Israël en guerre - Jour 371

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À la frontière nord, Tsahal adopte une position défensive rare et scrute le Hezbollah

Échange de tirs quotidiens à la frontière libanaise entre l’armée et le Hezbollah, mais les deux parties semblent s'abstenir de toute action pouvant entraîner une escalade du conflit

Des soldats israéliens montant la garde à un checkpoint temporaire sur une route dans le nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban, le 6 janvier 2024. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)
Des soldats israéliens montant la garde à un checkpoint temporaire sur une route dans le nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban, le 6 janvier 2024. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)

Pour les troupes de l’armée israélienne stationnées à la frontière nord avec le Liban, la stratégie du gouvernement visant à éviter une guerre totale avec les terroristes chiites libanais du Hezbollah, qui se trouvent à quelques centaines de mètres, figure dans les pages d’un manuel d’entraînement vieux de 68 ans.

Le manuel The Rifle Department (« Le Département des armes à feu »), publié pour la première fois en 1956 et réimprimé à la hâte à la suite de la mobilisation massive qui a suivi l’attaque du sud d’Israël par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, enseigne aux soldats les vieilles techniques de défense statique, a expliqué le lieutenant-colonel Dotan Razili, commandant d’une brigade du Front intérieur dans le nord du pays.

« Tsahal est généralement une force d’attaque. Nous prenons l’initiative », a-t-il déclaré aux journalistes à Hanita, l’un des nombreux kibboutzim situés le long de la frontière nord qui ont été évacués dans les jours qui ont suivi l’attaque du 7 octobre et qui sont aujourd’hui désertés.

« Nous avons dû enseigner aux unités comment commencer à se défendre », a-t-il ajouté, un exemplaire du manuel à l’aspect défraîchi à la main.

Ce livre, l’un des tout premiers manuels de formation de l’armée israélienne, enseigne aux soldats et aux officiers de rang inférieur, plus habitués à la guerre moderne high-tech, les techniques classiques de l’infanterie, comme la façon de creuser des tranchées qui peuvent être investies pendant des semaines d’affilée.

« Nous nous sommes améliorés, parce que nous nous sommes entraînés, nous avons déplacé nos forces, nous avons construit des postes et nous sommes mieux préparés », a poursuivi Razili.

Une fumée noire s’élevant à la suite d’une frappe aérienne israélienne à la périphérie d’Aita al-Shaab, un village libanais situé à la frontière avec Israël dans le sud du Liban, le 13 novembre 2023. (Crédit : Hussein Malla/AP Photo/Dossier)

Alors que les troupes israéliennes ont été engagées dans de violents combats dans le sud de la bande de Gaza, les soldats au nord ont été engagés dans une impasse transfrontalière de moindre intensité avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au cours de laquelle chaque partie a tiré sur l’autre sans jamais basculer dans une guerre de grande ampleur.

La dernière grande guerre entre les deux parties remonte à 2006, mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant ont déclaré à maintes reprises qu’ils ne souhaitaient pas entrer en guerre avec le Hezbollah, tout en avertissant qu’Israël serait prêt à passer à l’attaque s’il le jugeait nécessaire. Les dirigeants du groupe terroriste chiite libanais ont fait des déclarations similaires.

Il est difficile de savoir combien de temps durera cette impasse. Les échanges de missiles anti-chars, de mortiers, de frappes aériennes et de tirs de mitrailleuses ont déjà atteint des niveaux qui, en d’autres temps, auraient pu déclencher une réponse beaucoup plus lourde de la part des deux parties.

Les combats ont éclaté dans le sud le 7 octobre, lorsque quelque 3 000 terroristes du Hamas se sont infiltrés en Israël à partir de Gaza, tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant plus de 240 autres otages.

Depuis le 8 octobre, les terroristes du Hezbollah ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, le groupe terroriste chiite libanais affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre qui s’y déroule.

L’escalade des combats le long de la frontière a fait quatre morts civils du côté israélien, ainsi que neuf soldats de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.

Le Hezbollah a nommé 161 terroristes qui oent été tués par Israël au cours des affrontements en cours, principalement au Liban mais aussi en Syrie. Au Liban, 19 autres membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 19 civils, dont trois journalistes, ont été tués.

Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées de part et d’autre de la frontière. Plus de 96 000 Israéliens vivent désormais dans des logements temporaires et de nombreuses exploitations agricoles situées le long de la frontière nord ne sont entretenues qu’irrégulièrement par des travailleurs qui viennent y travailler en journée.

Des membres du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah portant le cercueil de Wissam al-Tawil, commandant en chef du groupe, lors de ses funérailles dans le village de Khirbet Selm, au Sud-Liban, le 9 janvier 2024. (Crédit : Hussein Malla/AP)

Les routes menant à la frontière sont en grande partie désertes, avec des troupes aux checkpoints qui vérifient les véhicules se dirigeant vers le nord et des routes marquées par les traces de véhicules blindés lourds.

Hanita, un kibboutz fondé en 1938 sous le mandat britannique, qui compte quelque 700 habitants, est une très jolie communauté de maisons situées dans une zone boisée à quelques centaines de mètres de la frontière. Le toit de l’une des maisons a été détruit par un mortier et, à l’exception des soldats et des chats abandonnés par leurs propriétaires, elle est aujourd’hui pratiquement vide.

Près de la frontière elle-même, des rafales de mitrailleuses ou des tirs de mortier sont régulièrement entendus et des dégâts causés aux maisons par des roquettes ou des mortiers du Hezbollah peuvent être constatés.

« Nous avons eu beaucoup affaire au Hezbollah. Ils nous tirent dessus presque tous les jours dans cette zone », a indiqué un officier supérieur, qui s’est adressé aux journalistes sous le couvert de l’anonymat.

Des dégâts causés par des roquettes tirées du Liban, à Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, le 11 janvier 2024. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)

Un autre officier a déclaré que les terroristes du Hezbollah avaient tiré au moins 800 Kornets, des missiles anti-chars filoguidés, sur des positions israéliennes depuis le début de la guerre, ainsi que des frappes de drones comme celle qui a touché un poste de commandement militaire mardi.

Pour sa part, l’armée israélienne frappe régulièrement les positions du Hezbollah par des frappes aériennes et des tirs d’artillerie. Cette semaine, un haut commandant des forces d’élite Radwan a été tué. Israël n’a pas revendiqué ces tirs.

Pour l’instant, les soldats de Tsahal qui montent la garde dans le nord du pays affirment qu’ils ont reçu l’ordre de ne tirer que lorsqu’ils perçoivent une menace directe.

« Je me retiens parce que je suis conscient de la situation et que nous sommes ici jusqu’à ce que le gouvernement en décide autrement », a précisé l’officier.

« Oui, c’est difficile, mais nous nous débrouillons. »

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