Les collèges israéliens 6 fois plus violents que ceux des autres pays de l’OCDE
Une enquête révèle que le nombre d'incidents de harcèlement et d'intimidation parmi les élèves de 5ème à la 3ème est presque deux fois plus élevé que dans les autres Etats-membres
Les collèges, en Israël, sont presque six fois plus violents que ce n’est le cas dans la majorité des autres pays occidentaux développés, selon une étude qui a été publiée jeudi par l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Cette enquête de l’OCDE qui s’est concentrée sur l’éducation, intitulée TALIS (Teaching and Learning International Survey), s’est penchée sur des milliers d’enseignants et de directeurs de collèges dans les pays-membres pour l’année scolaire 2018. L’étude a examiné les conditions de travail et l’environnement d’apprentissage dans les Etats-membres et dans certains autres.
Les résultats ont révélé que 26 % des principaux des collèges israéliens avaient fait état « d’actes d’intimidation ou de harcèlement » au moins une fois par semaine, ce qui représente presque le double de la moyenne des autres pays de l’OCDE (14 %).
Environ 13 % des directeurs d’établissement ont rapporté « des violences entre élèves entraînant des dommages physiques » au moins une fois par semaine, contre 2 % en moyenne dans les autres pays de l’OCDE – un chiffre six fois plus élevé.
Ce pourcentage révèle une hausse brutale des incidents violents survenus dans les collèges israéliens au cours des cinq dernières années. Dans l’enquête TALIS de 2013, seuls 13 % des principaux avaient fait état de harcèlement ou de violences entre les élèves sur une base régulière.
L’étude TALIS est réalisée tous les cinq ans pour « explorer et examiner les dimensions variées du professionnalisme des enseignants et des directeurs d’école dans les systèmes d’éducation ».
L’étude 2018 a examiné les tendances éducationnelles dans 48 pays, dont 31 sont membres de l’OCDE. En Israël, l’enquête TALIS s’est appuyée sur 184 directeurs d’établissement et 2 627 enseignants de la 5ème à la 3ème.
Les résultats sont conformes à une étude israélienne consacrée à la violence scolaire publiée l’année dernière. Selon une enquête réalisée par le syndicat israélien des enseignants, avant le début de l’année scolaire 2018-2019, environ 87 % des professeurs qui avaient participé au rapport avaient rapporté des incidents violents dans leurs écoles l’année précédente, et 54 % avaient affirmé avoir été témoin ou avoir eux-mêmes subi des violences.
Au mois de novembre 2017, le syndicat avait appelé à la grève générale après qu’un élève du sud d’Israël a frappé son professeur à la tête à l’aide d’une barre en métal, le blessant.
La Knesset a depuis adopté une législation qui traite les attaques contre les enseignants avec la même sévérité que celles commises à l’encontre des autres fonctionnaires. Dans le cadre de cette loi, une peine de cinq ans de prison peut être encourue par les élèves qui ont agressé un professeur.