Israël en guerre - Jour 562

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Abbas connaît l’histoire et ne demandera pas à l’Allemagne de faire pression sur Israël

Pendant un entretien la veille de sa visite à Berlin, le dirigeant palestinien a dit que la communauté internationale pense qu’il “n’a pas fait d’erreur”

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas avec des journalistes dans son bureau de Ramallah en Cisjordanie, le 6 octobre 2015. (Crédit : AFP / Ahmad Gharabli)
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas avec des journalistes dans son bureau de Ramallah en Cisjordanie, le 6 octobre 2015. (Crédit : AFP / Ahmad Gharabli)

Conscient de l’engagement de l’Allemagne envers Israël en raison de l’Holocauste, les Palestiniens ne demanderont pas à Berlin d’abandonner sa position traditionnellement pro-israélienne, a déclaré le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas à la veille d’une visite dans la capitale allemande.

« Nous connaissons l’histoire. Nous ne demanderons pas à l’Allemagne de faire davantage pression sur Israël », a déclaré Abbas à Der Spiegel, un des principaux médias d’information allemands. Cependant, il a noté que Berlin soutenait un Etat palestinien et a appelé la Chancelière Angela Merkel à « utiliser sa bonne amitié avec Israël pour promouvoir la paix ».

Abbas, accusé par beaucoup d’Israéliens de nier l’Holocauste dans son manuscrit de thèse de 1982 sur la « relation secrète entre nazisme et sionisme », a en 2014 qualifié le meurtre massif des Juifs par les Allemands de « crime le plus haineux » contre l’humanité de l’époque moderne.

Abbas devait rencontrer Merkel mardi à Berlin pour gagner son soutien à l’initiative française pour l’organisation d’une conférence de paix internationale à Paris cet été, un projet rejeté par Israël.

Pendant l’entretien, Abbas a demandé au monde de ne pas négliger le conflit israélo-palestinien en raison des autres sujets à l’ordre du jour international. « Bien sûr, nous remarquons que l’instabilité de la région entière a un effet sur l’intérêt général quant au problème palestinien. Mais le monde ne doit pas nous oublier », a-t-il déclaré.

« Le conflit israélo-palestinien doit être résolu en premier. Beaucoup de terroristes utilisent le conflit comme couverture. Ils affirment qu’ils soutiennent notre lutte. Mais ce n’est pas vrai. Nous condamnons leurs actes. Mais si nous ne trouvons pas de solution au conflit rapidement, je crains que la violence de ces groupes terroristes ne se répande et ne nous affecte, dans nos territoires et en Israël. »

Abbas, qui dirige l’AP depuis 2005, a déclaré qu’il était ouvert à de nouvelles élections et ne se représenterait pas pour un nouveau mandat. « Je suis prêt à organiser des élections à tout moment, mais le Hamas le refuse », a-t-il déclaré.

La coopération sécuritaire de l’AP avec l’armée israélienne « fonctionne bien », a-t-il déclaré. « Le Hamas essaie de saboter les choses, mais nous avons la situation sous contrôle. »

Quand il lui a été demandé si Israël  était le seul responsable de l’impasse actuelle du processus de paix ou s’il avait également fait des erreurs, Abbas a répondu que la communauté internationale atteste régulièrement qu’il n’a rien fait de mal. « Je demande constamment aux Américains et aux Européens : ‘quelles sont mes erreurs ?’ Ils confirment que je ne fais pas d’erreur. C’est la partie israélienne qui rate toutes les chances de paix. »

US President Barack Obama, left, and Palestinian Authority President Mahmoud Abbas in 2008 (photo credit: Issam Rimawi/Flash90/File)
Le président américain Barack Obama, à gauche, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas en 2008 (Crédit photo: Issam Rimawi / Flash90 / File)

Refusant de reconnaître Israël en tant qu’Etat juif, Abbas a proposé à la place de « réaffirmer notre reconnaissance de l’Etat d’Israël sur la base d’une solution à deux Etats ».

Le dirigeant palestinien a demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu de « s’asseoir avec moi à la table et de négocier », ajoutant qu’il n’avait aucune condition préliminaire au lancement de ces négociations de paix. Mais il a ensuite ajouté que « nous voulons simplement un gel temporaire des constructions dans les implantations pendant que ces négociations ont lieu. »

Abbas a dit que « les Israéliens nous disent que ce n’est pas le bon moment pour une solution à deux Etats. Mais quand le bon moment viendra-t-il ? Le bon moment est maintenant, et pas demain ou à un autre moment dans le futur. Nous voulons coexister avec eux. Mais les Israéliens ne veulent pas cela. Ils veulent se séparer de nous et préfèrent ne pas nous voir. »

Une Palestinienne sort un couteau de son sac pour poignarder un garde de sécurité à l'entrée de Beitar Illit, dans le sud de la Cisjordanie, le 8 novembre 2015. (Crédit : capture d'écran CCTV)
Une Palestinienne sort un couteau de son sac pour poignarder un garde de sécurité à l’entrée de Beitar Illit, dans le sud de la Cisjordanie, le 8 novembre 2015. (Crédit : capture d’écran CCTV)

La vague actuelle de violence contre les Israéliens ne constitue pas une intifada, a souligné Abbas, ajoutant que les actes violents sont menés par de jeunes Palestiniens qui ont expérimenté « la violence et l’humiliation de l’occupation quotidiennement », et voient à présent une hausse de l’activité d’implantation. « Si Israël cesse cela, aucun enfant ne prendra de couteau pour attaquer des Israéliens. »

Il a ajouté que « je suis contre ces attaques et je l’ai dit encore et encore. Mais si un jeune Palestinien perd espoir, alors il ou elle ne se préoccupera pas du fait que je condamne ses actions. »

Confronté par le journaliste à ses visites aux proches des assaillants et aux lettres de condoléance qu’il leur envoie, il a affirmé que l’AP soutenait « socialement » les familles des Palestiniens tués. « Cela ne signifie pas que nous soutenons ce qu’ils ont fait. »

Même s’il n’encourage pas l’utilisation de la violence, quiconque meurt entre les mains des forces de sécurité israéliennes est un martyr, a ajouté Abbas. « C’est notre tradition. »

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