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Manifestations à TLV contre l’expulsion des enfants des travailleurs étrangers

Un enfant risquant l'expulsion s'est adressé à la foule : "Je suis Israélien, j'ai toujours vécu en Israël et j'adore Israël" ; une contre-manifestation a été organisée

Des travailleurs étrangers et leurs enfants prennent part à une manifestation contre l'expulsion des travailleurs étrangers, à Tel Aviv, le 6 août 2019. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)
Des travailleurs étrangers et leurs enfants prennent part à une manifestation contre l'expulsion des travailleurs étrangers, à Tel Aviv, le 6 août 2019. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées mardi à Tel Aviv pour protester contre l’expulsion d’enfants israéliens issus de travailleurs étrangers.

Les autorités envisagent, cet été, d’expulser une cinquantaine d’enfants de travailleurs étrangers nés en Israël. Le ministère de l’Intérieur soutient que ces enfants séjournent illégalement dans le pays parce que leurs mères étaient restées dans le pays malgré l’expiration de leurs visas

Les médias ont rapporté que 1 500 à 3 000 personnes s’étaient rassemblées devant le musée d’art de Tel Aviv.

Certains enfants qui risquent la déportation, ont pris la parole lors de la manifestation, et parmi eux, Khean Esta, âgé de 10 ans. La semaine dernière, la cour a rejeté un appel destiné à empêcher les autorités d’expulser Khean, ses frères et sœurs, et sa mère philippine, dont le visa était arrivé à expiration.

« Vous m’avez peut-être vus à la télé, quand ils m’ont sorti de chez moi. Ils ont cassé la fenêtre et la porte. C’était effrayant. Nous n’avons rien fait de mal. Ils m’ont mis, avec ma sœur et ma mère, en prison. Nous y sommes restés longtemps. Environ une semaine, ce qui était désagréable pour moi », a déclaré Esta.

« Je suis Israélien », a-t-il poursuivi. « Je ne comprends pas pourquoi ils veulent m’expulser. Je n’ai rien fait. J’ai toujours vécu en Israël et j’adore Israël. J’aime tous mes amis. Pourquoi sortir des enfants de chez eux, les mettre en prison et les expulser ? Aidez-nous ! »

Des manifestants protestent contre l’expulsion des travailleurs étrangers, à Tel Aviv, le 6 août 2019. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Tamar Zandberg, une élue du parti du Meretz, à gauche de l’échiquier politique, a demandé à ce que les expulsions soient suspendues.

« Nous sommes ici aujourd’hui pour empêcher l’expulsion d’enfants israéliens, nés en Israël, hébraïsants, qui ont des amis à l’école et qui continuent de se voir traiter comme des ‘étrangers’ dans leur pays », a-t-elle souligné durant la manifestation.

« Il est impensable que des enfants soient placés dans des centres de détentions à l’aéroport au lieu qu’ils profitent de leurs vacances d’été. »

Des contre-manifestants soutiennent l’expulsion des travailleurs étrangers, brandissent des panneaux sur lesquels ont pouvait lire « Manila n’est pas Auschwitz », à Tel Aviv, le 6 août 2019. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Des contre-manifestants, emmenés par Sheffi Paz, un résident du sud de Tel Aviv qui a orchestré les manifestations appelant à expulser les migrants africains et les travailleurs étrangers, brandissaient des panneaux sur lesquels on pouvait lire « Manille n’est pas Auschwitz », en référence, respectivement à la capitale philippine et au camp de la mort nazi.

De nombreuses personnes risquant l’expulsion sont originaires des Philippines.

L’expulsion de travailleurs étrangers, qu’elle soit négociée ou contrainte, a été critiquée en raison de l’impact qu’elle aura sur les enfants, nés dans le pays, et qui ne connaissent que le système israélien.

En vertu de la loi israélienne, les travailleuses étrangères qui tombent enceintes doivent renvoyer leur bébé dans leur pays d’origine, afin d’obtenir un renouvellement de visa. Mais beaucoup ne le font pas et restent illégalement dans le pays en effectuant des travaux subalternes, pour offrir à leurs enfants une vie meilleure que celles qu’ils auraient eue dans leur pays d’origine.

Quelque 60 000 travailleurs étrangers – principalement des femmes – sont actuellement employées en Israël, selon la Hotline for Migrant Workers, une organisation de défense des droits des migrants. La moitié d’entre eux provient des Philippines, 15 % du Népal, 10 % d’Inde, 10 % du Sri Lanka et 10 % de Moldavie, et le reste est originaire des petits pays d’Europe de l’Est.

Cette année, 36 travailleurs illégaux ayant des enfants en Israël ont signé des notifications dans lesquelles ils s’engageaient à retourner dans leur pays entre le 15 juillet et le 1er août, donc 25 Philippins, deux Népalais et un Moldave.

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