Le Hezbollah dit utiliser de nouvelles armes dans ses attaques contre Israël
Le groupe terroriste chiite se dit capable d'envoyer "des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars"
Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a eu recours ces dernières semaines à de nouvelles armes dans son conflit avec Israël, dont un drone capable de lancer des missiles avant d’exploser en attaquant ses cibles.
Depuis le lendemain des massacres du Hamas du 7 octobre, le Hezbollah armé et financé par l’Iran dit attaquer des objectifs militaires principalement dans le nord d’Israël à partir du sud du Liban, où il est fortement implanté, pour soutenir le groupe terroriste palestinien.
Drones et missiles
Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l’aide d’un drone équipé de deux missiles « S5 », généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metula dans le nord d’Israël.
Il a publié une vidéo montrant le drone volant vers un site où se trouvent des chars, avant de lancer deux missiles puis d’exploser contre sa cible.
C’est la première fois que le groupe terroriste chiite libanais annonce l’utilisation d’une telle arme depuis le début des échanges de tirs transfrontaliers.
L’armée israélienne a déclaré que trois soldats avaient été blessés dans l’explosion d’un drone à Metula.
Selon le Hezbollah, la charge explosive du drone pèse entre 25 et 30 kilos.
L’importance de cette arme, explique à l’AFP l’analyste militaire Khalil Helou, un général de brigade à la retraite, réside dans sa capacité à lancer l’attaque depuis l’intérieur du territoire israélien.
Le Hezbollah, selon lui, est capable d’envoyer « des drones qu’il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars ».
Missiles iraniens
Mercredi, le groupe terroriste chiite libanais a annoncé avoir lancé des « drones d’attaque » contre une base militaire proche de Tibériade dans le nord d’Israël, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Liban.
C’est la première fois selon des experts qu’il cible un objectif en profondeur du territoire israélien.
Ces dernières semaines, le Hezbollah a aussi annoncé avoir utilisé simultanément dans une seule attaque contre des sites ou des convois militaires israéliens, des drones explosifs et des missiles guidés.
Il a aussi eu recours à des « missiles guidés » et à des missiles iraniens de type Burkan, Almas et Jihad Moughniyé, du nom d’un commandant du Hezbollah tué par Israël en 2015 en Syrie.
Mais, dit Helou, le Hezbollah continue d’utiliser en premier lieu dans ses attaques, des missiles anti-chars Kornet, qui ont une portée entre 5 et 8 kilomètres.
Le missile anti-chars russe Konkurs fait également partie de son arsenal et peut échapper au système de défense anti-missile israélien « Dôme de fer ».
« Guerre d’usure »
Le Hezbollah, qui possède un arsenal conséquent, a maintes fois annoncé disposer de plusieurs armes et missiles avancés capables d’atteindre Israël en profondeur.
Le 5 avril, son chef Hassan Nasrallah avait affirmé que le groupe terroriste chiite libanais n’avait « pas encore employé ses principales armes » dans la bataille.
Depuis octobre 2023, le Hezbollah et Israël testent leurs méthodes d’attaque et leurs tactiques militaires, estiment des analystes.
Mais selon Helou, le groupe terroriste chiite libanais « ne veut pas élargir le cercle de la guerre. Il s’agit d’une guerre d’usure » dans laquelle il tente de pousser l’armée israélienne à mobiliser davantage de soldats à sa frontière nord et de la dissuader de « lancer une attaque d’envergure au Liban ».