Les cercueils censés contenir les corps de 4 otages tués ramenés en Israël, 503 jours après qu’ils ont été enlevés vivants
Les cercueils qui, selon le Hamas, contiendraient les corps de Shiri Bibas, de ses deux jeunes fils Ariel et Kfir, et d'Oded Lifshitz ont été remis à la Croix-Rouge lors d'une cérémonie empreinte de propagande dans le sud de Gaza

Les corps de quatre otages israéliens assassinés ont été restitués à Israël jeudi, 503 jours après que des terroristes du Hamas les ont enlevés de chez eux et emmenés de force à Gaza le 7 octobre 2003.
Le Hamas avait annoncé plus tôt dans la semaine qu’il remettrait les corps de Shiri Silberman Bibas, de ses deux jeunes fils Ariel et Kfir, et d’Oded Lifshitz, qui avait 83 ans au moment de son enlèvement. Tous les quatre ont été enlevés vivants de leur domicile dans le kibboutz Nir Oz lors de l’invasion et du massacre du sud d’Israël par le Hamas.
Les corps ont été transférés à la Croix-Rouge vers 9 h 30, lors d’une cérémonie empreinte de propagande dans la région de Bani Suheila, au sud de Khan Younès, dans la bande de Gaza, où le groupe terroriste avait installé une estrade couverte d’affiches de propagande, au mépris des appels à plus de respect.
De là, la Croix-Rouge a remis les cercueils aux troupes de l’armée israélienne à l’intérieur de la bande de Gaza et, après un bref passage au cimetière militaire, un convoi transportant les cercueils, maintenant recouverts de drapeaux israéliens, a traversé la frontière pour entrer en Israël peu avant midi.
Contrairement aux récentes cérémonies de libération d’otages, au cours desquelles ceux-ci étaient remis vivants à la Croix-Rouge, la plupart des médias israéliens, dont The Times of Israel, ont décidé de ne pas diffuser les images en direct de Khan Younès par respect pour les défunts.
Avant la remise des corps, des images en direct montraient des foules de Palestiniens – dont beaucoup de bébés et d’enfants – attendant près de l’estrade, sur fond de musique assourdissante. Des camionnettes blanches étaient garées à proximité, certaines drapées de drapeaux du Hamas, rappelant celles qui étaient entrées en Israël le 7 octobre, avec à bord, des terroristes, lors du pogrom du 7 octobre.

Des membres armés du Hamas étaient postés parmi la foule, beaucoup d’entre eux se déplaçant librement.
Sur le côté, organisant ce qui semblait être une démonstration d’armes improvisée pour les enfants et les adolescents, d’autres terroristes tenaient leurs armes et permettaient aux jeunes de poser pour des photos et des vidéos.
Pendant ce temps, des images en provenance d’Israël montraient que, contrairement aux précédentes libérations d’otages, la Place des Otages à Tel-Aviv était presque vide, à l’exception de quelques personnes qui bravaient la pluie.
Des rangées de drapeaux israéliens, avec des rubans jaunes entrelacés avec l’étoile de David, étaient attachées aux barrières.

Peu avant 9 heures, un convoi de véhicules de la Croix-Rouge s’est dirigé vers la scène au sud de Khan Younès pour récupérer les corps.
Avec ses grandes affiches de propagande et son atmosphère de fête, la cérémonie publique était bien loin de la remise privée et digne que le Comité international de la Croix-Rouge avait demandée au groupe terroriste.
Alors que les véhicules de la Croix-Rouge s’approchaient de la scène, certains spectateurs se frayant un chemin dans la foule pour voir de plus près, les terroristes ont dévoilé quatre cercueils contenant les corps des otages israéliens tués, qui avaient été dissimulés derrière un rideau.

Les cercueils étaient étiquetés avec une photo de chaque otage, ainsi qu’un message de propagande.
Sur l’estrade, une grande affiche de propagande représentant le Premier ministre Benjamin Netanyahu en vampire au-dessus des photos des quatre otages accusait Israël et rejetait sur le pays la responsabilité de la mort des quatre otages. Le Hamas a également exposé des munitions qui auraient été utilisées par Israël.
Une pancarte sur les cercueils indiquant qu’ils contenaient les corps de Shiri Bibas et de Lifshitz mentionnait également leur « date d’arrestation » : le 7 octobre 2023, le jour où ils ont été enlevés à leur domicile.
L’armée avait souligné à l’avance que toutes les affirmations du Hamas concernant la mort des otages n’étaient pas vérifiées et que les causes de la mort seraient examinées lors du processus d’identification.
Comme pour préserver la dignité des victimes face à la foule agitée, les représentants de la Croix-Rouge ont dressé des petits paravents pour recevoir les cercueils, tandis que des membres du Hamas se tenaient entre eux pour prendre des photos. La retransmission en direct sur la chaîne du Qatar Al Jazeera a montré clairement la remise des cercueils.

Alors que le convoi de la Croix-Rouge quittait le lieu de la mise en scène pour transférer les corps aux forces israéliennes stationnées dans la bande de Gaza, les écrans de la Place des Otages à Tel-Aviv – désormais bien plus remplie qu’elle ne l’avait été plus tôt dans la journée – diffusaient des photos et des vidéos de Lifshitz et de la famille Bibas datant d’avant le 7 octobre.
Dans l’une des vidéos, on pouvait voir Lifshitz jouer du piano, et dans une autre, le bébé Kfir rire en jouant avec son père Yarden.
Une musique triste résonnait sur la place et un bouquet de ballons jaunes et orange, symbolisant le sort des otages, ainsi que l’emblématique tignasse rousse des enfants Bibas, se détachait sur le ciel gris.
Shiri Silberman Bibas et ses deux jeunes fils Ariel et Kfir, âgés respectivement de 4 ans et 8 mois et demi au moment de leur enlèvement, ont été enlevés à leur domicile du kibboutz Nir Oz lors de l’invasion et du massacre du 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, dirigés par le Hamas.
Tous les trois ont été enlevés par des membres des Brigades des moudjahidines, une faction armée relativement petite de la bande de Gaza, alliée au Hamas.
Le père de la famille, Yarden, a été enlevé séparément par des terroristes du Hamas après avoir quitté la pièce sécurisée de leur maison de Nir Oz pour tenter de distraire les hommes armés et sauver sa famille. Il a été relâché par le Hamas le 1er février.

Des images de l’assaut mené par le Hamas contre le sud d’Israël ont montré Shiri Bibas serrant ses deux petits rouquins alors qu’ils étaient emmenés par des hommes armés des Brigades des moudjahidines. L’armée israélienne a ensuite publié une vidéo qu’elle avait trouvée, les montrant en train d’être déplacés à un poste des Brigades des moudjahidines à Khan Younès le même jour.
Depuis, on ignorait ce qu’ils étaient devenus. En novembre 2023, les Brigades des moudjahidines et le Hamas ont affirmé qu’ils avaient été tués lors d’une frappe aérienne de l’armée israélienne. Israël n’a pas confirmé cette accusation, qu’il a qualifiée de propagande cruelle, mais a indiqué récemment qu’il y avait de « graves inquiétudes » quant au sort de la famille.
Les parents de Shiri, Margit Shnaider Silberman, 63 ans, et son mari Yosef José Luis (Yossi) Silberman, 67 ans, ont été tués à leur domicile de Nir Oz le 7 octobre. Ils laissent dans le deuil leur fille Dana.
Oded Lifshitz a été retenu en captivité par le Jihad islamique palestinien après avoir été enlevé à son domicile de Nir Oz. Sa femme Yocheved a été enlevée séparément et libérée par le Hamas 16 jours plus tard.
Le couple, qui faisait partie des fondateurs de Nir Oz, a milité toute sa vie pour la paix et transportait régulièrement des patients de Gaza pour qu’ils reçoivent des soins médicaux dans des hôpitaux israéliens. Oded, arrière-grand-père, était journaliste et un ardent défenseur des droits de l’Homme.

Après avoir reçu les quatre cercueils supposés contenir les corps des quatre otages tués, les soldats du génie de l’armée israélienne ont procédé à un contrôle de sécurité, a indiqué l’armée, afin d’exclure la possibilité qu’ils soient piégés.
Les troupes israéliennes ont également vérifié que les verrous des cercueils pouvaient être ouverts, afin qu’il n’y ait pas de retard lorsque les corps seraient transportés à l’institut médico-légal de Tel-Aviv pour identification. L’armée israélienne a confirmé que tous les cercueils pouvaient être ouverts.
L’armée israélienne a également vérifié si des effets personnels appartenant aux otages avaient été remis avec les corps.
Les cercueils ont ensuite été drapés de drapeaux israéliens pour une courte cérémonie militaire, dirigée par le rabbin en chef de l’armée israélienne, le général de brigade Eyal Karim, qui a lu à haute voix le psaume 83 pendant que les troupes étaient au garde-à-vous.
Le kaddish des endeuillés, la prière juive pour les morts, n’a pas été récité lors de la cérémonie car les corps n’avaient pas encore été identifiés.
Les cercueils ont ensuite été transportés par des officiers de l’armée israélienne dans des véhicules qui les attendaient pour retourner en Israël afin d’être identifiés.

Les véhicules transportant les otages tués ont traversé la frontière israélienne quelques minutes avant midi.
Ils ont été escortés par un convoi de la police israélienne jusqu’à l’institut médico-légal d’Abu Kabir pour identification, un processus qui, selon les responsables du ministère de la Santé, pourrait prendre jusqu’à 48 heures.
Cependant, les autorités ont déclaré qu’elles seraient en mesure d’informer les familles dans les heures qui suivent du temps qu’il faudra pour confirmer l’identité de leurs proches.
Le bureau du Premier ministre a déclaré qu’un avis officiel serait envoyé aux familles après leur identification et a demandé au public de respecter leur vie privée et de s’abstenir de répandre des rumeurs.
« Nos pensées vont vers eux en ces moments difficiles », a déclaré le bureau du Premier ministre.
Les rues menant à l’institut médico-légal étaient bordées d’Israéliens, dont beaucoup venaient de la communauté ravagée de Nir Oz, qui brandissaient des drapeaux et attendaient pour rendre hommage aux victimes.
Netanyahu aurait brièvement envisagé de participer aux cérémonies du côté israélien de la frontière avec Gaza lors du retour des otages et, selon la chaîne N12, des mesures de sécurité auraient été mises en place mercredi soir pour lui permettre de le faire.
Plus tard dans la nuit, cependant, il a été décidé qu’il n’y participerait pas. Malgré de multiples invitations, Netanyahu ne s’est jamais rendu à Nir Oz depuis le massacre.

Soixante-six des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre sont toujours à Gaza, y compris les corps d’au moins 35 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Outre les quatre corps restitués jeudi, le Hamas a jusqu’à présent libéré 24 otages – 14 civils israéliens, cinq soldats et cinq ressortissants thaïlandais – au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté en janvier. Le groupe terroriste a libéré 105 civils lors d’une trêve d’une semaine fin novembre 2023, et quatre otages avaient été libérés avant cela.
Huit otages ont été secourus vivants par les troupes, et les corps de 40 otages ont également été rapatriés, dont trois tués par erreur par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens qui sont entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que le corps d’un soldat de l’armée israélienne tué en 2014.
Lazar Berman a contribué à cet article.