Un magnat israélien du diamant arrêté à Chypre pour des faits de corruption en Roumanie
Le mandat d'arrêt international émis à l'encontre de Beny Steinmetz a été rejeté par la Grèce et l'Italie pour des raisons de droits. L'homme d'affaires a fait appel
Le magnat franco-israélien du diamant Beny Steinmetz a été arrêté à Chypre sur la base d’un mandat d’arrêt émis par la Roumanie, pour faits de corruption.
Steinmetz a été appréhendé à son arrivée à l’aéroport de Larnaca, jeudi dernier.
Le lendemain, un tribunal a prolongé sa détention provisoire et refusé de le libérer avec des restrictions, a rapporté dimanche le média Ynet.
Selon les médias israéliens, le ministère israélien des Affaires étrangères est informé de la situation.
La Roumanie a condamné Steinmetz par contumace pour fraude immobilière et, en décembre 2020, l’a condamné à cinq ans de prison avant d’émettre un mandat d’arrêt européen à son encontre. En mars 2022, la Grèce a rejeté l’ordre d’arrestation, tout comme l’Italie.
Une déclaration faite au nom de Steinmetz estime que les autorités de ces deux pays ont rejeté le mandat « en raison de la violation de son droit à un procès équitable et du risque réel qu’il soit soumis à un traitement discriminatoire, inhumain et humiliant s’il est extradé ».
Cette même déclaration souligne qu’Interpol a annulé sa « notice rouge » concernant Steinmetz, annulant ainsi le mandat d’arrêt roumain.
Il était clair pour Interpol que le procès contre Steinmetz était « de nature politique », explique le communiqué, se disant « sûr que la justice prévaudra également à Chypre ».
Steinmetz a fait appel de sa condamnation devant la Cour européenne des droits de l’homme.
L’affaire roumaine concerne un projet immobilier dans lequel Steinmetz a été impliqué entre 2006 et 2008.
Après la chute du régime communiste en Roumanie en 1989, le gouvernement a autorisé la restitution des terres privées à ceux qui les avaient perdues dans les années 1940 lorsque les communistes ont pris le pouvoir. Steinmetz était associé et conseiller d’un organisme qui détenait des actions dans une société qui achetait les droits fonciers appartenant à un prince roumain. Cet organisme a été accusé de fraude.
Outre la condamnation des autorités roumaines, en 2021, Steinmetz a été reconnu coupable de corruption dans le cadre d’un autre procès pour corruption lié aux droits miniers en Guinée, et a été condamné à une peine de trois ans, dont la moitié devait être purgée en prison.
Un appel contre cette condamnation a été interjeté en début d’année.
Steinmetz devrait faire appel de la condamnation devant la plus haute cour du pays.
Installé en Israël, Steinmetz ne purgera aucune peine de prison tant que la procédure d’appel ne sera pas allée à son terme.