Les températures estivales en Israël pourraient croître de 5°C d’ici 2100
En comparant les données des 30 dernières années, l'Institut météorologique israélien suggère que dès 2050, les étés pourraient être plus chauds de près de deux degrés
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Les températures estivales en Israël pourraient se réchauffer de cinq degrés d’ici la fin du siècle, par rapport à la moyenne des 30 dernières années, a prédit le service météorologique israélien (IMS) dans une nouvelle analyse, ce qui signifie que les journées de 36 degrés en juillet et août pourraient devenir la norme.
Les températures moyennes annuelles pourraient augmenter de quatre degrés, selon l’étude.
L’IMS a pris comme référence les températures moyennes de 24 stations météorologiques pour la période 1988-2017 et a ensuite modélisé comment celles-ci pourraient changer en 2021-2050, 2051-2080 et 2071-2100, selon deux scénarios : le scénario extrême se déroule dans des conditions de « statu quo », où peu de mesures sont prises pour réduire les gaz responsables du réchauffement climatique ; le scénario plus modéré est basé sur un réchauffement climatique qui culminerait entre 2030 et 2040 et commencerait ensuite à diminuer après que le monde a investi de sérieux efforts pour réduire les émissions de dioxyde de carbone.
Alors que les températures devraient augmenter progressivement selon les deux scénarios d’ici 2040, les véritables différences se manifestent après 2040. D’ici 2100, les mesures prises aujourd’hui détermineront si les températures estivales dépassent la ligne de base d’un peu moins de 2 % ou de près de 5 %.
Au cours des 30 prochaines années, on peut s’attendre à ce qu’elles augmentent d’un peu moins d’un degré dans le scénario optimiste ou d’un peu moins de deux degrés dans le scénario pessimiste.
Les climatologues du monde entier prévoient un temps plus chaud, moins de pluie et une augmentation des événements extrêmes tels que les tempêtes, les inondations et les vagues de chaleur au cours des prochaines décennies.
L’année dernière, James Salinger, l’un des principaux auteurs d’un rapport des Nations unies sur le changement climatique, récompensé par le prix Nobel de la paix, a averti que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord seraient les plus touchés par le réchauffement climatique.
Il a déclaré au Times of Israel que les Israéliens devraient se préparer à des températures estivales extrêmes de 46 degrés Celsius d’ici 2050, et jusqu’à 50°C d’ici 2100, à moins que les gouvernements du monde entier ne relèvent le défi de réduire les gaz à effet de serre pour ralentir le réchauffement climatique.
En Israël, l’utilisation généralisée des climatiseurs et la capacité du pays à dessaler de grandes quantités d’eau contribueront à atténuer les effets quotidiens d’une forte chaleur et de la diminution des sources d’eau naturelles.
M. Salinger a expliqué que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont des points chauds du changement climatique en raison de leur sécheresse.

« La chaleur est de l’énergie et lorsqu’elle touche la glace ou l’eau, son énergie est d’abord déployée pour changer l’état de cette eau – pour faire fondre la glace en eau, ou pour convertir l’eau en vapeur », a-t-il expliqué. « Lorsque vous faites fondre la glace, l’eau ne chauffe pas avant d’avoir complètement fondu. Dans les endroits où la terre est sèche, la chaleur réchauffe immédiatement l’air ».
« Sur la côte israélienne, vous aurez toujours des brises de mer et de l’humidité. Mais vous aurez des journées à 50 degrés à l’intérieur des terres, que vous viviez à Jérusalem ou à Petah Tikva ».