Quoique en bonne santé, Abbas pourrait passer des examens en Jordanie
Après une brève hospitalisation en raison d’une alerte cardiaque la semaine dernières, des sources proches de la Cisjordanie affirment que la vie du chef de l’AP n’est “absolument pas en danger”
Les responsables en Cisjordanie ont répété, samedi, que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas était en bonne santé à la suite d’une alerte cardiaque survenue la semaine dernière mais qu’il se rendrait toutefois en Jordanie pour y subir des examens médicaux plus poussés si les médecins, à Ramallah, le lui conseillaient.
Des sources palestiniennes ont souligné le fait que la vie du leader, aujourd’hui âgé de 81 ans, “n’était absolument pas en danger”, selon la Dixième chaîne.
Abbas, souffrant d’épuisement et de douleurs à la poitrine, a subi jeudi une coronographie à l’hôpital Istishari de Ramallah. Il est sorti de l’établissement dans la soirée et Mohammed al-Batrawi, spécialiste en cardiologie, a émis dans la foulée un bulletin de santé en bonne et due forme, qualifiant de « routine » les examens subis par le président.
Cette alerte a attiré l’attention sur la situation chaotique des instances dirigeantes au sein des territoires palestiniens – où il n’existe aucun plan de succession pour le leader vieillissant, sur des terres divisées et placées sous la direction de deux gouvernements rivaux.
Abbas, dont ce n’est pas le premier problème de santé, a été élu en 2005 pour ce qui devait être un mandat de quatre ans. Mais en 2007, le groupe terroriste du Hamas a pris le contrôle de la Bande de Gaza tandis qu’Abbas conservait le pouvoir.
Les Palestiniens se divisent actuellement entre deux gouvernements, l’Autorité palestinienne de Abbas en Cisjordanie et le gouvernement du Hamas à Gaza. Les tentatives de réconciliation ont échoué de manière répétée et les Palestiniens se sont résignés à annuler cette semaine les élections municipales prévues dans les deux territoires.
Abbas, qui est un grand fumeur et est en surpoids, a été soigné il y a des années pour un cancer de la prostate. Il a également subi l’implantation d’une endoprothèse pour gérer un blocage artériel.
Il est sous le coup d’une importante mise sous pression, qui est proportionnelle à la chute de sa popularité. Les déceptions de l’opinion publique palestinienne n’ont cessé de croître face à l’échec d’années d’efforts de paix avec Israël. La semaine dernière, il a également subi de vives critiques internes pour s’être rendu aux funérailles de l’ancien président israélien Shimon Peres.
Au cours des années, Abbas a ignoré les appels qui lui étaient faits à désigner un successeur, ce qui risque d’entraîner d’âpres luttes pour le pouvoir s’il devait être dans l’incapacité de poursuivre sa mission.
La liste de hauts responsables et de chefs sécuritaires en lice pour reprendre les rênes du pouvoir en Palestine est longue, sans qu’un favori clair ne se distingue.
Le successeur potentiel le plus populaire pourrait bien être Marwan Barghouti, actuellement incarcéré dans une prison israélienne pour son rôle dans des attentats meurtriers commis contre les Israéliens. Le Hamas revendiquera également probablement son droit à choisir un nouveau leader.
Même le choix d’un dirigeant par intérim, en amont des futures élections, sera une tâche difficile. Selon les termes de la loi palestinienne, le porte-parole du Parlement est désigné d’office à la tête des instances nationales en cas d’incapacité ou de décès prématuré du dirigeant. Mais le porte-parole actuel, Aziz Dweik, est lui-même membre du Hamas.
Pour sa part, le parti du Fatah d’Abbas a fait savoir que Dweik ne serait pas éligible à la tête des Palestiniens dans la mesure où le Parlement n’a pas fonctionné depuis Presque une décennie.