À court de cash, le Hamas aurait du mal à payer ses combattants — média
Des sources indiquent au Wall Street Journal que le groupe terroriste utilisait les biens saisis dans le cadre de l'aide humanitaire pour collecter des fonds, mais que les livraisons ayant été interrompues, il se trouve à court de ressources

Le groupe terroriste palestinien Hamas n’a pas assez de liquidités pour payer ses combattants, ses ressources s’étant taries à la suite de la reprise de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza le mois dernier et de l’arrêt des livraisons d’aide humanitaire, a rapporté mercredi le Wall Street Journal, citant des responsables israéliens, arabes et occidentaux.
Selon des responsables des services de renseignement arabes, les salaires de nombreux fonctionnaires du Hamas ont cessé d’être versés et, depuis le mois dernier, de nombreux hauts responsables et personnalités politiques n’ont reçu que la moitié de leur salaire habituel. Les agents de base du Hamas ne reçoivent que 200 à 300 dollars par mois.
Moumen Al-Natour, un avocat palestinien du camp d’Al-Shati, dans le centre de Gaza, a déclaré au journal que le Hamas était confronté à une « grave crise ».
« Ils dépendaient principalement de l’aide humanitaire vendue au marché noir pour obtenir de l’argent », a expliqué Al-Natour, qui s’est opposé au régime du Hamas.
Tout au long de la guerre, le Hamas s’est emparé de l’aide humanitaire et l’a vendue pour se procurer de l’argent, selon des responsables israéliens, arabes et occidentaux, qui ont témoigné sous couvert d’anonymat dans le cadre du reportage.
Le groupe prélevait des taxes auprès des commerçants ; il percevait des droits de douane aux points de contrôle et il saisissait des marchandises qu’il revendait ensuite.
Lorsque le cessez-le-feu de janvier avait commencé, le Hamas était en crise – mais la trêve a permis d’augmenter l’aide, ce qui a relancé ses finances, selon les responsables. Mais lorsque le cessez-le-feu s’est effondré au mois de mars, Israël a interrompu les livraisons d’aide et a repris ses attaques contre le Hamas, aggravant ainsi la situation du groupe.

L’offensive israélienne a ciblé des responsables du Hamas qui étaient impliqués dans la distribution de fonds aux membres du groupe terroriste tandis que d’autres sont entrés dans la clandestinité, ont déclaré des responsables des services de renseignement arabes au journal.
Outre l’impossibilité de payer ses agents, le Hamas s’efforce également actuellement d’attirer de nouvelles recrues et de maintenir un front uni au sein de la population contre Israël – les habitants de Gaza manifestant occasionnellement contre le groupe, dénonçant la poursuite du conflit, selon le reportage.
Le Hamas n’a pas répondu aux demandes de commentaires du journal.

Selon des responsables israéliens, la valeur financière de l’aide est devenue si importante pour le Hamas qu’Israël envisage d’imposer des limites plus strictes à ce que le pays autorise à entrer dans la bande de Gaza lorsque l’acheminement de l’assistance reprendra. Dans le passé, un blocus visait à bloquer les marchandises qui posaient un risque pour la sécurité, mais Israël envisage aujourd’hui d’arrêter tout ce qui a une valeur financière significative pour le Hamas, a confié un responsable au journal.
Les responsables occidentaux et arabes affirment que le Hamas a caché quelque 500 millions de dollars au fil des ans, dont une partie provient des 15 millions de dollars mensuels envoyés par le Qatar en coordination avec Israël. Une grande partie de cet argent se trouve en Turquie, selon le reportage.
Après le début de la guerre et l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, la banque centrale d’Israël a cessé d’approvisionner la bande de Gaza en nouveaux billets de shekels, qui ont cours légal dans le territoire. De nombreuses banques et distributeurs automatiques de billets ont été détruits à Gaza. Ces événements ont accru la pression sur les civils de Gaza.
En conséquence, des ateliers de réparation de billets ont vu le jour, où des Palestiniens travaillent à réparer les billets usés, selon le journal.
Bien qu’il soit difficile de dire combien d’argent liquide reste en circulation à Gaza, un analyste a estimé qu’il pourrait s’agir de 3 milliards de dollars.

Mercredi, le ministre de la Défense, Israel Katz, a déclaré que les livraisons d’aide humanitaire reprendraient éventuellement, mais uniquement par l’intermédiaire de « sociétés civiles », afin d’éviter que la nourriture et les équipements ne tombent entre les mains du Hamas.