Rassemblements hebdomadaires exigeant un accord global pour tous les otages
Lors d'une manifestation sur le thème de Hanoukka, les familles d'otages ont demandé "de l'action, pas des miracles" ; le rassemblement anti-refonte du système judiciaire a été organisé pour la quatrième semaine consécutive
Des milliers de personnes devraient participer à des rassemblements anti-gouvernement et en faveur de l’accord de libération des otages samedi soir, lors de la quatrième nuit de Hanoukka, alors qu’Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas s’accusent mutuellement de pousser dans l’impasse les pourparlers en vue d’un accord de « trêve contre libération d’otages ».
Par ailleurs, la police a arrêté cinq personnes qui avaient organisé une manifestation en faveur de l’accord pour les otages devant le domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, samedi matin.
Le rassemblement du Forum des familles des otages et disparus prévu samedi soir à Tel Aviv sera lancé par Yocheved Lifshitz, que le Hamas a libérée lors d’un cessez-le-feu d’une semaine en novembre 2023 et dont le mari, Oded, est toujours en captivité. Lifshitz allumera les bougies de Hanoukka au début du rassemblement avec son fils Yizhar, a indiqué le forum.
Le rassemblement hebdomadaire, sur la Place des Otages, devrait également comprendre des discours d’Ofek Shaul, le frère d’Oron Shaul, l’un des deux soldats de l’armée israélienne dont le Hamas détient les corps sans vie depuis 2014 et de Yaïr Mozes, le fils de l’otage Gadi Moses et de Margalit Moses, libérée des geôles du Hamas. Devraient également prendre la parole Sharon Sharabi, frère de l’otage Eli Sharabi et de l’otage décédé Yossi Sharabi ; Elah Ben Ami, fille de l’otage Ohad Ben Ami ; et Almog Meïr Jan, l’un des quatre otages qu’Israël avait secourus en juin.
Des rassemblements de taille plus modeste devraient se tenir à Kiryat Gat, Jérusalem et à la jonction Shaar HaNegev dans le sud, a indiqué le forum.
Ces rassemblements interviennent alors qu’Israël et le Hamas se sont accusés mutuellement la semaine dernière de tergiverser dans les négociations sur l’accord de « trêve contre libération d’otages », des pourparlers qui semblaient avoir pris un nouvel élan ces dernières semaines.
Le forum a reproché à Netanyahu d’avoir, semble-t-il, cherché à conclure un accord qui, dans une première phase, ne permettrait de libérer que les otages dits « humanitaires », à savoir les femmes, les personnes âgées ou malades.
« Après quatorze mois, ils sont tous humanitaires », a déclaré le forum jeudi dans un communiqué annonçant ses rassemblements du week-end, avertissant que les otages pourraient ne pas survivre à l’hiver qui s’annonce.
À un pâté de maisons de la Place des Otages, des familles d’otages opposées au gouvernement et leurs sympathisants manifesteront devant l’entrée des quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, rue Begin.
Faisant allusion à l’histoire de Hanoukka, les militants ont érigé une hanoukkiya éteinte sur laquelle on peut lire : « L’action, pas les miracles. »
La police avait dispersé le rassemblement des militants mercredi, la première nuit de Hanoukka, en invoquant un « incident de sécurité ».
Cette manifestation sera renforcée par la présence des militants d’un rassemblement précédent, organisé au carrefour Begin-Kaplan, dénonçant la relance du plan très controversé de refonte du système judiciaire qui est avancé par le gouvernement.
La manifestation contre ce bouleversement du système de la justice, qui a été organisée par le mouvement « Libres dans notre patrie », commencera par une marche de la Place Habima de Tel Aviv jusqu’au carrefour Begin-Kaplan, également connu sous le nom de Place de la Démocratie. La manifestation, qui en est à sa quatrième semaine, comprendra un discours de Yaïr Golan, chef de l’alliance Les Démocrates – une fusion des partis de gauche Avoda et Meretz – ainsi qu’un concert du groupe de rock israélien emblématique T-Slam.
« Nous sommes venus pour chasser les ténèbres », a déclaré le groupe de manifestants dans un communiqué, citant une chanson bien connue de Hanoukka.
Samedi matin, la police a également arrêté cinq personnes qui avaient manifesté en faveur de la libération des otages devant le domicile de Netanyahu à Jérusalem, selon le Detainee Support Group (groupe de soutien aux captifs), une équipe d’avocats qui défendent bénévolement les manifestants anti-gouvernement qui sont arrêtés par la police.
Une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant la maison tôt dans la matinée, appelant avec des mégaphones le Premier ministre à souffrir dans les tunnels du Hamas en hiver « dans le froid, la torture et la maladie » alors qu’il est retranché dans sa maison protégée, a rapporté la chaîne N12.
Les protestataires ont également noté que son épouse faisait l’objet d’une enquête de police et que son fils évitait le service de réserve en temps de guerre en vivant à Miami. « Vous êtes acculés. Nous, le peuple, nous n’oublierons pas et nous ne pardonnerons pas », ont-ils crié.
Ils ont également fait résonner des tambours et des klaxons.
היום | שבת | 28.12 | 18:30 | עזה פינת ברלין | ירושלים
נחושי החופשיים הגיעו למשוך בדש מעילו של המחריב בעזה 35!
בזמן שאישתו ובנו נמלטו למיאמי,
הוא מסתגר במבצר האחרון.
המשטרה מגוננת עליו ועצרה 5 פעילים, כרגע במשטרת מוריה.המשמרת השניה כבר מתארגנת להגיע הערב!
נפגשים בעזה פינת… pic.twitter.com/aRC1DmQyTO
— החופשיים – מרי הכרחי (@GershonDror) December 28, 2024
La chaîne N12 a rapporté que les manifestants ont été arrêtés alors qu’ils revenaient d’une manifestation de 20 minutes, à laquelle avait participé une vingtaine de personnes. Selon la chaîne, la police a suivi le groupe et l’a accusé d’avoir violé les lois relatives au tapage. Les manifestants ont été interrogés au poste de police Moriah de Jérusalem, a indiqué la chaîne, ajoutant que la police a l’intention de les libérer sous caution.
Les manifestants accusent Netanyahu de prolonger la guerre pour éviter l’effondrement de son gouvernement. La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023, lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils et qu’ils ont enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.
On estime que 96 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne. Le Hamas avait libéré 105 civils pendant une trêve d’une semaine fin novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées avant cela.
Huit otages vivants avaient été secourus par les soldats et les dépouilles de 38 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui avaient été tués accidentellement par Tsahal.
Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.