Agnès Buzyn : Marine Le Pen « n’est pas la bienvenue » pour parler du nazisme
La ministre de la Santé a accusé le RN (ex-FN) de ne pas avoir "suffisamment pris ses distances avec l'extrême droite et certains mouvements néonazis"
Jeudi dernier, sur Twitter, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a salué la mémoire des victimes du camp nazi d’Auschwitz, libéré il y a 75 ans, alors qu’une cinquantaine de dirigeants étrangers rendaient hommage aux victimes de la Shoah depuis le mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem.
« Commémoration de la libération du camp d’Auschwitz : il y a 75 ans, les Alliés mettaient fin à la barbarie génocidaire du régime nazi. Respect aux victimes et à leurs familles », avait écrit la responsable politique d’extrême-droite et députée du Pas-de-Calais.
Dimanche, invitée au « Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI », la ministre de la Santé Agnès Buzyn lui a répondu en expliquant que le Rassemblement national est « un parti qui a toujours été en faveur de la collaboration avec des personnes qui l’ont fondé qui étaient des collaborateurs » – notamment Pierre Bousquet, waffen-SS au sein de la Division Charlemagne et premier trésorier du Front national qu’il a co-fondé avec Jean-Marie Le Pen en 1972.
« Je trouve que ce parti n’a pas suffisamment pris ses distances avec l’extrême droite et certains mouvements néonazis, a ajouté la ministre. Je n’aime pas qu’elle [Marine Le Pen] s’exprime sur ces questions là parce que je pense que le Front national n’a pas terminé sa mue face à l’extrême droite européenne. (…) Ce parti et Marine Le Pen ne sont pas les bienvenus quand ils parlent du nazisme ou de l’antisémitisme. »
Le père de la ministre, Elie Buzyn, chirurgien orthopédique à la clinique St Marcel, aujourd’hui âgé de 91 ans, a connu tous les affres de la Seconde Guerre mondiale. Enfermé dans le ghetto de Lodz de 1941 à 1944, il est déporté vers Auschwitz en janvier 1945 à pied, via les « Marches de la mort ». Réfugié dans le yichouv, Elie Buzyn a connu les dernières années de la Palestine mandataire et les premières années de l’Israël naissant, avant de retourner en France dans les années 1950.
Etty Buzyn, la mère de la ministre, est une psychologue et une psychanalyste spécialisée dans la petite enfance. Née en France, elle fut cachée dans l’Ain durant la Seconde Guerre mondiale.
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