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Mort d’Arafat : la justice française tranchera en juin sur l’appel du non-lieu

Les avocats de Souha Arafat sont convaincus que le dossier a été trop vite refermé

Souha Arafat en 2012 (Crédit : capture d'écran Youtube/AlJazeeraEngli)
Souha Arafat en 2012 (Crédit : capture d'écran Youtube/AlJazeeraEngli)

La justice française rendra le 17 juin sa décision sur l’appel de la veuve de Yasser Arafat contre le non-lieu prononcé dans l’enquête pour « assassinat » ouverte après la mort en 2004 de l’ancien dirigeant palestinien, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.

Les avocats de Souha Arafat, Francis Szpiner et Renaud Semerdjian, ont contesté ce non-lieu vendredi devant la cour d’appel de Versailles, près de Paris, convaincus que le dossier a été trop vite refermé.

Le parquet général a pour sa part requis à l’audience la confirmation de cette décision et le rejet d’une requête en nullité visant une expertise-clé pour l’enquête.

Les trois magistrats chargés du dossier à Nanterre, dans la banlieue parisienne, avaient jugé l’an dernier qu’il n’était « pas démontré que M. Yasser Arafat ait été assassiné par empoisonnement au polonium 210 » et qu’il n’existait « pas de preuves suffisantes de l’intervention d’un tiers qui aurait pu attenter à (sa) vie », avait expliqué à l’époque le procureur de Nanterre.

Aucune inculpation n’a jamais été prononcée dans cette affaire.

Yasser Arafat s’est éteint le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris, après une brusque détérioration de son état de santé, et les causes de sa mort n’ont jamais été élucidées.

Les magistrats étaient saisis de cette enquête depuis août 2012, après une plainte contre X déposée par Souha Arafat à la suite de la découverte de polonium 210, substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de son mari.

Les experts mandatés par les juges français ont à deux reprises écarté la thèse de l’empoisonnement, estimant que la présence d’un gaz radioactif naturel, le radon, dans l’environnement extérieur expliquerait les fortes quantités de polonium enregistrées dans sa sépulture et sur sa dépouille.

Dans leurs expertises complémentaires, les Français avaient procédé à une nouvelle exploitation des données brutes issues de l’analyse en 2004 par le service de protection radiologique des armées d’échantillons d’urine prélevés sur Yasser Arafat au moment de son hospitalisation. Ils n’y ont pas trouvé de polonium 210.

Des experts suisses sollicités par sa veuve avaient au contraire jugé que leurs résultats soutenaient « raisonnablement l’hypothèse de l’empoisonnement » au polonium.

Les avocats s’interrogent sur l’apparition « mystérieuse » des résultats d’analyses d’un échantillon d’urine, utilisés pour l’expertise complémentaire française. Selon eux, ces éléments ne figuraient pas au dossier, motif suffisant pour annuler l’expertise complémentaire.

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