Le festival du film de Sderot est un « beit midrash » pour les films
Cinema South propose une sélection éclectique de films locaux et étrangers, le tout gratuitement
En dépit des séquelles de la guerre de l’été dernier à Gaza, l’édition annuelle du Cinema South Film Festival aura lieu comme d’habitude à Sderot en juin, avec cinq jours intensifs de projections de films, de discussions animées et des présentations.
Le festival, qui fête sa 14e année, a contribué à établir les films parlant du sud comme un genre à part au sein du cinéma israélien. Les cinéastes qui travaillent dans la région viendront présenter leurs ouvrages dans leur propre terrain de travail, à savoir la Cinémathèque de Sderot.
Détail qui n’en est pas un, les spectateurs pourront les découvrir gratuitement.
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« Nous ne projetons pas nos films à Tel Aviv ou à Jérusalem, » résume Avner Faingulernt, l’un des fondateurs du festival et également cinéaste qui dirige l’École d’audio et des arts visuels au Sapir Academic College, qui a créé et travaille en étroite collaboration avec le festival. « Nous avons notre propre Cinémathèque, notre endroit à nous pour parler des films ».
Cette année, le festival ouvrira avec le documentaire de Danae Elon intitulé « Ici, et pas là » et « Hakafot » avec l’acteur Lior Ashkenazi qui a joué dans le film à succès « Mariage tardif ».
Comme l’explique Efrat Corem, directeur artistique du festival, ce sont deux films qui parlent de la maison et du sentiment d’appartenance.
Selon elle, il s’agit d’un sujet éminemment d’actualité, en témoignent les nombreux Israéliens qui choisissent de vivre à Berlin, et les questions difficiles soulevées par la manifestation des Israéliens Ethiopiens de Tel Aviv de dimanche soir.
Corem souligne également le rôle du festival et de l’école dans la construction d’une nouvelle existence pour ces films.
« En quelque sorte, nous sommes une espèce de beit midrash (salle d’étude juive) » résume Corem. « Une fois qu’ils sont dans les salles, les films meurent rapidement. Ils disparaissent. »
Mais le festival est un endroit où ils sont débattus et discutés.
Erez Peri, qui dirige le programme de premier cycle au collège Sapir, souligne que cette année, l’on pourra voir au festival du film des films internationaux en provenance de Russie, d’Asie et d’Amérique latine. Ce sont des films « vous ne verrez pas ailleurs », assure Peri.
« Mais vous aurez l’occasion de les visionner en format 35 millimètres ».
Le réalisateur ukrainien Sergei Loznitsa, le cinéaste algéro-brésilien Karim Aïnouz, l’acteur ouzbek Ali Khamraev et la cinéaste allemande Pia Marais seront au rendez-vous du festival où seront projetés plusieurs films étrangers.
L’aspect festif du festival est également important, rappelle Hagar Saad Shalom, le directeur du festival.
Puisqu’il s’agit de l’un des événements principaux de l’été du sud d’Israël, le public y est jeune et énergique, célébrant le cinéma et tout ce qui y touche de près ou de loin.
« Les gens viennent voir les films jusqu’à 2 heures du matin », décrit Saad Shalom. « Sderot est au cœur des festivités pendant cette semaine. »
Les projections gratuites auront lieu à Sderot, à la Cinémathèque, et dans plusieurs autres endroits de la ville.
Il y a aussi des projets organisés autour du festival, comme Daka Darom, des courts métrages d’une minute réalisés par des étudiants de Sapir, ainsi que des discussions nocturnes et des séances questions-réponses avec les invités de l’événement.
L’un des principaux attraits du festival pour les jeunes étudiants est le programme d’Incubation, dirigé par le réalisateur Shlomi Elkabetz, un professeur de longue date au Sapir College désormais mieux connu pour son film nominé aux Oscars, « Gett », réalisé sa sœur, Ronit Elkabetz. L’incubateur existe depuis deux ans, et a une visée essentiellement éducative.
Elkabetz explique : « Nous sélectionnons de jeunes producteurs sans feuille de route et nous les présentons aux réalisateurs et producteurs européens qui sont ici pour le festival. Ils récoltent conseils et contacts utiles et ils pourront alors prendre le téléphone et contacter des personnes qui pourront les aider ».
Il n’y a pas de prix décernés pendant la durée de l’incubateur, et le projet a été allégé, passant de six à quatre films afin de consacrer plus de temps et d’argent aux projets mis en avant, comme le détaille Elkabetz.
« Red Leaves », à propos de l’histoire d’un Ethiopien Israélien essayant de conserver sa culture, a été réalisé par un diplômé de Sapir, Bezzi Getta et a été projeté au Festival Cinema South et au Festival du film de Jérusalem. Il est en train de faire le tour des festivals de cinéma du monde entier.
Festival du Film Darom, 7-11 juin, Cinémathèque de Sderot, Sderot.
Si vous avez besoin d’un festival de film avant juin, consultez le programme du festival annuel DocAviv de Tel-Aviv, qui célèbre sa 17e année de projection de films documentaires locaux et internationaux, et qui a débuté le 7 mai à la Cinémathèque de Tel Aviv.
Le « (un)Free World » est le thème de cette année, et le festival ouvrira avec la projection du film oscarisé de Laura Poitras, « Citizenfour ».
Les projections du festival comprennent les 13 films israéliens en course pour la DocAviv Israeli Film Competition.
Parmi les invités internationaux présents au festival, l’on pourra voir Brett Morgan, qui présentera son dernier film : « Cobain: Montage of Heck » et s’exprimera pour un Master Class.
DocAviv, 7-16 mai, Cinémathèque de Tel Aviv.
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