Salon du Bourget: Israël dément un accord sur l’exposition d’armement exclusivement défensif
Le Premier ministre avait indiqué avoir posé "un cadre clair" sur l'exposition des armes offensives ; l'entreprise Rafael dénonce "un comportement fallacieux" de la part de la France

L’ambassade d’Israël en France a démenti mercredi avoir donné son accord à une interdiction d’exposer des armes offensives de fabrication israélienne au Salon du Bourget près de Paris.
« Nous démentons avoir accepté la demande proposée par le ministère français des Affaires étrangères limitant strictement la présentation d’armes défensives pour les stands israéliens », a indiqué l’ambassade à des journalistes.
Lundi, les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael, Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de vastes panneaux en tissu noir, les fermant de fait au premier jour du plus grand salon aéronautique du monde, organisé tous les deux ans.
« Depuis le début, nous avons donné un cadre clair, qui a été partagé avec les Israéliens, à savoir l’interdiction d’exposer des armes offensives au salon du Bourget », avait indiqué le ministère français des Affaires étrangères. « L’ambassade d’Israël à Paris a donné son accord en ce sens », avait-il affirmé.
La situation dans la bande de Gaza, « moralement inacceptable », impose de marquer « réprobation » et « distance », avait estimé lundi le Premier ministre français, François Bayrou. « La France a tenu à manifester que les armements offensifs ne devaient pas être présents dans ce salon », a-t-il expliqué après avoir inauguré ce grand rendez-vous des industries de l’aviation et de la défense.
Mercredi, les hautes bâches noires empêchaient toujours les visiteurs d’accéder aux stands de ces entreprises israéliennes, a constaté un journaliste de l’AFP.
Rafael, Elbit et IAI produisent en particulier des bombes guidées et des missiles, Uvision et Aeronautics des drones.
Gideon Weiss, vice-président en charge du développement International chez Rafael, a dénoncé mercredi dans un communiqué envoyé à l’AFP « le comportement fallacieux qui a conduit Rafael et les autres industries israéliennes à penser que leur planification était approuvée jusqu’au tout dernier moment ».
« Si le gouvernement français avait réellement voulu appliquer une certaine politique, il aurait pu nous en informer et collaborer avec nous en amont. Mais de toute évidence, les organisateurs voulaient notre argent et n’ont donc agi qu’à 17h57, le dimanche précédant le salon – alors que tout était déjà installé », ajoute-t-il.
Les espaces de quatre autres exposants, ainsi que celui du ministère israélien de la Défense, demeurent quant à eux ouverts.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque du groupe terroriste islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023, la délicate question de la présence d’industriels israéliens revient à chaque salon de l’armement sur le sol français, entre passes d’armes diplomatiques et procédures judiciaires.