À la Grande mosquée de Paris, l’imam appelle à « ne pas importer le conflit »
L'imam n'a pas évoqué l'attaque meurtrière dans un collège-lycée de Arras, qui a coûté la vie à un enseignant, drame survenu peu de temps seulement avant son prêche
L’imam de la Grande mosquée de Paris a appelé à « ne pas importer » en France « le conflit en cours au Moyen-Orient », vendredi lors de son prêche pour la prière du vendredi.
L’imam n’a pas évoqué l’attaque meurtrière dans un collège-lycée de Arras, qui a coûté la vie à un enseignant, drame survenu peu de temps seulement avant son prêche.
« Il est impératif d’éviter les provocations, voire même des affrontements envers les communautés de différentes religions et croyances afin que nous puissions vivre en paix et en harmonie en France », a souligné l’imam Abdennour Tahraoui en référence à la situation au Proche-Orient.
Revenant sur « l’attaque dévastatrice » du 7 octobre, il a déploré que « des civils (aient) été délibérément ciblés » et les services essentiels tels que l’électricité et l’eau « interrompus, plongeant ces personnes dans des conditions inhumaines, traitées comme des ‘insectes’ à écraser ».
Soulignant la « vision humaniste » de l’islam, il a averti que « la haine engendre la haine, et la violence engendre la violence ». « C’est pourquoi nous devons la rejeter catégoriquement, car cela conduira à d’autres catastrophes, y compris dans notre propre pays », a ajouté l’imam.
Appelant à « l’arrêt immédiat de cette guerre haineuse », il a souligné que les prisonniers « doivent être traités de manière humaine, en préservant leur dignité » et « en respectant leur humanité ».
Il a aussi appelé « au respect des droits du peuple palestinien dans la création de son État pour une vie décente, en paix et en sécurité (…) car ce sont eux aussi des êtres humains ».
Jeudi, le CFCM (Conseil français du culte musulman) avait lancé un appel à la « vigilance » aux imams, les exhortant à « trouver des paroles d’apaisement » lors des prières du vendredi.
Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz avait lui exprimé dès dimanche sa « vive préoccupation » après l’attaque du Hamas en Israël.
Le 7 octobre, des centaines de terroristes du Hamas ont infiltré Israël, tuant des civils et semant la terreur sous un déluge de roquettes.
L’armée israélienne mène une campagne de bombardements massifs sur Gaza en riposte à cette attaque où plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël.