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Otages : Plusieurs villes, conseils locaux juifs et arabes opposés à la grève générale

Pour le chef du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, le retour des otages est un "débat politique"

Le chef du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, à gauche, avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite à la Knesset, à Jérusalem, le 11 décembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le chef du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, à gauche, avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite à la Knesset, à Jérusalem, le 11 décembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Alors que plusieurs municipalités et conseils locaux ont annoncé des arrêts de travail lundi dans le cadre de la grève nationale appelée par la Fédération des travailleurs de la Histadrout, de nombreuses autres municipalités ont déclaré qu’elles ne participeraient pas au mouvement.

Les villes qui ne participent pas à la grève sont Jérusalem, Ashdod, Bnei Brak, Netanya, Ramle, Dimona, Holon, Petah Tikva, Kiryat Gat, Arad, Beit Shemesh, la ville de Katzrin, au nord, le conseil régional de Merom HaGalil et les implantations d’Efrat et Maale Adumim, entre autres.

Israel Gantz, le chef du conseil régional de Mateh Binyamin en Cisjordanie, a déclaré que ses employés « ne participeraient pas à une grève illégale qui affaiblit le pays », tandis que la mairie de Safed affirme qu’il est irresponsable de suspendre les services municipaux en temps de guerre.

Le chef du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, a déclaré que « les décisions de justice avaient clairement établi qu’un comité de travailleurs n’avait pas le droit de paralyser l’économie en raison d’un débat politique en signe de protestation contre des problèmes politiques et sécuritaires. Avec tout le respect que je vous dois, personne n’est au-dessus de la loi. »

En outre, le Comité national des chefs des autorités locales arabes en Israël a déclaré qu’il ne soutiendrait pas la grève en tant qu’organisation, les conseils étant libres de prendre leurs propres décisions en la matière.

La puissante centrale syndicale israélienne, la Histadrout, a décrété une « grève générale » pour lundi afin de forcer le gouvernement de Benjamin Netanyahu à parvenir à un accord pour la libération de la centaine d’otages toujours retenus par le Hamas à Gaza.

« Nous devons faire cesser cet abandon des otages (…) Demain à 06H00 (3H00 GMT), toute l’économie israélienne sera en grève générale », a annoncé dimanche le chef de la Histadrout, Arnon Bar-David.

« A 08H00, l’aéroport sera fermé, les décollages et les atterrissages cesseront », ajoute un communiqué de la Histadrout.

L’annonce dimanche par l’armée israélienne de la découverte des corps de six nouveaux otages morts dans un tunnel de la bande de Gaza a provoqué stupeur et colère en Israël. Aucun de ces otages n’avait jusqu’ici été déclaré mort.

L’attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles.

Au cours de cette attaque, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, 251 personnes ont été enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.

Pour le Forum des familles d’otages, « cela fait onze mois que (les) otages sont négligés ».

Des manifestants demandant le retour des otages détenus à Gaza, devant la Knesset, à Jérusalem, le 1er septembre 2024. (Crédit : Gianluca Pacchiani/Times of Israel)

Dimanche, avec des centaines de partisans, des proches se sont rassemblés devant le bâtiment où se tenait un conseil des ministres à Jérusalem.

Sifflets et tambours en main, ils ont exhorté le gouvernement à faire des concessions pour obtenir un accord.

« Cessez de tuer les otages avec vos actes et vos décisions (…) ils sont dans les tunnels et vous devez signer l’accord, nous devons faire cesser cette guerre », a lancé au micro Eyal Kalderon, cousin de l’otage franco-israélien Ofer Kalderon.

« Ils nous entendent mais ils ont d’autres préoccupations, politiques, ils veulent garder leur poste », a-t-il dit plus tard à l’AFP.

Pour lui, la grève générale « aurait dû avoir lieu il y a six mois, mais au moins, elle aidera à sauver des vies ».

Hannah Bartell, elle, brandissait un portrait de l’Israélo-Américain Hersh Goldberg-Polin, l’un des six otages ramenés morts de Gaza, barré d’un « Pardon » en hébreu et en anglais.

« Je ne sais pas si (le gouvernement) m’écoute », dit-elle, mais « je continuerai à venir et à ramener plus d’amis parce qu’avec chaque jour qui passe, il est plus important d’avoir un accord ».

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a également appelé la Histadrout, « les municipalités et les employeurs à la « grève générale » sur sa page Facebook.

« Ils étaient en vie, Netanyahu et son cabinet de la mort ont décidé de ne pas les sauver. Il reste des otages vivants, on peut encore obtenir un accord », a ajouté M. Lapid.

Il faisait référence à un vote jeudi du cabinet entérinant une condition israélienne, posée comme préalable à un accord et que le Hamas et l’Egypte rejettent en bloc.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant (à gauche) et le ministre des Finances Bezalel Smotrich rencontrant des commandants de réserve de l’armée israélienne, non loin de la frontière de Gaza, le 28 août 2024. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a réclamé dimanche « une réunion immédiate du gouvernement pour revenir sur cette décision », en référence au vote du cabinet jeudi dernier.

« Il est trop tard pour les otages abattus de sang-froid, il faut que nous ramenions les otages qui se trouvent encore aux mains du Hamas », a-t-il poursuivi.

« Il faut que nous parvenions à un accord, c’est le plus important », a martelé M. Bar-David, déplorant que la situation « ne progresse pas à cause de considérations politiques. Et cela est inacceptable ».

Des chaînes de restaurants et une chaîne de cinémas ont annoncé fermer leurs portes dimanche en « soutien » aux familles des otages.

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