Israël en guerre - Jour 395

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Analyse

A Gaza on se prépare à la guerre tout en espérant le calme

Israël rassemble ses troupes près de la bande de Gaza mais au vu des perspectives sombres, il semble préférer la désescalade

Mitch Ginsburg est le correspondant des questions militaires du Times of Israel

Benny Gantz (gauche) (Crédit : IDF Spokesperson/Flash90)
Benny Gantz (gauche) (Crédit : IDF Spokesperson/Flash90)

Encore une fois, et non ce n’est toujours pas pour la dernière fois, les responsables israéliens font face au problème déplaisant qu’est Gaza. Comme d’habitude, aucune solution n’est la bonne, la plupart des solutions sont terribles. Pire même, le dilemme se pose en plein mois de ramadan, un jour après le meurtre brutal d’un adolescent musulman de Jérusalem-Est – supposément perpétré par des extrémistes juifs – et plusieurs jours après que les forces israéliennes aient retrouvé les corps des trois adolescents assassinés.

De plus, les choses se compliquent encore plus par le fait que la police et le Shin Bet n’aient pas arrêté de suspect dans aucune des deux affaires.

L’armée envoie un message explicitement apaisant et mais cela ne l’empêche pas de rassembler ses troupes.
Le lieutenant-colonel Lerner a déclaré dans une interview au téléphone que le rassemblement des troupes est pour une question de défense et que « nous voulons la désescalade de la situation et restaurer le calme ».

Le chef de l’état major Benny Gantz tenait un discours similaire à la sortie de la réunion de l’assemblée générale mais il rajoute que la violence entraînerait la violence.

L’une des raison de ce discours conciliateur – en partant du principe que ce n’est pas un leurre – est que beaucoup de personnes de l’institution de la défense d’Israël, malgré les appels de certains politiciens à lancer une opération massive dans la bande de gaza, s’inquiètent de la conséquence d’une telle campagne militaire qui pourrait causer une somalisation [processus politique de morcellement d’un territoire suite à la défaillance du gouvernement ayant autorité sur celui-ci] de cette zone.

« Nous ne travaillons pas sur une zone isolée », a déclaré l’ancien chef des opérations de l’armée aux journalistes, le général-major Israel Ziv.

« Apparemment, aujourd’hui, le Hamas est le scénario le moins mauvais pour Gaza. En théorie, si nous essayons de blesser et d’éliminer le Hamas, comme le réclament certaines voix, on pourrait se retrouver avec des salafistes ou Al-Quaïda ou autre groupe, ce qui n’est pas un cas qu’Israël aimerait avoir ».

Efraim Halevy, l’ancien commandant du Mossad, déplore le timing du débat, tout juste deux jours après le début de la période de deuil pour les adolescents assassinés : Eyal Yifrach, Gil-ad Shaar et Nafatali Fraenkel. Il a déclaré dans un entretien téléphonique que « la question n’est pas de savoir si le Hamas est bon ou mauvais, mais si l’alternative est meilleure ou pire ».

Il a affirmé que la réponse est sans équivoque.Le Hamas, malgré ses déclarations tel qu’ « Israël est un être répugnant en Moyen-Orient », est préférable à l’EIIL [État islamique en Irak et au Levant] ou ses pires ennemis.
Aux yeux de l’EIIL, le Hamas est « le pire de tous les traîtres» en raison de sa capacité de garder un pied dans le camp islamiste et un dans le domaine de la realpolitik, qui a occasionné plusieurs accords inédits et non écrits avec Israël.

Halevy a déclaré que le Hamas, « comme tous commandants de l’armée vont vous le dire », est comme une réponse à une prière. Il est responsable de la bande de Gaza. Une «nouvelle organisation dans la bande de Gaza », que ce soit l’EIIL ou ses semblables, affirme-t-il, ne le sera pas.

Le colonel Shaul Shay, un ancien chef du renseignement du commandement sud de l’armée, a confirmé que les Comités de résistance populaire, le Jihad islamique palestinien, et les diverses autres organisations salafistes – les seuls héritiers réalistes au trône du Hamas – sont engagés uniquement pour le djihad et ne s’intéressent pas à la population civile de Gaza.

Shay, le directeur des études du centre interdisciplinaire à l’Institut politique et de la stratégie à Herzliya, a déclaré lorsque l’on réfléchissait à une possible prise de contrôle de Gaza, ce qui aurait signifié aussi que les 1,5 million de Palestiniens de la bande de Gaza auraient été à la charge d’Israël, « Ce qui n’est pas – comment dirai-je – une option attrayante ».

Cela ne laisse que deux autres alternatives possibles : une continuation de la trêve ou une réduction de l’opération Pilier de la Défense.

Le Hamas, interdit en Egypte et largement détaché de l’Iran, aurait affirmé ne pas vouloir une escalade en ce moment. La plupart des tunnels de Gaza sont fermés ; l’enlèvement a échoué et n’a permis de rendre la liberté aux Palestiniens emprisonnés ; et les gains stratégiques de l’organisation fait en Cisjordanie ont été atténués par les récentes arrestations de l’armée.

Mais, comme cela se produit si souvent dans cette région sanguinaire du monde, l’organisation a été aidée au moment où elle en avait le plus besoin par les assassins de l’adolescent enlevé, Mohammad Abu Khdeir – prétendument par des extrémistes juifs – qui était en chemin pour aller prier dans son quartier de Jérusalem-Est.

L’agitation à Jérusalem-Est entraînée par cet assassinat peut se calmer rapidement, comme cela s’est produit à de nombreuses reprises après des poussées de violence au cours de ces dernières années.

Mais une opération dans la bande de Gaza, avec les scènes inévitables de Palestiniens morts, pourrait – à la suite d’un processus de paix qui a échoué et au milieu d’un mois de Ramadan déjà tendu – s’étendre à la Cisjordanie.

Une telle évolution ébranlerait l’emprise sur le pouvoir du président de l’AP Mahmoud Abbas et ouvrir la voie à une prise de contrôle du Hamas. C’est le plus grand désir de l’organisation.

Par conséquent, ce risque devrait être pris en compte sérieusement par tous ceux qui ont le plus à perdre : Israël, Abbas, et le roi Abdallah de Jordanie.

La Jordanie a déjà des islamistes à sa frontière du nord-est et ferait tout simplement face à un péril existentiel si elle avait affaire à une menace similaire le long de sa frontière occidentale.

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