Les premières frappes contre l’Iran ont été baptisées « Red Wedding »

L’opération spectaculaire visant à éliminer les principaux dirigeants du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, tôt vendredi matin a été baptisée « Red Wedding » (« Noces rouges »), en référence à la scène tristement célèbre de la série de romans Le Trône de fer et de la série télévisée « Games of Thrones », en raison de la manière presque fantastique dont elle a été menée, selon un article publié mercredi dans un média israélien.

Attention, spoiler : la scène choquante qui a fait la renommée de la série se déroule lors d’une réception de mariage politique au cours de laquelle toute la famille du marié est trahie et massacrée par la famille de la mariée et ses alliés.

Au plus fort des combats contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, en octobre, l’armée israélienne a commencé à planifier l’Opération « Rising Lion » en Iran.

Tsahal a déclaré que cette phase de planification s’appuyait sur les « connaissances approfondies » acquises ces dernières années par le Directorat des Renseignements militaires, ainsi que sur les capacités opérationnelles actuelles de l’armée de l’air israélienne.

« L’infrastructure » nécessaire à l’opération a été mise en place au fil des ans grâce à des opérations secrètes de Tsahal et à l’ajout de nouvelles « capacités cinétiques » de l’armée de l’air israélienne.

Fin novembre, durant l’offensive terrestre au Liban, le Directorat des Renseignements militaires et l’armée de l’air israélienne ont tenu une conférence conjointe au cours de laquelle ils ont présenté les « centres de gravité » de l’Iran pour l’opération : la puissance de feu iranienne, la supériorité aérienne, le programme nucléaire, le renforcement des forces, l’économie iranienne, la gouvernance et l’industrie militaire.

Avertissement : Scènes violentes et spoilers

La conclusion de cette conférence conjointe était que l’établissement de la supériorité aérienne était essentiel.

Une équipe conjointe du Directorat des Renseignements militaires et de l’armée de l’air israélienne a passé des mois à cartographier les systèmes de défense aérienne de l’Iran, ce qui a nécessité le recoupement de milliers de sources de renseignement, ainsi que la création de nouvelles sources.

En mars, la question était réglée et les équipes du renseignement ont commencé à travailler à la création d’une banque de cibles basée sur les pivots identifiés.

En outre, une équipe spéciale a été constituée au sein du Directorat des Opérations, de la Division de recherche du Directorat des Renseignements militaires et de l’unité d’élite 8 200 du Corps de Collecte de Renseignements, chargée d’éliminer simultanément les dirigeants militaires du régime iranien.

Selon le site d’information Walla, les agents qui ont élaboré ces plans se sont inspirés du massacre fictif de « Game of Thrones », qui, en quelques minutes, a brutalement décimé presque toute une famille.

Lors des véritables « Noces rouges », plus de 200 avions de l’armée de l’air israélienne ont participé aux premières frappes, et des avions de chasse ont largué plus de 330 munitions sur une centaine de cibles, selon Tsahal. Parallèlement, des membres de l’agence de renseignement du Mossad avaient installé une base de drones sur le sol iranien, près de Téhéran. Les drones ont été activés pendant la nuit et ont frappé des lanceurs de missiles sol-sol visant Israël.

En haut (de gauche à droite) : le chef du CGRI, Hossein Salami, le chef du quartier général central de Khatam-al Anbiya, Gholam Ali Rashid ; En bas (de gauche à droite) : le chef de l’armée de l’air du CGRI, Amir Ali Hajizadeh et le chef des forces armées iraniennes, Mohammad Hossein Bagheri. Tous ont été tués dans des frappes israéliennes sur l’Iran, le 13 juin 2025. (CGRI ; Tasnim News ; Autorisation)

Le chef du CGRI, le général Hossein Salami, le chef des forces armées iraniennes, le général Mohammad Bagheri, et le chef du quartier général central Khatam-al Anbiya, également connu sous le nom de commandement d’urgence, le général Gholam Ali Rashid, ont tous été tués lors des frappes perpétrées contre l’Iran aux premières heures de vendredi.

Cette opération a considérablement entravé la capacité de réaction de l’Iran, l’armée de l’air israélienne ayant rapidement pris le contrôle de l’espace aérien au-dessus de l’ouest de l’Iran et de Téhéran.

Israël affirme que son offensive de grande envergure est nécessaire pour empêcher son ennemi de longue date de se doter de l’arme atomique et de masser des dizaines de milliers de missiles balistiques. Lors du lancement de l’opération vendredi, Israël a qualifié la situation de menace existentielle immédiate pour l’État hébreu.

Le régime de la République islamique, qui affirme et revendique vouloir la destruction d’Israël, insiste sur le caractère pacifique de son programme nucléaire ; cependant, il enrichit de l’uranium à des niveaux qui n’ont aucune application pacifique, empêche les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de contrôler ses installations nucléaires et a considérablement développé ses capacités en matière de missiles balistiques.

À ce jour, 24 personnes ont été tuées et plus de 500 autres blessées en Israël à la suite des attaques de missiles balistiques lancées par l’Iran en réponse à la campagne surprise contre la République islamique.

Selon les autorités iraniennes, les frappes israéliennes sur l’Iran ont fait au moins 224 morts.