3 compagnies aériennes n’assureront plus leurs liaisons depuis et vers Israël

Lundi, la compagnie aérienne britannique Virgin Atlantic a définitivement suspendu ses vols directs entre Londres et Tel Aviv, qu’elle avait interrompus en raison de la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, il y a dix-huit mois.

Portant un coup supplémentaire à l’industrie touristique du pays, les compagnies aériennes turques ont décidé de renoncer à leurs créneaux horaires pour les décollages et les atterrissages à l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv, indiquant ainsi qu’elles ne reprendront pas non plus leurs vols vers Israël.

La compagnie Virgin de Richard Branson devait reprendre ses vols entre Londres Heathrow et Tel Aviv vers novembre, après avoir suspendu ses services en raison du déclenchement de la guerre contre le Hamas à Gaza, suite au pogrom perpétré par ce dernier le 7 octobre 2023.

Tous les vols directs entre Israël et la Turquie, opérés par Turkish Airlines et la compagnie low-cost Pegasus Airlines, ont été annulés peu après l’assaut du sud d’Israël mené par le Hamas, au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres ont été prises en otage.

Istanbul était depuis de nombreuses années une destination prisée des touristes israéliens, dont beaucoup voyageaient avec les compagnies aériennes turques et utilisaient l’aéroport Atatürk comme option moins coûteuse pour leurs correspondances vers des destinations en Europe et ailleurs. Avant la guerre, Turkish Airlines était la quatrième compagnie aérienne la plus importante desservant l’aéroport Ben Gurion.

Pendant la période de suspension, Turkish et Pegasus avaient conservé leurs créneaux horaires à l’aéroport Ben Gurion, ce qui leur permettait de reprendre leurs vols vers Israël dès qu’ils le souhaitaient. Les créneaux horaires sont des autorisations accordées par les autorités aéroportuaires à une compagnie aérienne pour atterrir et décoller à une date et à une heure spécifiques. Ils permettent également à la compagnie aérienne d’accéder aux services et infrastructures de l’aéroport.

Yoni Waxman, vice-président d’Ophir Tours. (Crédit : Autorisation)

« Les créneaux horaires à l’aéroport, à savoir les plages horaires attribuées pour les décollages et les atterrissages, sont très précieux, en particulier pendant les heures de pointe du matin », a déclaré Yoni Waxman, vice-président d’Ophir Tours, au Times of Israel.

« Une fois qu’un créneau est cédé et repris par une autre compagnie aérienne, il est très difficile de le récupérer par la suite, ce qui complique la tâche de la compagnie aérienne d’origine pour proposer des horaires attractifs ou des correspondances fluides. »

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a apporté son soutien au Hamas dans cette guerre, dans laquelle Israël cherche à renverser le groupe terroriste qui gouverne de facto la bande de Gaza, à obtenir la libération des otages enlevés le 7 octobre et à empêcher l’enclave de constituer une menace pour la sécurité d’Israël. En mai, ce pays islamique, qui a été l’un des plus virulents détracteurs d’Israël pendant la guerre de Gaza, a rompu toutes ses relations commerciales avec Israël, une mesure dramatique pour la cinquième source d’importation du pays.

« La décision des compagnies aériennes turques de renoncer à leurs créneaux horaires à l’aéroport Ben Gurion pourrait signaler un changement majeur dans les relations entre Israël et la Turquie, ou tout au moins un ralentissement de la coordination aérienne entre les deux pays », a déclaré Waxman.

Le fondateur de Virgin Atlantic, Richard Branson et le PDG Shaï Weiss atterrissant à l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv, en Israël, en 2019. (Crédit : Virgin)

« Cette décision soulève des questions quant aux motivations sous-jacentes des compagnies aériennes turques, qu’elles soient d’ordre politique ou économique. »

Turkish Airlines et Pegasus Airlines n’ont pas encore répondu aux demandes de commentaires.

Depuis le début du conflit contre le Hamas dans la bande de Gaza, la plupart des compagnies aériennes étrangères ont annulé puis repris à de multiples reprises leurs vols à destination et en provenance d’Israël. Les espoirs d’un accord de cessez-le-feu durable et de libération des otages, ainsi que l’apaisement relatif des tensions observé en début d’année, ont incité de nombreuses grandes compagnies aériennes étrangères, notamment la compagnie britannique British Airways, la compagnie low-cost irlandaise Ryanair et les compagnies américaines Delta et United Airlines, à reprendre une partie de leurs vols à destination et en provenance d’Israël ces dernières semaines, bien qu’avec une capacité et une fréquence limitées.

Waxman a fait remarquer que la décision des compagnies aériennes turques de renoncer à leurs précieux créneaux horaires, qu’elles détenaient depuis longtemps, « pourrait également entraîner une concurrence accrue entre les autres transporteurs désireux de s’assurer les créneaux nouvellement disponibles ».

« Pour les voyageurs, cela pourrait ouvrir davantage d’options de vol via des hubs alternatifs tels que les États du Golfe, Chypre et la Grèce, qui constituent tous de solides substituts aux voyages internationaux au départ d’Israël », a-t-il ajouté.