France: Un tableau spolié à des Juifs et vendu sous l’Occupation rendu aux héritiers
L’œuvre, "Bateaux sur une mer agitée près d’une côte rocheuse", était conservée au musée de Dieppe ; plusieurs œuvres spoliées ont été restituées ces derniers mois en France
L’œuvre « Bateaux sur une mer agitée près d’une côte rocheuse » va être rendue aux héritiers d’un couple de Juifs spoliés pendant l’Occupation de la France par les nazis, a rapporté le journal Les informations dieppoises.
Le tableau a été peint au XVIIe siècle par un Hollandais anonyme. Après avoir été spolié en juin 1944 chez la famille Bergerbauer (ou Bergebaur) à Nice, où il a été vendu, il a été ensuite emporté en Allemagne. Il a finalement été rapatrié en France en 1947, puis attribué au musée du Louvre par l’Office des biens et intérêts privés.
Il était conservé depuis 1983 au musée de Dieppe, en Seine-Maritime, institution qui rendra l’œuvre aux héritiers.
Le ministère de la Culture avait averti en novembre dernier la ville de Dieppe de la restitution prochaine du tableau. Il est l’une des 2 000 œuvres d’art récupérées en Allemagne par la France après la guerre.
« La Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture a réussi à identifier cette année les ayants droit, à qui l’œuvre sera restituée au premier trimestre 2022. Elle sera d’ici là transférée au musée du Louvre qui en a été désigné premier dépositaire », a expliqué Pauline Le Jossic, directrice adjointe du musée de Dieppe.
Plusieurs œuvres spoliées ont été restituées ces derniers mois en France.
Parmi les autres familles qui vont récupérer prochainement des œuvres, celle d’Armand Dorville, avocat parisien, homme politique juif, décédé en 1941 en « zone sud » sous administration de Vichy. Ses héritiers vont récupérer onze œuvres et une cire, notamment des aquarelles de Constantin Guys, de Camille Roqueplan et un dessin de Jean-Louis Forain, actuellement entreposées au Louvre, au musée d’Orsay et au château de Compiègne.
Depuis mars dernier, le Louvre intensifie ses recherches pour repérer dans ses collections les œuvres « problématiques » provenant de familles juives spoliées en 1939-45, en coopération avec l’Hôtel Drouot et le Mémorial de la Shoah.