Des extrémistes de droite tentent encore d’enlever un drapeau LGBT d’un balcon
Le locataire, qui regrette que la police soit "impuissante", a accusé des jeunes de l'avoir insulté et de lui avoir jeté des objets et craint d'éventuels cocktails Molotov

Un groupe de contre-manifestants d’extrême-droite a tenté d’arracher un drapeau LGBT d’un balcon à Tel-Aviv samedi dernier.
Le résident de l’appartement a déclaré aux médias que c’était la deuxième fois en une semaine que des passants tentaient d’arracher le drapeau. L’incident précédent s’était produit lundi, également lors de manifestations de masse.
L’incident de samedi a été filmé par une caméra de sécurité depuis l’autre côté de la rue.
« J’étais assis dans mon salon lorsque j’ai entendu un groupe de manifestants d’extrême-droite passer devant mon immeuble », a déclaré Shoval, 26 ans, à la Douzième chaîne, au sujet de l’incident de lundi. « J’ai ouvert la fenêtre et j’ai essayé de les faire partir, mais ils ont réussi à déchirer la moitié du drapeau, m’ont injurié et ont balancé une canette dans ma direction. »
Il dit avoir contacté la police, mais celle-ci n’a pas réagi. Samedi soir, un deuxième groupe de contre-manifestants d’extrême-droite a tenté d’arracher le drapeau.
« J’étais assis dans ma chambre quand soudain j’ai entendu des cris venant de la rue », s’est-il remémoré. « J’ai entendu des enfants et des adolescents jurer et crier ‘Descends, on va te tabasser’. Soudain, j’ai entendu deux fortes détonations. J’ai couru à la fenêtre et j’ai compris qu’ils hurlaient contre mon colocataire. »
תיעוד שהשגתי ממצלמות אבטחה של ניסיון תלישת דגל הגאווה על ידי רעולי פנים בשד׳ יהודית. בהמשך זרקו אבנים לחלון עליו יש שתי מכות. ״הקריאות התחזקו, התקשרתי לדווח בלחץ. היתה לי תחושה שיתקרבו לחלון, לא התבדתי. הם הבחינו בדגל ואני שומע אותם אומרים תרים אותי״ סיפר דניאל (שם בדוי) שגר שם https://t.co/EXaFZ57oRF pic.twitter.com/kX1AE1g377
— Bar Peleg (@bar_peleg) April 2, 2023
Shoval a déclaré que son colocataire avait essayé d’empêcher les manifestants d’arracher le drapeau, mais qu’ils l’avaient injurié et lui avaient jeté des pierres. Selon lui, il a contacté la police à plusieurs reprises, qui a fini par arriver au bout de 15 minutes.
« J’ai eu l’impression qu’ils étaient impuissants et qu’ils ne savaient pas quoi faire pour prévenir et régler ce problème », a déclaré Shoval, ajoutant qu’il craignait ce qui se pourrait se passer lors de la prochaine manifestation.
« Hier, c’était des pierres, la prochaine fois, ce pourrait être un cocktail Molotov », a-t-il déclaré, ajoutant que des manifestants des deux bords politiques passaient devant chez lui et qu’il attendait de la police qu’elle fasse plus d’efforts pour combattre la violence.
Les manifestants favorables à la réforme judiciaire ont organisé de grands rassemblements lundi à Jérusalem et jeudi à Tel-Aviv, les premiers du genre. Les partisans du projet ont prévu d’organiser un « rassemblement d’un million de personnes » dans le courant du mois afin de démontrer le soutien massif de l’opinion publique à ce projet largement controversé.
« Ça devient effrayant de vivre ici, c’est effrayant de faire partie de la communauté LGBTQ ici, et cela me peine de le dire mais ce n’est que le début pour nous », a-t-il déclaré.
La police a répondu qu’elle ouvrirait une enquête dès qu’une plainte officielle serait déposée.

Samedi, le slogan « Kahane vit » a également été tagué sur un mur extérieur et une fenêtre du centre communautaire LGBTQ de Tel Aviv.
Cette phrase est une marque de soutien à feu le rabbin extrémiste Meïr Kahane, ancien membre de la Knesset qui a fondé le parti raciste Kach et qui a été assassiné dans un hôtel de New York en novembre 1990 par un djihadiste égypto-américain.
La communauté LGBTQ a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes concernant la coalition radicale dirigée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le plan de réforme judiciaire de son gouvernement, désormais suspendu, craignant qu’un système judiciaire considérablement affaibli ne rende les membres de leur communauté vulnérables à la discrimination.
Dans un article publié en mars, l’Association Aguda pour l’égalité LGBTQ a déclaré avoir enregistré 3 300 attaques à caractère haineux à l’encontre de membres issus de la communauté LGBTQ en 2022, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2021. L’article ne fournit pas de détails sur la nature de ces attaques.
Près de la moitié des incidents signalés ont eu lieu à Tel-Aviv et dans la région du centre d’Israël, et environ 20 % se sont produits à Jérusalem et dans les zones environnantes, selon l’article.