Les Palestiniens se préparent à poursuivre le Royaume-Uni pour la déclaration Balfour de 1917
Devant la Ligue arabe, un haut diplomate de l’AP affirme que la Grande-Bretagne est responsable de tous les “crimes israéliens” commis depuis la fin du mandat en 1948
L’Autorité palestinienne (AP) prépare un procès contre le gouvernement britannique en raison de la publication en 1917 de la déclaration Balfour, qui a ouvert la voie à la création de l’Etat d’Israël.
Le ministre des Affaires étrangères de l’AP, Riyad al-Maliki, a déclaré aux dirigeants de la Ligue arabe rassemblés lundi en Mauritanie que Londres était responsable de tous les « crimes israéliens » commis depuis la fin du mandat britannique en 1948.
Signée par le secrétaire aux Affaires étrangères en 1917, Lord Arthur James Balfour, la déclaration a été vue comme une reconnaissance officielle du mouvement sioniste et un soutien d’une puissance majeure, à la veille de la conquête britannique du territoire de la Palestine, alors sous domination ottomane.
La décision, a déclaré al-Malki, « a donné à un peuple qui n’est pas d’ici quelque chose qui n’était pas à eux. »
La Grande-Bretagne n’a pas réagi à cette annonce.
L’article de l’agence de presse palestinienne officielle Wafa ne précisait pas quels étaient les projets de l’AP pour ce procès.
L’année dernière, un groupe intitulé la Campagne palestinienne populaire pour poursuivre le Royaume-Uni avait poursuivi le Royaume-Uni devant un tribunal égyptien.
En 2008, un mouvement de jeunesse palestinien avait déclaré qu’il tenterait de poursuivre le Royaume-Uni pour la déclaration Balfour en Grande-Bretagne ou devant la Cour pénale internationale (CPI).
Lundi, le sommet de la Ligue arabe a été réduit à un seul jour, malgré des divisions sur l’Iran et la Turquie, en raison de l’absence des dirigeants importants de l’Egypte et de l’Arabie saoudite.
Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi est resté en Egypte en raison d’un « calendrier intérieur chargé », dans un contexte où des informations non confirmées sur une tentative d’assassinat contre lui circulent. Le roi saoudien Salmane était absent pour des « raisons de santé », a déclaré une source de la Ligue arabe à l’AFP.
Le chef d’Etat de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui accueillait le sommet, a critiqué la « violence aveugle des terroristes », ainsi que les interventions étrangères qui alimentent l’instabilité du monde arabe.
Le président mauritanien a également appelé à de nouveaux efforts pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, disant que l’instabilité régionale continuerait jusqu’au règlement du sujet.
Les ministres arabes des Affaires étrangères avaient appelé dimanche, avant le sommet, à une « solution définitive », et accueilli les initiatives française et égyptienne pour raviver les négociations de paix.
Joshua Davidovich a contribué à cet article.