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Une ancienne hassidique, aujourd’hui actrice, se confie sur son homosexualité

Etty Ausch, une des vedettes du film 'One of Us', aborde son mariage, ses sept enfants et sa nouvelle vie depuis son coming-out

Etty Ausch a déclaré que sa sexualité avait été coupée de 'One of Us' de Netflix. (Autorisation d'Ausch / via JTA)
Etty Ausch a déclaré que sa sexualité avait été coupée de 'One of Us' de Netflix. (Autorisation d'Ausch / via JTA)

NEW YORK (JTA) – Etty Ausch, 33 ans, est l’une des trois personnes qui racontent comment ils ont quitté la communauté hassidique de Brooklyn dans « One of Us », diffusé en septembre.

Le film acclamé, réalisé par Heidi Ewing et Rachel Grady (« Jesus Camp » et « Detropia »), montre la bataille d’Ausch contre son ex-mari, décrit comme abusif, pour la garde de ses sept enfants. Le film montre comment la communauté hassidique se solidarise, l’harcèle et va jusqu’à financer l’avocat de l’ex-mari.

Nous voyons également Ausch se détacher progressivement du judaïsme orthodoxe, elle délaisse les longues jupes et sa perruque pour des pantalons et ses cheveux naturels, qui ont été rasés selon une coutume hassidique.

Mais un détail significatif n’a pas été raconté, selon Ausch. Des années plus tôt, elle avait fait son coming-out et, au moment du tournage, elle sortait avec une femme. Les réalisateurs le savaient et ont tourné des images d’Ausch avec sa petite amie, mais cette partie de l’histoire a été effacée au montage. Ausch a précisé que les cinéastes lui avaient dit qu’il s’agissait d’une décision de Netflix.

Ni la société de production, Loki Films, ni Netflix n’ont répondu aux demandes de commentaires de JTA.

« C’était une partie très importante de moi parce que toutes les années où j’étais mariée, mon mari de l’époque savait que j’étais gay », a déclaré Ausch. « Il a été le premier à me dire qu’il y avait des gays, que des femmes pouvaient être attirées par d’autres femmes, alors que je ne le savais pas. »

Elle a dit que son mari lui avait demandé d’effectuer des traitements qui lui permettraient de se débarrasser de ses attirances envers les femmes.

Rachel Grady, à gauche, et Heidi Ewing, cinéastes derrière ‘One of Us.’ (Autorisation de Netflix)

« Nous avons suivi toutes les démarches, consulter des rabbins pour effectuer ces thérapies, et la façon dont il [son mari] me traitait a été la raison pour laquelle je suis partie », a déclaré Ausch. « Il n’était pas attentionné ou compréhensif. »

Ausch vit maintenant avec sa petite amie, Sarah, à New Haven, Connecticut. Dans un article du site Refinery 29, Ausch a écrit à propos de sa rencontre avec Sarah qui a eu lieu dans un groupe de femmes juives LGBTQ.

Elle est sur le point de terminer un diplôme d’avocat en justice pénale au Borough of Manhattan Community College et espère être transférée dans un collège à l’automne. Son objectif à long terme est de faire du droit et de défendre les groupes minoritaires et vulnérables, y compris la communauté LGBTQ et les femmes.

« Être capable de représenter une voix pour les autres est important pour moi », a-t-elle déclaré.

Bien qu’Ausch ait vécu l’expérience elle-même, elle ne veut pas défendre ceux qui quittent l’orthodoxie.

« Il y a un énorme besoin, » dit-elle, « mais je sais ce que c’est, je suis passée par là et ce manque de justice, ce système de vote en bloc devant les tribunaux – je ne veux pas aller contre quelque chose que je ne pourrai jamais gagner. »

Capture d’écran d’Etty Ausch avec l’un de ses enfants dans le documentaire Netflix ‘One of Us.’ (Capture d’écran YouTube)

Le film montre un tribunal local à Brooklyn qui a favorisé les juifs hassidiques. Les juifs ultra-orthodoxes ont tendance à voter pour les intérêts de leur communauté lors des élections locales. Les élus ont été accusés de se plier au vote orthodoxe sur des questions telles que le signalement d’abus sexuels ou une pratique controversée de circoncision appelée metzitzah b’peh.

Bien qu’Ausch parle à ses enfants au téléphone tous les jours, elle dit que la communauté soudée ne l’a pas laissée les voir depuis juin. Elle a refusé de discuter des détails de l’entente de garde actuelle entre elle et son ex-mari. Trois de ses enfants vivent avec son ex-mari et sa nouvelle épouse, tandis que les quatre autres vivent chez des parents.

« Ils essaient de me tenir à l’écart de la vie des enfants juste parce que je ne suis pas religieuse », a-t-elle dit. « Ils pensent que j’ai une mauvaise influence et tout ça. »

Au cours de l’interview du mois dernier, Ausch essayait de planifier un moment pour voir ses enfants. Elle a ensuite déclaré à JTA que la visite n’avait pas eu lieu.

« Mon espoir est si faible, si je peux y arriver, ce serait génial, mais s’ils ne le veulent pas, je ne serai pas surprise », avait-t-elle déclaré.

Le film raconte la vie d’Ausch et de deux autres anciens juifs hassidiques, Luzer Twersky, 32 ans, et Ari Hershkowitz, 20 ans. Il traite des conséquences du départ de leur communauté en tentant de s’adapter au mode de vie laïc. Twersky, qui a quitté sa femme et ses enfants quand il a décidé d’arrêter d’être religieux, essaye de devenir un acteur.

Luzer Twersky, à droite, a consulté et joué un personnage hassidique dans le film ‘Felix and Meira’ (Julie Landreville / JTA)

Depuis qu’il a quitté sa communauté hassidique, Twersky a joué différents rôles, notamment dans la série à succès « Transparent » et dans une production yiddish « God of Vengeance ». Hershkowitz, lui, dit avoir été abusé sexuellement quand il était enfant, il a aujourd’hui un problème de toxicomanie. Il a dit au JTA qu’il travaillait dans le domaine de la technologie et qu’il prévoit de commencer des études à l’automne.

Ausch n’a regardé « One of Us » que deux ou trois fois, a-t-elle dit, parce que cela lui rappelle de mauvais souvenirs. Après la sortie du film, elle a été invitée à parler à l’auditoire après les projections. Elle a toujours attendu dehors au moment de la projection du film parce qu’elle trouvait trop difficile de le regarder et de répondre ensuite aux questions.

« C’est difficile pour moi de voir à quel point cette année a été dure et comment j’ai vraiment essayé et espéré que les choses soient très différentes, et les choses me semblaient assez bonnes parce que pendant un an j’ai eu la garde des enfants », a déclaré Ausch.

Être loin de ses enfants et quitter le monde orthodoxe pèsent encore lourdement sur elle.

« Ma vie sera toujours très marquée par ce que j’ai vécu, donc je n’aurai pas cette vie insouciante. C’est influencé par ce que j’ai traversé, donc j’essaie d’en tirer le meilleur. »

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