Abbas signe un décret mettant fin au paiement des terroristes
Ce décret est le dernier effort livré par Ramallah pour améliorer les liens avec Washington et il représente une victoire majeure pour Donald Trump
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a signé un décret annulant la loi portant sur le système dit des « allocations » versées aux prisonniers incarcérés en Israël – avec des paiements déterminés en fonction de la durée de leur peine – ainsi qu’aux familles des terroristes tués en commettant des attentats, a confirmé lundi un responsable palestinien au Times of Israel.
Le décret stipule que ces familles et que toutes les autres qui auront besoin d’une assistance sociale seront éligibles à des allocations sur la base de leurs besoins financiers uniquement, a dit le responsable palestinien, confirmant un article paru sur le site d’information Walla.
Alors que les efforts visant à réformer ce système de paiement des prisonniers sont en cours depuis plus d’un an et que cette réforme a été largement finalisée sous l’administration Biden, Ramallah a décidé d’attendre avant d’annoncer la fin de ses travaux, préférant les présenter sous la forme d’un geste de bonne volonté à l’intention de l’administration Trump entrante.
Pendant la transition, les hauts-responsables de l’Autorité palestinienne avaient informé leurs homologues de la nouvelle administration Trump de leur plan, ont déclaré deux sources familières au Times of Israel dans la journée de lundi.
Toutefois, ces sources pensent que l’annonce a finalement été tue après la déclaration de Trump, la semaine dernière, qui avait fait savoir qu’il envisageait de prendre le contrôle de la bande de Gaza. La proposition concernant Gaza a provoqué une onde de choc dans le monde arabe, qui, depuis, a fait part de son opposition viscérale à cette idée.
Les officiels palestiniens ont expliqué au Times of Israel qu’au cours du processus de transition présidentielle, Ramallah avait tiré des leçons de la manière dont l’Autorité palestinienne avait approché Trump au cours de son premier mandat. Abbas avait rompu les liens avec les États-Unis après la reconnaissance, par le président américain, de Jérusalem comme capitale d’Israël en 2017, moins d’un an après son entrée en fonction. Les États-Unis avaient négocié les accords d’Abraham alors que les Palestiniens avaient été été tenus à l’écart du processus.
Alors que les efforts visant à inclure l’Arabie saoudite dans ces accords se sont intensifiés, Ramallah s’est efforcé de renforcer ses liens avec Ryad, dans l’espoir que ce dernier conditionne une normalisation de ses liens avec Israël à l’ouverture d’une voie crédible et irréversible vers un futur État palestinien. Dans le même temps, des responsables de l’Autorité palestinienne ont indiqué à des collaborateurs de Trump qu’ils seraient prêts à utiliser son plan de paix pour 2020 comme base de négociation.
Le décret d’aujourd’hui est le dernier effort livré par Ramallah pour améliorer les liens avec Washington et il représente une victoire majeure pour Trump, qui a réussi à obtenir de l’Autorité palestinienne une concession que les administrations américaines précédentes avaient tenté en vain d’obtenir.
Israël dénonce depuis longtemps ce système comme étant une incitation au terrorisme, et le gouvernement israélien actuel a argué de son maintien pour geler des fonds destinés à l’Autorité palestinienne.