Les parlementaires du groupe terroriste palestinien du Hamas se sont réunis mercredi dans la bande de Gaza et ont annoncé dans un communiqué au ton grave que la présidence de Mahmoud Abbas était illégale.
Cités par les médias arabes, les législateurs ont affirmé que le dirigeant de l’Autorité palestinienne « ne représentait plus le peuple palestinien ».
Il ne s’agit pas là de déclarations surprenantes compte tenu de l’affiliation des intervenants, alors que le parti du Fatah d’Abbas et le Hamas sont depuis longtemps en désaccord.
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Néanmoins, ces remarques clarifient également la situation politique complexe dans laquelle se trouve Abbas à la veille de son discours à l’Assemblée générale des Nations unies.
Il semble qu’Abbas ait touché le fond et il est peu probable qu’il puisse faire un grand retour.
Le dirigeant de l’Autorité palestinienne souffre d’une baisse de popularité sans précédent dans les sondages d’opinion en Cisjordanie et à Gaza et est accusé par les Gazaouis du déclin humanitaire dans la bande de Gaza.
Israël n’est pas prêt à engager un dialogue avec lui et attend en même temps de lui à ce qu’il prenne la responsabilité de l’enclave côtière actuellement dirigée par le Hamas.
En conséquence, il est possible que le discours d’Abbas soit particulièrement radical – chose que le dirigeant de l’Autorité palestinienne a prouvé être capable de donner.
Un manifestant palestinien utilise un lance-pierres lors d’une manifestation à la frontière entre Gaza et Israël, le 24 septembre 2018. (AFP PHOTO / SAID KHATIB)
En d’autres termes, il va attaquer ceux qui l’ont acculé : les États-Unis, Israël et probablement le Hamas.
Il accusera Israël de ne pas honorer les accords d’Oslo et annoncera que les Palestiniens réexamineront leurs accords avec l’État juif.
Mais ce n’est pas nouveau.
La grande question est de savoir s’il prendra la décision spectaculaire de cesser les transferts de fonds de l’Autorité palestinienne vers la bande de Gaza.
Ses associés y ont fait allusion plus d’une fois, signalant que cela pourrait se produire au début du mois d’octobre. Il est possible qu’une telle décision ne reste qu’une menace et soit reportée indéfiniment. Mais, si cela se réalise, cela pourrait être fatal pour Israël – sans parler du plan de paix du président américain Donald Trump.
Une situation précaire à Gaza
L’envoyé des Nations unies au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a averti mercredi qu’Israël et le Hamas se trouvaient à la limite d’une nouvelle guerre à Gaza.
Un responsable palestinien dans la bande de Gaza a déclaré au Times of Israël cette semaine que, pour les habitants de l’enclave côtière, une guerre entre Israël et le Hamas « n’était pas une question de si, mais une question de quand ».
Le président américain Donald Trump serre la main du Premier ministre Benjamin Netanyahu à l’Assemblée générale des Nations unies, le 26 septembre 2018, au siège de l’ONU. (AP Photo / Evan Vucci)
Presque tous les soirs, des milliers de Gazaouis se rassemblent lors de manifestations violentes, au poste-frontière d’Erez et ailleurs, ceci dans le cadre d’une tentative du Hamas de signaler à Israël qu’il souhaite une solution économique pour la bande de Gaza.
Les efforts de l’Egypte visant à réconcilier le Hamas et le Fatah n’ont pas porté leurs fruits à ce stade et la possibilité d’un cessez-le-feu à long terme avec Israël semble également avoir été écartée.
La crise économique a encore une fois atteint un stade sans précédent, attisant la fureur des Gazaouis contre Israël, l’Autorité palestinienne, le Hamas et même l’Egypte.
Et maintenant, on ne peut qu’imaginer ce qui va advenir si Abbas décide de bloquer les 96 millions de dollars qu’il envoie à Gaza tous les mois. Les probabilités que la poudrière gazaoui explose sont d’élevées à très élevées.
Et donc, ironiquement, les dirigeants américains et israéliens qui ont mis au ban Abbas dépendent maintenant des actions du dirigeant de l’Autorité palestinienne. S’il impose des sanctions à la bande de Gaza, il pourrait entraîner Israël et le gouvernement Netanyahu dans une guerre dont il ne veut pas.
Mercredi, le président américain a déclaré qu’il « aimait l’idée à deux États ». Netanyahu, de son côté, a déclaré plus tard aux journalistes qu’il se sentait à l’aise à l’idée que les Palestiniens aient le droit de se défendre, mais qu’ils n’avaient pas « le droit de nous blesser ».
Ces déclarations israéliennes et américaines sont peut-être une tentative d’attirer Abbas à la table des négociations.
Le problème est qu’elles sont trop peu nombreuses et que les dirigeants les expriment trop tard pour réussir à empêcher une autre guerre à Gaza.
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