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Les propriétaires étrangers de résidence secondaire de retour en Israël

Les non-citoyens possédant une résidence secondaire en Israël peuvent dorénavant revenir après deux années de restrictions pour cause de pandémie de coronavirus

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans l'immobilier pour le Times of Israel.

La ville de Netanya, dans le centre d'Israël, en décembre 2020. (Crédit : Alexey Firsov via iStock by Getty Images)
La ville de Netanya, dans le centre d'Israël, en décembre 2020. (Crédit : Alexey Firsov via iStock by Getty Images)

La plus grande partie de l’année, Gill Gallick vit dans le quartier coquet de Mill Hill, à Londres. Mais elle est aussi propriétaire d’un appartement à Netanya, à seulement cinq minutes de marche de la plage.

Récemment, Gallick a pu revenir dans sa résidence secondaire en Israël après une pause de 26 mois entraînée par les restrictions imposées dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 au sein de l’État juif.

Elle qualifie ce retour chez elle « d’expérience incroyablement émouvante après si longtemps ».

« C’est merveilleux d’être enfin là, assise sur mon balcon, à observer cette vue, à renouer les liens avec mes amis et avec ma famille », s’exclame-t-elle.

Dans tout le pays, grâce à la levée des limitations induites par la pandémie, les propriétaires étrangers de résidence secondaire reviennent enfin après deux ans d’absence. Ces retours ont redonné vie aux complexes luxueux qui étaient restés vides depuis le mois de mars 2020, quand Israël avait fermé l’accès à son territoire, mais ils ont aussi été l’occasion de mauvaises surprises pour les propriétaires, qui ont découvert les usures et tous ces autres petits maux induits par l’inoccupation de maisons pendant de longs mois.

« L’appartement tout entier sentait l’humidité et j’ai dû acheter des déshumidificateurs pour assécher l’atmosphère, » note Gallick. « Tous les articles de toilette et tous les produits alimentaires que je conserve habituellement sont périmés et il a fallu les jeter. Certaines parties du balcon ont aussi été exposées à l’air salé de la mer pendant longtemps et elles en souffrent maintenant. »

Gill Gallick, à droite, sur le balcon de son appartement de Netanya, en Israël, au mois de mars 2022. (Autorisation)

Environ 83 000 habitations, au sein de l’État juif, appartiennent à des étrangers qui ne vivent pas en Israël pendant la plus grande partie de l’année. Un grand nombre de ces propriétaires de résidence secondaire entretiennent un lien idéologique ou religieux avec Israël et considèrent leur bien immobilier davantage comme un second foyer que comme un simple point de chute agréable pour y passer les vacances.

Dans de nombreux endroits, ces appartements sont regroupés dans des résidences, avec des aménagements ultra-chics. Ils sont exclusivement commercialisés par le biais de campagnes d’annonceurs immobiliers à l’étranger, à des prix inenvisageables pour la grande majorité des Juifs israéliens. Ces groupements de bâtiments ne comptent que quelques rares habitants à l’année et ils deviennent ce que les locaux appellent « des quartiers fantômes » hors des périodes de fête ou des vacances.

Et quand ces propriétaires étrangers étaient retournés chez eux, en 2019, ils ignoraient totalement qu’ils ne pourraient pas revenir dans le pays pendant deux ans.

A partir du mois de mars 2020, Israël avait commencé à imposer de lourdes restrictions sur l’entrée des voyageurs dans le pays, avec la mise en place de mises à l’isolement de deux semaines – des restrictions qui avaient culminé avec la mise en vigueur de l’interdiction totale de l’entrée sur le territoire. Tandis que les ressortissants étrangers possédant la citoyenneté israélienne avaient pu, en général, continuer à entrer au sein de l’État juif, cela n’avait pas été le cas des détenteurs d’un unique passeport étranger.

De nombreux propriétaires étrangères avaient été furieux d’être traités comme de simples touristes, affirmant qu’ils participaient de manière significative à la vie du pays.

« Je pense que c’est un scandale », avait confié un propriétaire étranger de résidence secondaire en Israël au Times of Israel. « Le gouvernement israélien me déçoit beaucoup. Je pense que le fait d’être propriétaire devrait être pris en compte. »

L’État juif a levé presque l’intégralité des restrictions encore en place, le 1er mars 2022. Dans les deux mois qui se sont écoulés depuis, plus de 385 000 étrangers sont entrés dans le pays – ce qui est presque le nombre total de tous ceux qui étaient venus en 2021. Parmi eux, certains propriétaires de résidence secondaire qui vont découvert leur logement pour la toute première fois.

Si la pandémie de COVID-19 a entraîné des difficultés pour les propriétaires de résidence secondaire qui se sont trouvés dans l’incapacité de pénétrer sur le territoire, elle n’a pas empêché de nouveaux acquéreurs d’entrer sur le marché. Achetant souvent un bien aux promoteurs avant construction, ne découvrant leur prochain appartement de luxe que sur plan, les investisseurs – en particulier ceux des États-Unis – ont continué à acquérir des biens immobiliers.

Comme les investisseurs israéliens, ils ont pu profiter de la taxe sur l’achat révisée à la baisse – à 5% – qui a été mise en vigueur jusqu’à la fin du mois de novembre 2021 (elle s’est ensuite élevée à nouveau à 8 %). Il semble, d’ailleurs, que les acquéreurs potentiels se soient battus pour conclure leur transaction immobilière avec l’augmentation de l’automne.

Ces appartements ne sont pas conçus pour rester vides mois après mois et un grand nombre de propriétaires disent avoir eu de mauvaises surprises à leur retour.

« Il y a deux ans de poussière et de saleté qui se sont accumulés », explique Jackie Benson, qui gère des dizaines de résidences secondaires appartenant à des étrangers à Netanya. « Je me bats contre les infestations de mouches, contre les odeurs et les insectes venant des canalisations, avec les télés qui se sont abîmées et les réservoirs des toilettes qui se sont rouillés parce qu’elles n’ont pas été utilisées ».

Un congélateur vide dans un appartement resté inoccupé pendant presque deux ans dans le centre d’Israël, en mars 2022. (Autorisation)

Tandis que quelques propriétaires ont pris la décision de se débarrasser des appartements dans lesquels il leur était impossible de se rendre, continue Benson, d’autres ont fait un choix différent en prenant la citoyenneté israélienne.

Harry Sager, qui habite Manchester, déclare ne jamais avoir eu l’intention de vivre à l’année dans son appartement israélien mais que même avant la pandémie, lui et son épouse se rendaient très souvent en Israël où habitent les deux filles du couple.

« On est venus au décembre, en janvier et en février 2020 puis il y a eu le confinement au mois de mars », explique-t-il au Times of Israel. « L’idée d’immigrer ne nous était jamais venue à l’esprit mais nous voulions pouvoir revenir en Israël et des gens nous ont dit que la seule manière pour le faire était de demander la double nationalité ».

« Alors, nous avons rempli les formulaires et nous sommes revenus en tant que citoyens israéliens au mois de juin 2021 », se souvient-il. « Nous ne sommes retournés au Royaume-Uni qu’une seule fois depuis, et on adore être ici. Tout simplement. »

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