La présidente du Parlement européen en Israël sur fond de controverse
Roberta Metsola doit rendre visite à Bennett, Herzog et Lapid lundi ; elle exprime ses "regrets" concernant l'interdiction d'entrée en Israël d'un détracteur de l'Etat hébreu
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, a atterri en Israël dimanche après-midi pour une visite de trois jours, la première d’un président du Parlement européen depuis 2014.
Metsola devrait s’exprimer devant la Knesset lundi et rencontrer le président Isaac Herzog, le Premier ministre Naftali Bennett, le président de la Knesset Mickey Levy, le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid et d’autres responsables. Elle visitera également Yad Vashem.
La politicienne maltaise de 43 ans rendra également visite au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah.
« La présidente Metsola espère apporter avec elle un message d’espoir, un encouragement à renforcer les relations tant avec Israël qu’avec les Palestiniens, et à mettre à disposition la bonne volonté et les ressources du Parlement européen pour relancer le processus de paix au Moyen-Orient », peut-on lire dans un communiqué de la délégation de l’Union européenne en Israël.
Metsola a été accueillie à l’aéroport Ben Gurion par l’envoyé d’Israël auprès de l’UE, Haim Regev ; l’ambassadeur de l’UE en Israël, Dimiter Tzantchev, et le député Yossi Shain, chef de la délégation de la Knesset pour les relations avec le Parlement européen.
« La visite de la présidente Metsola ne pouvait pas arriver à un moment plus critique », a déclaré Shain au Times of Israel, « avec tout ce qui se passe en Ukraine, une agressivité iranienne accrue au beau milieu des négociations nucléaires de Vienne, et nos propres questions de sécurité avec les Palestiniens chez nous. »
« La présidente Metsola représente une nouvelle génération de dirigeants en Europe, qui semble être plus encline à embrasser ses relations avec Israël, et à renforcer ses liens avec les démocraties clefs en dehors de l’UE », a-t-il poursuivi. « Elle fait partie d’une génération de jeunes dirigeants en Europe qui considèrent Israël comme la solution, et non comme le problème. »
La visite de Metsola a pourtant commencé par une controverse.
Jeudi dernier, le ministère des Affaires étrangères a informé la délégation de l’UE en Israël que l’eurodéputé Manu Pineda, un homme politique communiste espagnol et président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Palestine, se verrait interdit d’entrée en Israël lors d’une visite indépendante avec sa délégation. En signe de protestation, tous les membres de la petite délégation ont annulé leur visite, qui devait avoir lieu lundi.
Pineda est interdit d’entrée en Israël depuis 2020, a déclaré un responsable diplomatique israélien au Times of Israel, et a régulièrement rencontré des responsables du Front populaire de libération de la Palestine, qui est désigné comme un groupe terroriste par Israël, les États-Unis, l’UE et plusieurs autres pays occidentaux.
I regret the decision to refuse entry to Israel to @ManuPineda, the Chair of the @Europarl_EN Delegation for relations with Palestine.
I will raise the issue directly with authorities concerned.
Respect for MEPs and the European Parliament is essential for good relations.
— Roberta Metsola (@EP_President) May 22, 2022
La décision d’exclure Pineda est venue directement de Lapid, a déclaré le fonctionnaire.
Le cabinet de Lapid n’a pas souhaité commenter cette décision.
Metsola a exprimé sa désapprobation de la décision d’Israël lors de son atterrissage, tweetant qu’elle « soulèvera la question directement avec les autorités concernées ».
« Le respect des députés européens et du Parlement européen est essentiel pour de bonnes relations », a-t-elle ajouté.