Tsahal vise un terroriste du Hamas lors d’une frappe de drone dans le sud de la Syrie
L'armée n'a pas détaillé la cible de la frappe sur Beit Jinn, qui s'inscrit dans le cadre d'une opération visant à empêcher la présence terroriste près de la frontière nord-est d'Israël
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Un membre du groupe terroriste palestinien du Hamas a été visé par une frappe de drone israélien près du village de Beit Jinn, dans le sud de la Syrie, a indiqué dimanche l’armée israélienne.
Beit Jinn se trouve à environ sept kilomètres de la frontière israélo-syrienne, juste à l’extérieur d’une zone tampon actuellement contrôlée par Tsahal.
L’armée israélienne n’a fourni aucune autre précision sur la cible de cette frappe.
Le Hamas avait une présence importante en Syrie jusqu’au début de la guerre civile en 2011, mais il a depuis réduit son influence. Son statut dans le pays est devenu incertain après la chute du dictateur syrien Bashar el-Assad en décembre, alors que le régime du président par intérim syrien, Ahmed al-Sharaa, cherche à consolider son pouvoir, à désarmer les groupes non gouvernementaux et à éviter toute confrontation avec Israël.
Après la chute du régime Assad, Israël a lancé une campagne aérienne contre des cibles militaires syriennes afin d’empêcher que des armes ne tombent entre les mains de groupes djihadistes, et a pris le contrôle d’une partie du mont Hermon, situé en territoire syrien, qui constituait une zone tampon entre les deux pays depuis la Guerre de Kippour de 1973.
Depuis, les opérations militaires israéliennes en Syrie se sont intensifiées, Jérusalem affirmant qu’elle ne tolérera pas la présence armée d’islamistes dans le sud de la Syrie.

La semaine dernière, des frappes aériennes ont été menées près de la ville côtière de Lattaquié. Tsahal avait alors déclaré que ses avions de combat avaient pris pour cible des dépôts d’armes utilisés pour stocker des missiles antinavires.
Selon les médias d’État syriens, un civil aurait été tué.
Ces dernières frappes ont eu lieu alors qu’Israël et la Syrie étaient en contact direct et qu’ils auraient tenu des réunions en face à face ces dernières semaines, visant à apaiser les tensions et à prévenir tout conflit dans la région frontalière entre les deux ennemis de longue date.
Ces contacts marquent une avancée significative dans les relations entre des États qui sont en conflit depuis des décennies au Moyen-Orient, alors que les États-Unis encouragent les nouveaux dirigeants islamistes à Damas à établir des relations avec Israël.
Le mois dernier, Sharaa, ancien dirigeant du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie, avait confirmé l’existence de pourparlers indirects avec Israël, qui, selon lui, visaient à apaiser les tensions.
Israël a également mis en garde contre une reconnaissance rapide du nouveau gouvernement syrien, exprimant un profond scepticisme à l’égard de Sharaa, qui était jusqu’à récemment recherché par les États-Unis, lesquels avaient mis sa tête à prix pour 10 millions de dollars.
Mais les frappes et les critiques se sont considérablement apaisées ces dernières semaines.