La solution d’une start-up du Technion pour assurer la propreté des industries côtières et capturer le CO₂
MOZAICO utilise l'électrochimie pour lutter contre l'accumulation de calcaire dans les systèmes de refroidissement et convertir le CO2 tout en générant une ressource commercialisable
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Une start-up créée à l’issue de recherches menées par l’Institut de technologie Technion-Israël à Haïfa, dans le nord du pays, s’est donnée pour mission de stimuler l’énergie côtière tout en contribuant à l’efficacité et à la rentabilité des usines de dessalement, en éliminant le calcaire et autres débris marins des systèmes de refroidissement sans produits chimiques nocifs tout en absorbant le dioxyde de carbone de l’atmosphère pour lutter contre le réchauffement climatique.
Cette start-up qui porte le nom de MOZAICO a mis au point un prototype en deux étapes sous la supervision de la Professeure Charlotte Vogt et du laboratoire éponyme du Technion spécialisé dans la catalyse pour les carburants du futur.
Née aux Pays-Bas il y a de cela 32 ans, Vogt figurait en 2021 sur la liste Forbes « 30 under 30 » des étoiles montantes du monde de la science et de la santé en Europe.
Au Blue Tech Summit de Haïfa, la semaine dernière, c’est Or Mayraz, un membre de son équipe chargé du stand, qui expliquait que l’eau de mer circulant dans les tuyaux passait à travers des cellules électrochimiques dotées d’électrodes ad hoc, qui rendaient l’eau alcaline afin de favoriser la formation de minéraux à base de carbone.
La deuxième étape consiste à séparer les minéraux de façon à obtenir du carbonate de calcium à l’état pur, lequel pourra être revendu pour les besoins des industries du papier, des peintures ou des plastiques et limitera l’extraction de calcaire, particulièrement mauvaise pour l’environnement.
Pour l’heure, les centrales électriques et usines de dessalement achètent des produits chimiques pour se débarrasser du calcaire et les eaux usées qui en résultent sont déversées dans la mer, ce qui occasionne des dégâts à l’environnement.
Selon Mayruz, la technologie de MOZAICO est propre, consomme peu d’électricité et ne nécessite aucun chauffage, produit chimique ou additif. Par ailleurs, elle absorbe le CO₂ présent dans l’air et l’eau de mer.
« Nous avons franchi toutes les étapes de preuve de faisabilité, à la fois technologiques et scientifiques », poursuit M. Mayruz. « Désormais, nous en sommes aux démonstrations avec le prototype et nous cherchons des fonds. »
Il conclut : « Notre technologie permet de se passer de produits chimiques – que ce soit au niveau des coûts ou des déversements dans la mer – et de générer du revenu pour l’entreprise grâce au carbonate de calcium pur tout en capturant le CO₂ et en améliorant le rendement des centrales électriques et usines de dessalement côtières. »