Le prince Hussein, étoile montante de la monarchie jordanienne
Âgé de 23 ans, le jeune héritier joue un rôle important auprès de la jeunesse jordanienne, notamment lors des récentes manifestations liées aux réformes fiscales
Diplômé de prestigieuses écoles étrangères, rompu aux réseaux sociaux et sensible aux préoccupations des jeunes : à 23 ans, le prince héritier Hussein ben Abdallah, qui a accueilli dimanche le prince William à Amman, est l’étoile montante de la monarchie jordanienne.
Le prince britannique, 36 ans, débute en Jordanie une tournée historique dans la région, et la rencontre entre les deux hommes sera notamment l’occasion pour eux d’échanger des souvenirs de leur passage respectif à la prestigieuse académie royale militaire britannique de Sandhurst.
Elevé au rang de prince héritier à l’âge de 15 ans, le fils aîné du roi Abdallah II a progressivement revêtu les habits liés à sa fonction, présidant dès 2015 une session au Conseil de sécurité de l’ONU sur le thème du rôle des jeunes dans la construction de la paix et la lutte contre le terrorisme.
En septembre dernier, il a interpellé l’Assemblée générale de l’ONU sur les difficultés économiques de son pays.
« Je me tiens devant vous en tant que représentant de ma Jordanie aimée, mais aussi en tant que représentant de la plus grande génération de jeunes de l’histoire », a-t-il déclaré dans un anglais parfait.
C’est notamment sur les réseaux sociaux que le prince Hussein a séduit parmi la jeunesse de son pays, où plus de la moitié de la population a moins de 25 ans.
Sur Instagram, il partage régulièrement avec ses 1,4 million d’abonnés des moments privilégiés avec sa famille, des vidéos de ses entraînements militaires ou des photos avec des chefs d’Etat.
« Long processus »
Né le 28 juin 1994, le fils aîné d’Abdallah II et Rania a étudié l’histoire à l’université de Georgetown à Washington D.C avant de rejoindre Sandhurst, comme l’avait fait avant lui son grand-père et son père.
Sous-lieutenant dans l’armée jordanienne, Hussein ben Abdallah, fine barbe, préfère les habits civils à l’uniforme militaire. Et parfois même le keffieh rouge jordanien.
« Le prince héritier appartient à la jeune génération. Son émergence ces dernières années fait partie d’un programme (…) supervisé directement par le roi », affirme l’ex-ministre de l’Information, Samih Maaytah.
Lors des manifestations contre la vie chère et un projet de loi fiscale ayant secoué le royaume début juin, le jeune prince est descendu dans la rue pour parler avec des protestataires.
« Le plus important est de protéger les citoyens et de les laisser exprimer leurs opinions », peut-on l’entendre dire aux forces de sécurité, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux.
La liberté d’expression reste un sujet sensible dans le royaume, où quelques Jordaniens ont encore été arrêtés et poursuivis ces dernières années pour « crime de lèse-majesté » ou prises de position « contre le régime ».
Durant les récentes manifestations, l’essentiel de la colère populaire a visé le Premier ministre -contraint à la démission – et son gouvernement.
L’action du prince héritier tourne essentiellement autour des jeunes, leur éducation et leur intégration dans la vie économique et politique.
Il a lancé plusieurs initiatives dont l’une en coopération avec la Nasa pour permettre à des jeunes Jordaniens de s’entraîner au sein de l’agence américaine.
« On ne construit pas des personnalités en un jour, c’est un long processus de formation et d’entraînement, et je pense que cela prend le bon chemin », affirme à l’AFP Oreib al-Rentawi, directeur du centre privé Al-Qods pour les études politiques.