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2/3 des Israéliens soutiennent un gouvernement d’unité sans les orthodoxes

Selon un sondage d'une ONG de défense du pluralisme, une majorité de Juifs veulent un gouvernement qui changera le statu quo sur les questions de religion et d'Etat

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à gauche), et Benny Gantz. (Hadas Parush/Tomer Neuberg/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à gauche), et Benny Gantz. (Hadas Parush/Tomer Neuberg/Flash90)

Plus des deux-tiers des Juifs israéliens voudraient que les pourparlers de coalition s’achèvent par la formation d’un gouvernement d’unité qui écarterait les partis ultra-orthodoxes et ferait avancer les questions liées au pluralisme religieux, selon une enquête d’opinion publique publiée mardi.

66 % des Juifs israéliens accordent ainsi leur préférence à un gouvernement qui comprendrait les deux partis les plus importants – le Likud et Kakhol lavan (qui ont tous les deux remporté 35 sièges lors du scrutin du 9 avril) – et qui laisserait de côté les formations Shas et Yahadout HaTorah, a conclu un sondage effectué par l’ONG de défense du pluralisme religieux Hiddush.

34 % des personnes interrogées soutiennent, pour leur part, une coalition plus resserrée – qui inclurait les partis ultra-orthodoxes et maintiendrait le statu quo sur les questions liées à la religion et à l’Etat.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu se prépare à former une coalition forte de 65 députés qui englobe les formations ultra-orthodoxes tandis que Kakhol lavan s’apprête à prendre la tête de l’opposition.

On compte davantage de défenseurs d’un gouvernement d’unité parmi les électeurs de Kakhol lavan – qui se sont exprimés en sa faveur à 98 %. 88 % des partisans de Yisrael Beytenu ont également fait part de leur soutien à un gouvernement qui écarterait les partis ultra-orthodoxes – ce qui reflète le soutien ardent apporté par le président de la formation, Avigdor Liberman, aux politiques laïques telles que le mariage civil et les transports publics pendant le Shabbat.

Environ 55 % des électeurs du Likud prônent eux aussi un gouvernement d’unité, selon l’enquête.

Aryeh Deri, chef du parti Shas, et ministre de l’Intérieur, (à droite), avec Yaakov Litzman, vice-ministre de la Santé du parti Yahadout HaTorah, lors d’une réunion conjointe de parti à la Knesset, à Jérusalem, le 19 juin 2017. (Yonatan Sindel/Flash90)

Les sondés ont également été interrogés sur l’importance qu’ils accordaient au fait que le parti pour lequel ils ont voté « se batte à la Knesset pour promouvoir la liberté de religion » et autres questions du même ordre, telles que la régulation des exemptions de service militaire pour les étudiants haredim, le mariage civil, le divorce, et les transports publics pendant le Shabbat.

A ce sujet, 66 % des personnes interrogées ont indiqué que la question de la liberté de religion était pour eux « très importante » tandis que seulement 19 % ont expliqué qu’elle n’était pas « tellement importante ».

16 % ont indiqué qu’ils ne désiraient pas que leur formation de prédilection ne passe à l’action sur ces questions.

98 % des électeurs laïcs ont estimé qu’il était « très important » que le parti pour lequel ils ont voté fasse la promotion du pluralisme religieux contre 79 % des Juifs israéliens traditionnels, 42 % des Juifs israéliens moyennement religieux, 15 % des Juifs israéliens religieux et 6 % des Juifs israéliens ultra-orthodoxes.

Ces conclusions sont le résultat d’une enquête téléphonique menée par le Smith Institute les 16 et 17 avril auprès de 600 personnes considérées comme un échantillon représentatif de la population juive adulte d’Israël.

La marge d’erreur est de 4 %.

Hiddush, qui a commandité l’enquête, prône les mêmes politiques que ce que la majorité des Israéliens semble soutenir dans le sondage.

Dimanche, des négociateurs issus de Yisrael Beytenu et du Likud se sont rencontrés pour une première série de pourparlers. Le parti d’Avigdor Liberman a soumis une liste de demandes dans les secteurs de la sécurité et de l’immigration et sur les questions relatives à la religion et à l’Etat.

Le ministre du Tourisme Yariv Levin, et Oded Forer, issu des rangs du parti Yisrael Beytenu, se sont entretenus au Kfar Maccabiah de Ramat Gan pendant plusieurs heures.

Les deux parties ne sont pas parvenus à un accord et ont annoncé qu’elles se rencontreraient à nouveau à une date ultérieure.

Une affiche de campagne d’Avigdor Liberman du parti Yisrael Beytenu à Jérusalem, le 2 avril 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La question la plus délicate devrait être celle de la législation régulant – et limitant – les exemptions au service militaire pour les étudiants ultra-orthodoxes.

Le laïc Liberman insiste sur le fait que le texte devra être approuvé sans ajout d’amendement, tandis que les partis ultra-orthodoxes ont indiqué qu’ils ne rejoindraient pas la coalition si elle était adoptée sans être amendée au préalable.

Yisrael Beytenu et les formations ultra-orthodoxes sont des acteurs déterminants pour Netanyahu dans la formation d’une coalition au pouvoir.

Liberman, dont la base électorale est largement composée d’immigrants laïcs de l’ancien Union soviétique, a fait campagne pour s’opposer à la « coercition religieuse ».

Il a également soutenu l’ouverture des petits commerces le jour du Shabbat, ainsi que la fin du contrôle du Grand rabbinat sur des questions telles que le mariage et le divorce. Il souhaite également l’introduction d’une loi régulant les exemptions à la conscription militaire pour les étudiants ultra-orthodoxes.

La semaine dernière, le chef du parti Yahadout HaTorah a insisté sur le fait qu’il ne rejoindrait pas le nouveau gouvernement de Netanyahu si le texte proposé sur le service militaire des étudiants ultra-orthodoxes de yeshiva n’était pas modifié, ce qui laisse présager des négociations de coalition difficiles pour le Premier ministre.

Le Shas, Yahadout HaTorah et l’Union des partis de droite devraient mener leurs négociations d’entrée dans la coalition avec les représentants du Likud la semaine prochaine, après la fête de Pessah. Aucun entretien de ce type n’est prévu entre le Likud et Kakhol lavan.

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