Suspension d’un haut officier de la marine qui avait mis fin à son service volontaire
Le chef de la marine décidera dans les prochains jours de la poursuite du service de réserve d'un second contre-amiral; ils avaient prévenu qu'ils ne serviraient pas une "dictature"
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le chef de la marine israélienne, le vice-amiral David Saar Salama, a suspendu jeudi un réserviste de haut rang qui avait annoncé au début du mois qu’il ne se présentait plus au service volontaire pour protester contre les projets controversés du gouvernement visant à radicalement remanier le système judiciaire.
Le statut d’un second contre-amiral, qui a fait une annonce similaire, doit être examiné, a déclaré Tsahal dans un communiqué.
Au début du mois, le quotidien Haaretz a rapporté que le contre-amiral (res.) Ofer Doron et le contre-amiral (res.) Eyal Segev, tous deux à la tête de quartiers généraux opérationnels et adjoints de Salama en cas d’urgence, avaient annoncé qu’ils mettaient fin à leur service de réserve volontaire, déclarant qu’ils refusaient de servir dans « une dictature ».
Les deux hommes ont rejoint une longue liste de réservistes de la marine et d’autres officiers qui ont annoncé ces dernières semaines qu’ils cesseraient de se présenter au service de réserve volontaire, suscitant des craintes au sein de l’armée quant à l’altération de son état de préparation opérationnelle.
Tous deux ont dépassé l’âge du service de réserve obligatoire et sont dispensés de se présenter au service volontaire. Ils ont tous deux été promus au grade de contre-amiral il y a plusieurs années.
Jeudi, Tsahal a déclaré que l’un des contre-amiraux avait été suspendu de ses fonctions à la suite d’une conversation que le vice-amiral Salama avait eue avec lui. « Dans les prochains jours, une conversation aura lieu avec le second réserviste, au cours duquel la poursuite de son service de réserve sera examinée », a déclaré l’armée.
La décision de Salama a été approuvée par le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a indiqué l’armée.
Plus de 10 000 réservistes qui se présentent au travail sur une base volontaire ont déclaré ces dernières semaines qu’ils ne le feraient plus en signe de protestation contre la refonte judiciaire, accusant les plans du gouvernement d’affaiblir le système judiciaire et de faire d’Israël un pays non-démocratique. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué sur le nombre de réservistes qui ne se sont pas présentés à leur poste jusqu’à présent.
Contrairement à la plupart des réservistes qui sont appelés à servir sur ordre officiel plusieurs jours par an, les pilotes et les autres forces spéciales sont censés s’entraîner et effectuer des missions plus fréquemment et sur la base du volontariat, en raison de la nature de leur poste. Nombre d’entre eux poursuivent volontairement leur service de réserve au-delà de l’âge d’exemption de 45 ans pour les officiers et de 49 ans pour certains autres postes.
Tsahal a déclaré qu’à la suite de la suspension du contre-amiral (qui n’a pas été nommé), les opérations au quartier général de la marine « se déroulent comme prévu ».
Ces dernières semaines, Halevi, le chef de l’armée de l’air, et le général de division Tomer Bar, entre autres ont averti que les manifestations de réservistes avaient un impact de plus en plus négatif sur l’état de préparation de l’armée, s’attirant les reproches du Premier ministre Benjamin Netanyahu, d’autres législateurs et des partisans du gouvernement religieux d’extrême-droite.
La coalition de Netanyahu a rejeté les protestations des réservistes, les considérant comme une forme dangereuse et sans précédent de chantage politique de la part de l’armée. Certains législateurs de la coalition ont suggéré que la manifestation équivalait à une tentative de coup d’État militaire.
Les responsables de la sécurité se sont inquiétés lundi du fait qu’en autorisant des attaques publiques répétées contre les hauts gradés de l’armée, Netanyahu tentait de leur faire porter la responsabilité des dégâts causés à l’état de préparation de l’armée.