Le texte de loi d’enrôlement obligatoire des haredim et des Arabes rejeté en 1e lecture
La législation, proposée par le président du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman n'a pas été adopté en lecture préliminaire (36-61) par le plénum de la Knesset
Une proposition de loi de l’opposition visant à enrôler les jeunes ultra-orthodoxes et arabes n’a pas été adopté mercredi en lecture préliminaire (36-61) par le plénum de la Knesset.
La législation, proposée par le président du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, aurait exigé que tous les jeunes de 18 ans, y compris les Juifs, les musulmans, les chrétiens, les Druzes et les Circassiens, s’enrôlent dans l’armée ou effectuent un service national alternatif, sous peine de sanctions légales telles que des restrictions de voyage et la perte de certains avantages fiscaux.
« Nous nous trouvons dans une situation beaucoup plus complexe et difficile depuis le 7 octobre, et la demande d’une loi sur la conscription n’est donc pas une proposition malveillante », a déclaré Liberman, affirmant que les Israéliens devaient « s’élever au-dessus de tous les intérêts politiques et comprendre qu’il s’agit d’intérêts fondamentaux en matière de sécurité ».
« Il ne peut plus y avoir d’histoire d’objectifs et de quotas », a-t-il ajouté, ce qui semble être une critique voilée du chef de l’opposition Yaïr Lapid, qui a proposé une législation distincte s’appuyant sur un système de quotas pour mobiliser les étudiants en yeshiva qui étaient auparavant exemptés.
Les remarques de Liberman ont provoqué la colère du ministre de la Coopération régionale, David Amsalem, qui accuse Liberman et Lapid de faire pression sur la question à des fins politiques.
« Nous mènerons un dialogue avec la communauté haredi et trouverons une véritable solution » qui permettra aux jeunes hommes de poursuivre leurs études talmudiques, a insisté Amsalem.
La question de l’exemption des haredim de la conscription obligatoire en Israël a fait l’objet d’un regain d’attention depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, et en particulier au cours des dernières semaines, après que l’armée israélienne et le gouvernement ont proposé de modifier les lois relatives au service de sécurité et au service de réserve, ce qui entraînerait une augmentation significative de la durée du service des conscrits et des réservistes, en raison de la pénurie de main-d’œuvre causée par la guerre et les hostilités à la frontière nord.
Les ministres du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz et Gadi Eisenkot, ont présenté la semaine dernière leur propre projet de création d’une « direction unifiée du recrutement » chargée de superviser les exemptions. Bien qu’ils n’aient pas proposé de quotas spécifiques concernant le recrutement des ultra-orthodoxes, Gantz a indiqué que le nombre de recrues serait appelé à augmenter, année après année, et il a fait remarquer que si la majorité des haredim seraient, à terme, enrôlés, il resterait « une élite qui continuera à étudier », ajoutant qu’un « grand nombre de jeunes ultra-orthodoxes pourront faire leur service en même temps que leurs études ».
Le bureau de la procureure générale a récemment déclaré à la Haute Cour que sans une prolongation de la résolution gouvernementale de juin 2023 – qui autorisait temporairement le gouvernement à ne pas enrôler les hommes ultra-orthodoxes tant qu’une solution n’était pas formulée – l’État ne sera pas légalement autorisé à continuer d’exempter le groupe de la conscription militaire et devra commencer à les enrôler à partir du 1er avril.