À Auschwitz, des familles d’otages plaident en faveur de leur libération
Ils se sont joints aux chefs d'Etat étrangers venus commémorer la Shoah, en ce 80e anniversaire de la libération du camp de la mort

Peu de temps avant la commémoration de la libération du camp de la mort nazi d’Auschwitz-Birkenau, en 1945, des proches d’Israéliens retenus en otage par le Hamas ont appelé lundi au souvenir, au refus de l’antisémitisme et à la libération des leurs.
Survivants d’Auschwitz et chefs d’Etat du monde entier sont venus commémorer le 80e anniversaire de la libération du camp mis en place par l’Allemagne nazie en Pologne occupée, lors de la Seconde Guerre mondiale, afin d’y assassiner les Juifs européens, étape ultime de son idéologie raciste.
Les terroristes du Hamas ont capturé 251 otages, le 7 octobre 2023, lors d’un pogrom commis dans des communautés israéliennes du sud du pays au cours duquel 1 200 personnes, pour l’essentiel des civils, ont été assassinées.
Sept otages ont été libérés ce mois-ci à la faveur d’un cessez-le-feu en plusieurs phases, entre Israël et le groupe terroriste, qui prévoit la libération de centaines de prisonniers de sécurité palestiniens.
Omer Lifshitz, 51 ans, fils de Yocheved, enlevée au kibboutz Nir Oz et libérée 17 jours plus tard, et d’Oded, 84 ans, toujours otage, a expliqué aux journalistes qu’il s’agissait là de sa première visite à Auschwitz.
« Mon père est otage, un ressortissant polonais est otage », a-t-il déclaré. « C’est très difficile parce que… ce qui s’est passé le 7 octobre dans le kibboutz Nir Oz a des traits communs avec la Shoah, avec un pogrom…»
« Il faut que les gens comprennent que cela ne doit plus jamais arriver. Il est très important qu’ils sachent ce qui s’est passé. Il faut savoir ce qui s’est passé et prendre conscience que de telles choses ne peuvent plus se reproduire. Il nous faut aspirer et tendre vers un monde meilleur. »

Yasmin Magal, étudiante en médecine âgée de 26 ans, a expliqué que son cousin Omer Neutra, soldat américano-israélien de 22 ans enlevé puis assassiné à Gaza, était le petit-fils de survivants de la Shoah.
« Nous devons veiller à ce que personne n’oublie et aussi que les 90 derniers otages soient libérés », a-t-elle ajouté. « Les vivants comme les morts, dans ce dernier cas pour qu’ils soient enterrés dans la dignité dans notre pays. »
Quatre-vingt-sept des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent encore à Gaza, dont les corps d’au moins 34 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Le Hamas a libéré 105 civils à la faveur d’une trêve d’une semaine, fin novembre 2023, quatre otages ayant été libérés avant cela. Huit otages vivants ont été secourus par des soldats, auxquels s’ajoutent les corps de 40 otages retrouvés, dont trois tués par erreur par l’armée israélienne en tentant d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient par ailleurs deux civils israéliens entrés de leur plein gré dans la bande de Gaza, respectivement en 2014 et 2015, sans oublier la dépouille d’un soldat israélien tué en 2014.