80 ans après, les Français toujours intéressés par la Seconde Guerre mondiale
Parmi les faits considérés comme les plus importants du conflit, le débarquement en Normandie est le plus cité (28 % des sondés) suivi par la Shoah (20 %)

Près de quatre Français sur cinq se disent « intéressés » par la Seconde Guerre mondiale, dont la transmission de la mémoire doit se poursuivre malgré la disparition de ses témoins, selon un sondage publié jeudi à l’occasion du 80e anniversaire de la capitulation allemande.
Le conflit représente l’événement historique le plus important depuis 1900 pour 41 % des sondés, loin devant la Première Guerre mondiale, la chute du Mur de Berlin ou les avancées en matière de droits des femmes, selon ce sondage Toluna/Harris Interactive réalisé pour la Mission Libération, chargée d’organiser le cycle commémoratif de 2024 et 2025.
Parmi les faits considérés comme les plus importants du conflit, le débarquement en Normandie est le plus cité (28 % des sondés) suivi par la Shoah (20 %), bien loin devant l’appel du 18 juin ou les bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
Reflets des vastes commémorations organisées ces derniers mois, ces deux événements « montrent une convergence mémorielle autour de la figure du héros et de la figure de la victime », relève l’historien Denis Peschanski, directeur scientifique de la Mission Libération.
Et quand on leur demande de citer un camp de concentration ou d’extermination, Auschwitz s’impose, cité spontanément par 59 % des sondés.
« Il y a quelques décennies, les lieux de référence, c’étaient plutôt Buchenwald ou Dachau, là où étaient déportés le plus de Français », note-t-il.
Une majorité de Français (68 %) se disent plutôt ou bien informés sur la période 1939-1945, avant tout grâce à l’école (57 %) et aux films et séries (31 %).
« Il y a aussi un phénomène récent : la grande vogue des BD actuellement sur la Deuxième Guerre mondiale, qui sont citées par 15 % des Français », ajoute Denis Peschanski.
Pour trois Français sur quatre, la période est un sujet abordé au sein de la famille, principalement au travers du prisme de la déportation, de la vie quotidienne pendant la guerre ou de la Résistance.
La même proportion souhaite continuer à transmettre ces témoignages et cet héritage familial à leurs enfants ou futurs enfants.
Selon la ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants Patricia Miralles, l’implication de nombreux élèves dans les commémorations « a permis d’ancrer tout le monde et de parfois découvrir leur propre histoire familiale ».
« On a chacun dans nos familles une histoire liée à celle de notre pays », affirme-t-elle à l’AFP, y voyant un point de départ utile pour intéresser les jeunes à la période.
Etude réalisée en ligne du 19 au 26 décembre auprès d’un échantillon de 3 054 Français âgés de 15 ans et plus selon la méthode des quotas.