Tsahal revendique des frappes sur des dépôts de missiles antinavires près de Lattaquié en Syrie, qui auraient fait des victimes
Il s'agirait de la première frappe aérienne israélienne en Syrie depuis le 3 mai ; pour Katz, ceux qui présentent une menace pour Israël n'auront aucune immunité
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

L’armée israélienne a revendiqué des frappes aériennes, vendredi dernier, près de la ville côtière syrienne de Lattaquié : ses avions de chasse auraient tiré sur des dépôts de missiles antinavires.
Selon les médias d’État syriens, un civil aurait été tué.
Il s’agit là des premières frappes signalées par Israël en Syrie depuis près d’un mois. Ces missiles constituaient une menace pour « la liberté de navigation internationale et israélienne », a déclaré Tsahal, qui a ajouté avoir frappé des « composants » de missiles antiaériens près de Lattaquié.
Selon la télévision d’État syrienne, « une frappe de l’aviation d’occupation israélienne a visé des sites proches du village de Zama, dans la campagne de Jableh, au sud de Lattaquié ». Selon l’agence de presse officielle SANA, un civil a perdu la vie « suite à une frappe aérienne de l’occupation israélienne dans les environs de Zama ».
الساحل السوري الان انباء عن غارات على ثكنات عسكرية ..#اللاذقية #طرطوس pic.twitter.com/Ql4wXcHj4Q
— الشارع السوري (@syrian_st) May 30, 2025
Le ministre de la Défense Israel Katz a déclaré par voie de communiqué qu’il n’y aurait « aucune immunité pour ceux et celles » qui représentent une menace pour le pays.
« L’armée israélienne a attaqué et détruit des armes stratégiques, un peu partout en Syrie,… qui représentaient une menace immédiate pour l’État d’Israël », a déclaré Katz.
« Nous ne laisserons pas subsister de telles menaces et il n’y aura d’immunité pour personne – nous continuerons à protéger la sécurité d’Israël », a-t-il ajouté.

Israël et la Syrie entretiendraient des relations directes et des représentants des deux pays se seraient vus, ces dernières semaines, pour tenter d’apaiser les tensions et de prévenir les conflits dans la région frontalière qui sépare ces deux ennemis de longue date.
Ces contacts sont le signe d’un changement important dans la dynamique entre ces deux Etats qui se trouvent de part et d’autre du conflit au Moyen-Orient, et ce depuis des dizaines d’années, au moment-même où les États-Unis encouragent les nouvelles autorités islamistes de Damas à établir des relations avec Israël.
Plus tôt ce mois-ci, le président syrien par intérim, Ahmed al-Sharaa, a confirmé l’existence de pourparlers indirects avec Israël qui, selon lui, entendent apaiser les tensions.
Les opérations militaires israéliennes en Syrie se sont intensifiées depuis la chute d’Assad, que Jérusalem justifie en refusant toute présence islamiste dans le sud de la Syrie.
Israël a revendiqué le bombardement de cibles militaires un peu partout en Syrie et les forces terrestres israéliennes ont même pénétré dans le sud-ouest de la Syrie : elles se trouvent actuellement stationnées au niveau de plusieurs avant-postes, dans une zone tampon sur le plateau du Golan.
Israël a mis en garde contre la reconnaissance rapide du nouveau gouvernement de Syrie, se disant très sceptique envers Sharaa, sur la tête duquel les États-Unis avaient, jusqu’à très récemment, mis une récompense de 10 millions de dollars.
Les frappes et critiques ont considérablement diminué ces dernières semaines.