Levin veut nommer Yosef Elron à la présidence de la Cour suprême
Le ministre romprait avec la tradition d'ancienneté s'il nommait le juge conservateur
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Lors d’une réunion de la commission de sélection des juges, jeudi, le ministre de la Justice, Yariv Levin, a proposé de nommer le juge de la Cour suprême, Yosef Elron, au poste de Président de la Cour, bien que n’ayant pas le plus d’ancienneté à la Cour.
Depuis le départ à la retraite d’Esther Hayut en octobre dernier, le poste de président est vacant et c’est le juge Uzi Vogelman qui en assure l’intérim depuis cette date, une situation sans précédent dans l’histoire de la Cour.
Le poste de président est traditionnellement attribué au juge ayant le plus d’ancienneté au sein de la Cour, mais Levin a décidé de revoir ce système et souhaite nommer un conservateur afin d’orienter la Cour dans une direction plus conservatrice.
Selon des sources proches de la commission, la députée de Yesh Atid, Karine Elharrar, représentante de l’opposition au sein de la commission, a soulevé la question lors de l’audience aujourd’hui, soulignant que Vogelman lui-même devait prendre sa retraite en octobre.
La ministre des Implantations et des Missions nationales, Orit Strouk, se serait emportée contre Elharrar, accusant la Cour suprême d’outrepasser les limites de son autorité, tandis que Levin a critiqué la Cour pour son ingérence dans la législation de la Knesset.
Levin a indiqué qu’il ne soumettrait pas la sélection d’un nouveau président à un vote sans l’accord unanime des neuf membres de la commission. Il a proposé qu’Elron, un conservateur convaincu, occupe le poste de président pendant un an, jusqu’à ce qu’il atteigne lui aussi l’âge de la retraite, mais n’a pas précisé comment il envisageait la suite.
Étant donné qu’au moins cinq des six membres de la commission qui ne représentent ni le gouvernement ni la coalition sont opposés à l’abolition du système d’ancienneté et que la nomination d’un président requiert une majorité au sein de la commission, la discussion est restée ouverte.