en flammes du fondateur de la République islamique ; les manifestations ont repris dans 23 villes

Un homme se tient debout alors que ce qui semble être l'ancienne maison - aujourd'hui transformée en musée - du premier dirigeant suprême de l'Iran, Ruhollah Khomeini, est incendié par des manifestants, à Khomein, en Iran, le 17 novembre 2022. (Crédit : Twitter/capture d'écran : utilisé conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Un homme se tient debout alors que ce qui semble être l'ancienne maison - aujourd'hui transformée en musée - du premier dirigeant suprême de l'Iran, Ruhollah Khomeini, est incendié par des manifestants, à Khomein, en Iran, le 17 novembre 2022. (Crédit : Twitter/capture d'écran : utilisé conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)

En Iran, des manifestants ont mis le feu à la maison ancestrale du fondateur de la République islamique, l’ayatollah Ruhollah Khomeini, deux mois après le début du mouvement de protestation contre le régime, d’après des images diffusées vendredi.

La maison, qui se trouve à Khomein, dans la province occidentale de Markazi, a été incendiée jeudi en fin de journée, sous le regard d’une foule de manifestants en liesse, d’après des images publiées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l’AFP.

On y entend quelques-uns des manifestants scander « Cette année est l’année du sang », et ajouter qu’Ali Khamenei, l’actuel guide suprême « sera renversé », rapporte le journal arabe Al Arabiya, basé à Dubaï.

Khomeini serait né au début du siècle dans cette maison de la ville de Khomein, d’où il tient son nom de famille.

Très critique à l’égard du shah Mohammed Reza Pahlavi, soutenu par les États-Unis, ce religieux s’était exilé en France, avant de faire un retour triomphal en Iran en 1979 pour y mener la révolution islamique.

Khomeini est mort en 1989 mais il reste adulé par les dirigeants religieux de son successeur, l’ayatollah Ali Khamenei.

La maison avait été convertie en un musée commémorant Khomeini. Les dommages subis n’ont pas été communiqués.

Les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs, représentent le plus grand défi posé par la rue aux dirigeants iraniens depuis la révolution de 1979.

Alimentées par la colère suscitée par le foulard obligatoire pour les femmes, imposé à l’origine par Khomeini, elles se sont transformées en un mouvement réclamant la fin de la République islamique elle-même.

Des images de Khomeini ont été brûlées ou encore défigurées par les manifestants, des actes qui transgressent les tabous à l’encontre d’un personnage dont la mort est encore marquée chaque année en juin par un jour de deuil.

Selon la presse arabe, les manifestations ont repris dans au moins 23 villes du pays jeudi.

Selon certains articles de presse, cinq membres du personnel de sécurité iranien auraient été tués au cours des manifestations de jeudi.

Des séquences vidéo ont été diffusées montrant des manifestants endommageant d’autres symboles de la République islamique à travers le pays, notamment le séminaire de Qom situé dans la ville de Qom. Établi en 1922, c’est le séminaire islamique le plus important d’Iran.

Contrairement aux manifestations de novembre 2019, les récentes protestations se sont déroulées à l’échelle nationale, se propageant à travers toutes les classes sociales, les universités, la rue et même les écoles, sans aucun signe de relâchement.

Jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a accusé Israël et les services de renseignement occidentaux de tenter de fomenter une guerre civile.

« Les différentes agences de sécurité, Israël et certains responsables politiques occidentaux qui ont planifié la guerre civile, la destruction et la désintégration de l’Iran, devraient savoir que l’Iran n’est pas la Libye ou le Soudan », a-t-il déclaré, sans fournir de preuves.

Des Iraniens protestent contre la mort en septembre de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran, le 27 octobre 2022. (Photo prise par une personne non employée par l’Associated Press et obtenue par l’AP hors d’Iran, Middle East Images/AP)

Selon Iran Human Rights (IHR), une organisation basée en Norvège, en date du 16 novembre, au moins 342 personnes auraient été tuées lors des violentes répressions contre les manifestants iraniens. Ce chiffre inclut des femmes et au moins 43 enfants.

En début de semaine, le système judiciaire iranien a déclaré avoir prononcé sa deuxième condamnation à mort pour cause de manifestations antigouvernementales.

L’accusé était inculpé d’avoir « mis le feu à un bâtiment gouvernemental, d’avoir troublé l’ordre public, de s’être réuni et d’avoir conspiré pour commettre un crime contre la sécurité nationale », ainsi que d’être « un ennemi de Dieu et de la corruption sur terre ».

L’AFP a contribué à cet article.

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