Israël en guerre - Jour 368

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Mulhouse : Une place en hommage au rabbin René Hirschler et à son épouse Simone

Le rabbin résistant et son épouse, qui ont tout fait pour protéger les Juifs pendant la guerre, sont morts en déportation

René Hirschler en tenue d'aumônier en 1939. (Crédit : Famille Hirschler / CC BY-SA 4.0)
René Hirschler en tenue d'aumônier en 1939. (Crédit : Famille Hirschler / CC BY-SA 4.0)

La ville de Mulhouse a inauguré dimanche dernier la place Simone et René Hirschler, à l’entrée du cimetière juif de la ville, rue Lefebvre.

Né en 1905, René Hirschler a été rabbin de Mulhouse de 1929 à 1938 et a été nommé grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin en 1939.

Sa femme, née en 1911, s’est engagée auprès de la jeunesse, écrivant notamment des contes pour enfants dans une revue fondée par son mari.

Le rabbin Hirschler a été nommé après l’invasion nazie de la France aumônier général des camps d’internement. Il a ainsi constitué à Marseille, ville où il est né, la Commission centrale des œuvres. Il a aussi participé à la fondation du Centre de documentation juive contemporaine à Grenoble.

Avec le grand rabbin du Haut-Rhin, il a tout fait pour maintenir les institutions religieuses du judaïsme alsacien, à Périgueux. Il est parvenu à faire sortir des vieillards juifs allemands des camps d’où ils auraient été sans doute déportés vers les camps de la mort, pour les transférer dans des hospices.

Malgré le danger, son épouse Simone l’a accompagné dans ses déplacements et lors de ses négociations avec les autorités vichyssoises.

Elle a aussi lancé une campagne avec 1 000 parrains qui s’engageaient à faire parvenir un colis de nourriture par mois à un interné. Elle les relançait s’ils se lassaient de cet engagement difficile et parfois dangereux à remplir.

Arrêté à Marseille le 23 décembre 1943, le couple a été déporté à Auschwitz en février 1944, après un passage par la prison des Baumettes, puis par celle de Saint-Charles, et par le camp de Drancy. Simone a été gazée à Birkenau le 27 avril 1944. Après une marche de la mort d’Auschwitz à Mauthausen, puis son transfert au camp de concentration d’Ebensee, en Autriche, René est mort fin mars 1945, peu avant la libération du camp, sous les coups d’un SS après qu’il ait pris l’emballage d’un sac de ciment pour se protéger du froid.

Ils ont été reconnus membres de la résistance intérieure française et ont été décorés à titre posthume de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance. Ils ont aussi été déclarés « Morts pour la France ».

Leur fils, Alain Hirschler, né en 1938, enfant caché en Haute-Savoie pendant la guerre, avec les enfants du rabbin Israël Salzer, a participé à la cérémonie de ce dimanche à Mulhouse.

Une plaque à la mémoire du rabbin se trouvait déjà dans la ville. Depuis 1962, la rue qui longe la synagogue de la Paix à Strasbourg se nomme « Rue du grand rabbin René-Hirschler ».

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