Nouvelles accusations pour l’attaque d’un Arabe par une foule juive à Bat Yam
Trois nouvelles inculpations lundi, portant le nombre d'inculpés dans l'attaque de Bat Yam à 6 ; l'un des agresseurs soupçonné de terrorisme
Lundi, les autorités ont inculpé trois personnes supplémentaires pour l’agression brutale d’un Arabe par une foule à Bat Yam le mois dernier, portant à six le nombre d’accusés dans cette attaque à connotation ethnique.
Saeed Mousa a été grièvement blessé lors de l’attaque du 12 mai, qui a été filmée en direct à la télévision et s’est déroulée dans un contexte de tensions accrues entre Juifs et Arabes dans plusieurs villes israéliennes, parallèlement à un conflit armé avec les groupes terroristes de Gaza.
Seul l’un des trois prévenus, David Bitayer, 35 ans, a été inculpé d’un chef d’accusation lié au terrorisme, pour agression aggravée.
Shai Simhon, 40 ans, a été inculpé de vol à motivation raciale et de coups et blessures volontaires aggravés. Yaakov Cohen, 31 ans, a été inculpé de dégradation intentionnelle d’un véhicule.
Mousa se rendait à la plage de Bat Yam lorsqu’il a été attaqué par un groupe qui s’était rassemblé pour attaquer les individus et commerces arabes de la ville proche de Tel Aviv, selon un précédent acte d’accusation.
Selon les procureurs, Mousa a tenté de faire marche arrière pour échapper à la foule, mais a heurté une voiture derrière lui. Il a ensuite accéléré vers l’avant, la foule se précipitant hors de son chemin, avant de percuter une autre voiture.
Il a ensuite été traîné hors de sa voiture par la foule, certains affirmant qu’il avait tenté d’écraser des piétons, et a été violemment attaqué.
Mousa a été emmené à l’hôpital Ichilov dans un état grave. Son état s’est amélioré depuis.
Netanel Binyamin, 25 ans, a été inculpé de tentative de meurtre pour cette attaque. Lui, Lahav Ohanina, 18 ans, et un mineur de 16 ans ont été inculpés de terrorisme le mois dernier suite à l’incident.
Les six suspects ont été inculpés au tribunal régional de Tel Aviv.
Selon les procureurs, David Bitayer a été filmé en train de donner des coups de pied à Mousa, de le poursuivre en criant « Arabe, Arabe » et de briser les fenêtres d’un restaurant arabe. Son avocat a affirmé que sa participation à l’attaque était trop mineure pour mériter une accusation de tentative de meurtre, rapporte Haaretz.
Le journal rapporte également que Shai Simhon a été filmé en train de donner des coups de pied à Mousa à plusieurs reprises et que Yaakov Cohen a été filmé essayant d’attaquer Mousa alors qu’il était transporté sur une civière.
Tous deux ont affirmé qu’ils n’étaient arrivés sur les lieux qu’au moment de l’attaque et qu’ils avaient pris Mousa pour un terroriste, selon le rapport.
Ils ont tous deux effacé une partie de leur historique de messagerie avant de remettre leur téléphone à la police, mais ont tout de même échappé aux accusations d’obstruction à la justice, selon Haaretz.
Les procureurs ont accusé Netanel Binyamin, Lahav Ohanina, ainsi que le mineur d’avoir joué un rôle actif dans un groupe WhatsApp qui appelait le plus grand nombre à venir sur la promenade de Bat Yam avec l’intention spécifique de nuire aux Arabes israéliens.
אומייגאד. לינץ בשידור חי בכאן. בת ים. pic.twitter.com/zjl3UTWuAF
— Khen Elazar (@KhenElazar) May 12, 2021
Après l’incident, qui a été filmé et diffusé en direct à la télévision, Ohanina a déclaré à Kan News : « Nous sommes sortis dans la rue aujourd’hui pour nous battre avec les Arabes afin de leur montrer qu’ils ne peuvent pas envoyer de missiles ici. Nous ne sommes plus des enfants. On va les baiser. On va les battre. Si nécessaire, on les tuera et si nécessaire on les assassinera ».
Des centaines d’inculpations ont été prononcées contre des Juifs et des Arabes à la suite de plusieurs jours d’émeutes au cours desquelles des foules de chaque côté ont attaqué des membres de l’ethnie opposée, dans une flambée de violence sans précédent depuis des décennies qui a secoué l’État. Les tensions ont été partiellement alimentées par la guerre contre les terroristes basés à Gaza et les violentes manifestations pro-palestiniennes à Jérusalem.
Si les mesures de répression policière ont permis de maîtriser les émeutes après environ une semaine, les tensions se poursuivent dans certaines zones.
Lundi, la police a refusé de délivrer un permis pour une marche nationaliste à travers les quartiers musulmans de Jérusalem prévue pour jeudi, craignant une nouvelle recrudescence de la violence.