Le boycott d’Israël n’est pas une solution, affirme l’organisateur de la Biennale
"Nous voulons, via l'art, rapprocher les différentes communautés qu'elles soient musulmane, chrétienne, juive, druze ou bédouine," déclare Belu-Simion Fainuru

Des artistes françaises d’origine marocaine, algérienne et libanaise ont demandé à ce que leurs oeuvres soient retirées de la Biennale méditerranéenne de Sakhnin, un village arabe israélien, qui ouvre ses maisons et ses commerces, transformés en lieu temporaire d’exposition des oeuvres d’artistes originaires d’Orient et du bassin méditerranéen.
Dans sa newsletter, la Biennale annonce qui seront les artistes présents. Parmi eux, Yto Barrada, Bouchra Khalili, et Zineb Sedira, trois artistes françaises originaires d’Algérie et du Maroc.
Mais, rapporte le Huffington Post Maghreb, il semble que les trois artistes n’aient pas été consultées avant d’être exposées à Sakhnin, et elles l’ont fait savoir via les réseaux sociaux.
Un choix que regrette profondément l’organisateur de la Biennale : « Nous voulons, via l’art, rapprocher les différentes communautés qu’elles soient musulmane, chrétienne, juive, druze ou bédouine, » explique Belu-Simion Fainuru au journal Le Monde.
« Nous n’avons jamais eu de problèmes quand nous avons montré des oeuvres du Marocain Mounir Fatmi ou de l’Iranienne Anahita Razmi. Des artistes arabes sont aussi dans les collections publiques israéliennes. Le boycott n’est pas une solution, » plaide Fainuru.
Au Times of Israël, il dit avoir « constaté beaucoup de réactions au Liban, et dans le monde musulman francophone. Mais également beaucoup de pression venant de personnes proches du mouvement BDS. Ils disent qu’ils se battent pour la cause palestinienne, mais la Biennale se tient à Sahknin, c’est un village arabe, et toutes les oeuvres sont en accès gratuit ».
Du côté de certaines artistes, il est difficile de déterminer si elles ont choisi le boycott par choix idéologique ou suite à certaines pressions.
« Mon seul passeport est libanais et c’est contraire à la loi de montrer mes oeuvres en Israël, » explique l’artiste Akram Zaatari au Monde, qui ajoute : « J’ai toujours refusé de montrer mon travail dans des institutions israéliennes ou de leur vendre parce que je ne souhaite pas être instrumentalisé ».
Les artistes Yto Barrada, Bouchra Khalili, et Zineb Sedira déclarent de leur côté être « entièrement solidaires de (leurs) collègues palestiniens et du peuple palestinien ».
« Il est dommage que la politique vienne se mêler une nouvelle fois à l’art, regrette M.Fainuru. Ici il n’est pas question des Territoires, de violence ou de quoi que ce soit. Juste de l’art, qui a le pouvoir de dépasser les clivages politiques, et dont le but est de montrer de quelles créations l’homme est capable ».