Israël en guerre - Jour 344

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Yair Golan, acclamé pour avoir secouru les jeunes de la rave Supernova

"Le traître de gauche" est devenu héros national pour s'être précipité au secours des jeunes fêtards qui fuyaient les terroristes du Hamas

Yair Golan, 14 octobre 2023. (Capture d'écran : Kan TV/, used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law).
Yair Golan, 14 octobre 2023. (Capture d'écran : Kan TV/, used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law).

L’ex chef d’état-major adjoint Yair Golan est depuis longtemps un épouvantail de la droite.

Ancien député du parti Meretz de gauche et critique non dissimulé du plan de réforme du système judiciaire israélien avancé par le gouvernement (actuellement mis en suspens), il été qualifié de « traître de gauche » par le passé.

Mais au cours des derniers jours, alors que des informations portant sur ses exploits réalisés au premier jour de la guerre et dans les journées qui ont suivi, il est devenu une sorte de héros national.

Dans la matinée du 7 octobre, après que les terroristes ont envahi le sud d’Israël, il a sauté dans sa petite Toyota Yaris et il s’est dirigé vers la zone où – comme on l’apprendra plus tard – plus de 260 jeunes seront abattus sous une pluie de balles.

Grâce à sa parfaite connaissance du territoire, il est parvenu à retrouver et à secourir un grand nombre de ces jeunes qui avaient fui à pied et qui se cachaient dans les champs et dans les broussailles – en particulier grâce aux messages de localisation WhatsApp qui lui étaient transmis par les fêtards apeurés ou par leurs parents inquiets.

« Tous ceux qui ont tenté de s’échapper en voiture, par la route, ont été abattus », a-t-il ultérieurement confié au site d’information Ynet. « Ceux qui ont survécu, ce sont ceux qui ont pris la fuite, qui ont couru dans les champs et ceux-là, j’ai pu les retrouver ».

Ancien commandant du Nord et commandant du Front intérieur, Golan, 61 ans, qui est maintenant général réserviste, n’avait pas été choisi comme chef d’état-major en 2018 après un discours dans lequel il comparait ce qui était en train de se passer en Israël à des « processus similaires perturbants » qui avaient eu lieu en Europe avant la Shoah.

Il a été réveillé, le 7 octobre, par son fils qui l’a informé de l’attaque généralisée menée contre les communautés du sud d’Israël. Il a écouté la radio, et il a rapidement revêtu son uniforme de général et des bottes militaires qui appartenaient à son fils, découvertes dans un cagibi de son habitation.

Il s’est rendu au Commandement intérieur où il a récupéré une arme, des cartouches, un casque et une veste de protection avant de partir pour le Kibboutz Urim, à la frontière avec Gaza.

Là-bas, les soldats étaient parvenus à abattre tous les terroristes à l’origine de l’assaut. Certains étaient tombés au combat et le commandant de district avait été blessé à l’épaule.

Un message WhatsApp de sa sœur, qui précisait la localisation de trois jeunes gens qui se cachaient dans les champs, près du site où s’était déroulé le carnage survenu à l’occasion de la rave Supernova, a finalement envoyé Golan faire une série de sauvetages de survivants.

Il a été témoin des suites du massacre.

« Un groupe terroriste a attaqué directement la fête tandis que les autres sont arrivés par la route depuis le nord et depuis le sud », a-t-il expliqué.

Il y avait un risque certain mais pas délirant non plus

Salué comme un héros, en particulier par les parents dont il a sauvé les enfants, Golan a indiqué que « c’est une zone que je connais intimement. Pas besoin d’utiliser une carte pour moi là-bas, et quand j’ai constaté que je pouvais y entrer – Il y avait un risque certain mais pas délirant non plus – j’y suis allé et j’ai apporté ma modeste contribution ».

L’ultra-orthodoxe Meir Spanier, qui avait voté pour Itamar Ben Gvir, député d’extrême-droite, lors des dernières élections, étreint Yair Golan, le 14 octobre 2023. (Capture d’écran : Kan TV/ used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

La chaîne Kan a suivi Golan pendant une journée, filmant un jeune ultra-orthodoxe bénévole au sein de l’organisation de secours de la Zaka étreignant l’ancien général et disant : « Je veux que vous filmiez ça. Je m’appelle Meir Spanier. J’ai voté pour [le ministre de la Sécurité nationale Itamar] Ben Gvir [du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit] lors du dernier scrutin. J’étais imprégné du poison que la droite a déversé sur la gauche. Je le haïssais [Golan]. Aujourd’hui, je l’aime et je l’admire. Et je suis vraiment désolé. »

Serrant la main de Spanier, Golan a indiqué que « une rencontre comme ça, c’est une rencontre d’espoir… Cela montre que les choses ici peuvent changer pour le meilleur et rapidement ».

Il rend actuellement visite à des communautés israéliennes. La semaine dernière, la chaîne Kan l’a accompagné dans une communauté bédouine où il a donné des conseils sur la manière pour eux de se protéger au mieux. La majorité des habitations bédouines n’ont pas de pièce blindée.

Ses visites dans les communautés arabes du Neguev, parfois considérées comme pouvant potentiellement devenir un nouveau front hostile aux Juifs, sont-elles dénoncées par certains ? A cette question du journaliste, il a répondu que « nous faisons une erreur de base terrible. La difficulté, pour nous tous, est de faire en sorte que la voix des modérés soit la plus forte et il ne faut pas laisser le champ libre à des gens qui, parfois, bâtissent une pleine carrière politique sur la haine et sur l’approfondissement des divisions ».

Yair Golan visite une communauté bédouine, parlant des mesures de protection pour les nombreuses familles qui ne disposent pas d’une pièce blindée, le 14 octobre 2023. (Capture d’écran :Kan TV, used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law).

Lundi, Golan et son épouse Ruti ont publié sur Facebook une vidéo tournée à leur domicile pour exprimer leur empathie à l’égard des parents dont les enfants ont été mobilisés.

Deux de leurs fils ont été rappelés, l’un au sein de l’unité d’élite Maglan et l’autre dans un bataillon de blindés. L’un au nord, l’autre dans le sud.

Golan a indiqué qu’il n’a jamais eu peur de perdre la vie. Il a toutefois ressenti de l’anxiété pour la première fois pendant 51 jours, pendant la guerre de Gaza, en 2014, où ses fils se trouvaient sur le front. « Ca vous prend au ventre et vous ne savez pas quoi faire », a-t-il raconté.

Interrogé sur le désengagement de 2005 – le journaliste lui demandait si ce retrait avait été une erreur – Golan a répondu par la négative.

« Nous devons comprendre ce que nous avons devant nous : l’annexion ou la séparation. Je pense que l’idée originale de diviser les territoires est une idée essentielle. Le désengagement de Gaza a été bienvenu. L’erreur, c’est que nous avons laissé la responsabilité de la sécurité entre les mains du Hamas ».

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