Rehovot : Un homme frappé et hospitalisé suite à une agression homophobe présumée
Ori Lev, 31 ans, qui affirme avoir été jeté au sol après avoir répondu par l'affirmative à un homme qui lui demandait s'il était homosexuel, a déposé plainte auprès de la police
Un homme a été frappé à Rehovot vendredi soir lors d’une attaque homophobe présumée dans le centre-ville, et a dû être hospitalisé.
Ori Lev, 31 ans, a déclaré qu’il se trouvait à l’extérieur d’un bar lorsqu’un homme s’est approché de lui et lui a demandé en russe s’il était homosexuel.
« Je suis gay et je ne cache pas qui je suis, j’ai donc répondu naturellement. Il m’a demandé en russe, j’ai répondu en russe, puis j’ai reçu un coup de poing au visage et je me suis retrouvé par terre », a déclaré Lev au site d’information Ynet.
Il a refusé la proposition du gérant du bar d’appeler une ambulance et n’a pas appelé la police.
Mais après s’être réveillé le matin avec des vertiges et des vomissements, Lev a décidé de se faire admettre à l’hôpital Kaplan de la ville et a déposé une plainte auprès de la police avec l’aide de membres de la communauté LGBTQ locale.
Lev a décidé de publier son histoire via une vidéo sur TikTok pour souligner qu’il n’avait pas honte de ce qu’il était. « Nous ne nous cachons plus. »
*אורי הותקף מחוץ לבר ברחובות: "שאל אם אני גיי – ונתן אגרוף שהפיל אותי לרצפה" / מאיר תורג'מן*
אורי לב, בן 31 מרחובות, התעורר הבוקר (יום שבת) עם סחרחורת וכאבים בפנים, עדות לאגרוף שספג אמש בחצות מחוץ לבר ברחוב הרצל בעירו. "מישהו שאל ברוסית אם אני גיי, עניתי בטבעיות שכן – ותוך שניות… pic.twitter.com/CkcImdrf3v
— ש????ולי ????️????️???? Sh????uLi (@Shaulirena) August 19, 2023
Dans la vidéo, Lev décrit sa déception face à l’agression dans son « lieu sûr ».
« Je ne pensais pas que cela m’arriverait. Un de plus dans les statistiques, voila ce que je ressens », a-t-il déclaré. « On a bien commencé la soirée ; on voulait sortir dans un pub à Rehovot, pas dans une ville ‘arriérée’. »
Alon Oppenheimer, coordinateur LGBTQ à l’Autorité de sécurité communautaire de Rehovot, a déclaré que son bureau était en contact avec Lev.
« Nous sommes horrifiés par cette grave agression, la deuxième en un mois dans la ville », a-t-il déclaré, faisant référence à la personnalité des médias sociaux Adi Davidov qui a été attaquée à l’extérieur d’un centre commercial à la fin du mois de juillet.
« Nous demandons à la police de traduire l’agresseur en justice et d’agir pour la sécurité des membres de la communauté homosexuelle de la ville », a-t-il ajouté.
Le maire-adjoint Zohar Bloom a rendu visite à Lev à l’hôpital et a condamné l’attaque.
« Nous agirons de toutes nos forces contre la violence. Cela ne correspond pas aux valeurs de la tolérance et d’inclusion de la ville de Rehovot », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Asaf al-Bar, membre du conseil municipal de Rehovot, a imputé l’attaque à l’incitation à la haine des politiciens.
« Les mots se transforment en actes. L’incitation à la haine sauvage contre la communauté LGBT de la part des politiciens est irresponsable et sans retenue, et l’incitation à la haine contre la communauté de la part des autorités religieuses et des religieux est la cause de cette violence », a-t-il déclaré, appelant les « voix saines d’esprit » à condamner les abus contre la communauté.
Al-Bar faisait référence aux commentaires formulés dans le passé par des membres extrémistes de l’actuelle coalition à l’encontre de la communauté LGBTQ. En juin, le député ultra-orthodoxe Yitzhak Pindrus (Yahadout HaTorah) a déclaré dans une interview que la communauté LGBTQ était « la chose la plus dangereuse pour l’État d’Israël – plus que l’État islamique, plus que le Hezbollah, plus que le Hamas ».
Dans un rapport publié en mars, Aguda, l’association pour l’égalité LGBTQ, a déclaré avoir enregistré 3 300 incidents de haine contre la communauté LGBTQ en 2022, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2021. Le rapport ne fournit pas de détails sur la nature de ces attaques.
Près de la moitié des cas signalés ont eu lieu à Tel Aviv et dans la région centrale d’Israël. Près de 20 % ont eu lieu à Jérusalem et dans ses environs, selon le rapport.
La communauté LGBTQ a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes concernant la coalition radicale dirigée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a pris le pouvoir fin décembre, craignant que ses projets d’affaiblissement des pouvoirs du système judiciaire ne rendent les membres de cette communauté vulnérables à la discrimination.
Au début du mois, un groupe de soldats de la ville de Beer Sheva, dans le sud du pays, a publié une vidéo d’un voisin menaçant d’arracher le drapeau LGBTQ accroché à l’extérieur de leur appartement.
En juillet, un véhicule transportant une pile de drapeaux LGBTQ a été incendié à Hod HaSharon, une ville du sud de Tel Aviv.
En avril, un groupe de militants de droite a tenté d’arracher un drapeau de LGBTQ d’un balcon à Tel Aviv, dans le cadre de manifestations de masse contre la refonte judiciaire du gouvernement. Un résident de l’appartement a déclaré aux médias que c’était la deuxième fois cette semaine-là que des passants tentaient d’arracher son drapeau.
Ce jour-là également, le slogan « Kahane vit » a été tagué sur un mur extérieur et une fenêtre du centre communautaire LGBTQ de Tel Aviv.
Cette phrase est un signe de soutien au rabbin extrémiste Meïr Kahane, un ancien membre de la Knesset du parti raciste Kach.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.