Le FN : le père, l’héritière Marine et – surtout – leur cercle antisémite
De ses intimes aux candidats locaux, l'entourage antisémite de Marine Le Pen, - loin d'être dédiabolisé, - est mis en sourdine par une cheffe qui craint plus le scandale que le racisme de ses proches
« Je pense que Marine Le Pen nous ment quand elle dit que l’antisémitisme c’est fini, que le racisme c’est fini, ce n’est pas vrai. C’est là. C’est derrière sa tête »… A-t-elle raison cette dame de 81 ans, énergique « petite fille de la guerre », qui marchait le 1er mai place de la République à Paris (Quotidien, Tf1 1/5) ?
Marine Le Pen ment-elle quand elle dit rejeter l’antisémitisme présent au temps du Front national de l’époque paternelle ? Quand elle condamne le terme « fournée » accolé à Patrick Bruel, la vieille obsession de Jean-Marie Le Pen ? Ces fréquentations suspectes, ces dérapages, moins nombreux que ceux de son père, relèvent-ils de convictions racistes ou de clins d’œil à sa base électorale ?
Pas une semaine ne passe, dans cet entre-deux tours sans une révélation nocive pour le FN. La presse comme les réseaux sociaux sont aux aguets. C’est sur Twitter qu’a démarré la polémique autour de la nomination du Jean-François Jalkh, comme président par intérim du FN,et admirateur de Faurisson.
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Quelques jours plus tard, le 2 avril, Le Nouvel Obs nous apprend que le photographe personnel de Marine Le Pen ‘like’ des pages où « les membres discutent ‘beauté aryenne’ et ‘homogénéité ethnique’, ils encensent la Waffen-SS et se parlent à base de citations de Himmler. »
Choquant ?
Pourtant révélation après révélation, « Marine » est toujours là. Au contraire du fondateur du FN, aucune condamnation pour incitation à la haine raciale, ou négationnisme n’est venue entacher son parcours.
« J’ai vu des choses terribles que l’extrême droite a faites. » @HugoClement #Quotidien pic.twitter.com/AMKyTbvqh0
— Quotidien (@Qofficiel) May 1, 2017
Pour Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques, grand connaisseur du Front National, cela peut s’expliquer car Marine Le Pen n’est « pas antisémite ». Il craint plutôt « son indifférence à la spécificité de l’histoire des juifs européens (…). Pour elle, tout ce qui est arrivé aux juifs dans leur histoire en Europe n’est finalement pas fondamental. Et l’antisémitisme de certains de ses proches ne la conduit pas à rompre des amitiés personnelles ».
Selon le chercheur, elle fait partie des gens qui « ont jugé que cela ne les concernait pas. Ce sont peut-être ceux dont il faut se défier le plus ».
On ne compte plus les livres d’enquêtes et les articles de presse qui mettent en évidence la familiarité de Marine Le Pen avec des nostalgiques du III Reich. Mais elle s’en défend, elle a « changé », « purgé le FN ». A l’occasion, elle s’oppose même publiquement à son père, ne cache pas que le parti « a été » antisémite.
Pourtant, dans cette stratégie une chose dénote brutalement. Malgré sa volonté de dédiaboliser le Front national, elle n’a renié, ni éloigné d’elle les « infréquentables » nazillons du GUD (Chatilon, Loustau), les proches d’Alain Soral, ou les identitaires. Des personnes grillées en politique, mais des hommes de l’ombre sur qui elle sait s’appuyer.
Les « copains » de Marine Le Pen
Il serait difficile d’être exhaustif sur les fréquentations antisémites et racistes de Marine Le Pen. A l’exception de la nouvelle garde non-antisémite, Louis Aliot et Gilbert Collard en tête, la patronne du Front est une fille qui a grandi dans « le milieu » des amis de son père et qui en garde les réseaux.
Le nombre de passerelles existants entre Marine Le Pen, ses proches, et les milieux ouvertement néo-nazis ou pro-fascistes, dont certaines associations ont été interdites, est proprement faramineux, comme le rappelle Marine Turchi dans une enquête sur Médiapart (Front national et ultras: les preuves d’une amitié). Exemple : si Marine Le Pen nie ses liens avec les Jeunesses nationalistes révolutionnaires de Serge Ayoub, des photos d’elle au « Local », bar associatif dudit Ayoub prouvent sa gène à évoquer certaines amitiés. Et les cas sont nombreux.
Dans le livre-enquête « Marine est au courant de tout… » consacré au financement officieux du parti, Philippe Martel, son ancien chef de cabinet, explique cette fidélité envers ses amis encombrants : « ce sont des copains qui ont toujours été fidèles, elle ne veut pas les lâcher en rase-campagne ». Marine Le Pen aurait confié à Martel : « je peux compter sur eux à la vie, à la mort ».
Garde prétorienne, fidèles à la cheffe, ils acceptent de prendre des risques, quitte à s’exposer au courroux de la justice. Ils lui assurent, en passant, ce côté borderline, violent et raciste, qui plaît à certains électeurs du noyau dur du Front, nostalgique de Jean-Marie, et avide de sensations fortes.
Frédéric Chatillon: « sieg heil! »
« Frédéric Chatillon n’est pas un nazi, je n’ai pas de nazi autour de moi, » a du se défendre la patronne du FN face à Ruth Elkrief sur BFMTV, le 27 février 2014. Mais est-il justifié de soupçonner le patron de Riwal de nazisme ?
Selon son portrait, dress lors du procès l’opposant à Frédéric Haziza en 2014, un témoin à charge, « ex-gudard », l’avait décrit comme : rongé par « la haine maladive du juif », participant à des « soirées-hommage » à Hitler, sa haine anti-juive n’a jamais été démentie.
« Je peux compter sur eux à la vie, à la mort »
Ainsi M. Le Mol, le nom de ce témoin, se souvient d’un voyage en Syrie,Lors de ce déplacement le général Tlass lui remet un « magnifique exemplaire de Mein Kampf » que Chatillon gardera précieusement. Chatillon garde encore d’étroits liens avec le clan Assad puisqu’il assure la promotion du régime syrien en France via le site de propagande InfoSyrie.
« C’est après cette visite en Syrie que le Gud se mit à prendre pour cible des intérêts juifs. Il y a eu l’attaque du film « Tsahal » et des hommages [publics] à des membres du Hamas, » explique le témoin à charge.
Sous son impulsion « le Gud est devenu un supplétif du régime syrien (…). Le Gud prit un tournant totalement antisémite et négationniste » alors que l’anti-communisme avait été jusque-là son combat principal. Il évoque aussi des soirées qui se concluent par de sonores « Heil Hitler! ».
Cet infréquentable, que tout ambitieux aspirant à devenir président renierait, ou garderait dans l’ombre, (Gilbert Collard, une autre carte « ouverture » du FN refuse de se trouver « dans la même pièce que lui ») vient pourtant d’être propulsé chargé de mission dans la campagne par Marine Le Pen, au mois de mars dernier.
Marine devait bien ça à Chatillon. Chatillon prend des coups pour elle. Et via Riwal, sa société de communication, l’ex-gudard est soupçonné par la justice de blanchir les subventions que touchent les candidats FN en espèces sonnantes et trébuchantes en leur surfacturant du matériel de campagne.
Aymeric Chauprade, ancien conseiller de Marine Le Pen, va plus loin. Dans un entretien diffusé par l’émission Envoyé spécial, il dénonce l’emprise du clan Chatillon sur Marine Le Pen, ou plutôt l’appartenance de Marine Le Pen à ce clan : « Le FN est dirigé par son système économique, c’est-à-dire le clan Chatillon et Marine Le Pen ». On y trouve également, outre le directeur de Riwal, Nicolas Crochet, Axel Lousteau, ou encore Philippe Péninque.
Envoyé spécial. Un noyau dur du FN « violemment antisémite »
« Le groupe ne ferait pas que « plaisanter sur la Shoah », sur les « soirées pyjama rayé » explique Envoyé Special, citant Chauprade : il serait obnubilé par Israël. Le sionisme international y serait jugé responsable de tous les maux dont souffre la France, y compris l’islamisme et le terrorisme », dans la droite lignée des analyses délirantes publiées par son proche ami Alain Soral sur Egalité et Réconciliation.
Alex Lousteau
Ancien du Groupe Union Defense (GUD), aimant « la castagne » selon Mediapart, qui l’a pisté sous ses différents pseudonymes sur Twitter et Facebook, Alex Loustau est avant tout le trésorier du micro-parti Jeanne de Marine Le Pen, pièce maîtresse du système de financement du FN, et décrit comme très proche, voire influent auprès de Marine Le Pen.
Ainsi, Axel Lousteau, révèle l’enquête, gravite dans un monde virtuel où ses amis postent des hommages à l’ancien Waffen SS belge Léon Degrelle, un révisionniste que Lousteau avait rencontré en 1992.
Les dérapages contrôlés de Marine Le Pen
Pourquoi avoir pris le risque politique de cette sortie sur le Vel d’Hiv’ ?
Dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, en partie financée par son père, toujours président d’honneur du parti, Marine Le Pen fait voler en éclat l’image policée du FN qu’elle avait patiemment construite, à coup de procès en diffamation contre les journalistes la qualifiant de raciste, et par la purge des éléments les plus radicaux du parti.
Contre toute attente, lors de l’émission le Grand Jury elle déclare « Je pense que la France n’est pas responsable du Vel d’Hiv » revenant sur des années de polémiques françaises. Et au risque de se voir rappeler que, parmi les fondateurs du parti, on compte un certain nombre de pétainistes et de collaborationniste, voie d’anciens Waffen SS. Mais qu’importe, sur Marine Le Pen le procès en racisme ne prend plus, elle le balaye d’un revers de la main.
L’hebdomadaire du Canard Enchaîné s’en moquera en dessinant Jean-Marie Le Pen disant qu’il s’agit d’une façon à elle de lui dire « Papa, je t’aime. »
https://twitter.com/mariesinfiltre/status/854392492627603456
Cette étonnante sortie s’explique sans doute par cette urgence qui menaçait le Front national. Depuis quelques semaines, un demi point d’intention de vote se volatilisait chaque semaine.
Dans les hautes sphères du FN, on accuse la normalisation du discours, son manque de provocation. Marine Le Pen appelle donc Philippe Vardon à la rescousse, conseiller régional Paca, proche de Marion Maréchal Le Pen, Philippe Vardon, est un ancien d’Unité radicale, une « organisation politique dissoute après l’attentat manqué contre Jacques Chirac le 14 juillet 2002, » rappelle Francetvinfo.
Le 8 décembre dernier rappelle le site d’informations, Christian Estrosi avait « brandi une image qui le montre en train d’entonner un chant néo-nazi du groupe Evil Skins, en 1998 ».
Bref, la patronne du FN a retenu la leçon : la dé-diabolisation est à double-tranchant. Il faut réussir le tour de force de convaincre le grand public et de conserver le noyau dur du FN.
Dans cette optique, l’antisémitisme ré-apparait donc sous une forme light. Où il demeure présent sans l’être. Au FN, suivant les pratiques du fondateur, on est passé maître dans l’art du double-sens, de l’allusion inattaquable en justice, mais qui fait bien rire les « camarades ». Deux exemples.
Sous l’impulsion de Philippe Vardon, lors de la dernière ligne droite avant le premier tour de l’élection, les principaux thèmes abordés ont été l’immigration et l’insécurité. Depuis sa victoire du 23 avril, un thème domine largement les autres lors de ces meetings : la finance internationale, celle qui a désormais « un visage ». Une déclaration qui se veut une réponse à un discours prononcé par François Hollande au Bourget en 2012, condamnant « la finance sans visage ».
Pourtant une partie de la presse s’est émue des expressions prononcées à l’endroit d’Emmanuel Macron par Marine Le Pen à longueur de meeting dénonçant « le banquier d’affaires insensible » porteur d’un projet « mondialiste, oligarchique et ultra-européiste ». Des termes indissociables dans l’imaginaire collectif (surtout au FN) de la propagande en cours du XIXe au XXe siècle et de la figure de la « pieuvre juive » dominant le monde.
Dans Marianne, Renaud Dély rappelle deux choses primordiales. La première, pour le contexte : depuis 1986, date de son adhésion au Front national, Marine Le Pen n’a rien trouvé à redire à ces déclarations sur « les chambres à gaz, point de détail de l’Histoire » « Dufour-crématoire » etc… Elle n’est choquée que depuis son accès à la présidence du FN.
Deuxièmement, explique-t-il, « ces propos [autour de la finance apatride] sont parfaitement bien perçus par un public d’initiés. Au Panthéon des ennemis que Marine Le Pen fait huer dans ses meetings, les noms de la banque Rothschild et de Jacques Attali (soutien du candidat d’En Marche et juif) figurent en fort bonne place de très longue date, et bien avant cette campagne présidentielle. Ces références parlent au vieux public du FN. »
Déjà, début février 2017, quand les pronostics la plaçaient sur la ligne d’arrivée face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen avait commencé le jeu des petites phrases à double sens qui font beaucoup parler. Sur LCP, elle qualifiait son adversaire Macron de candidat « sous influence des grandes puissances financières » « de Drahi » et de « la finance internationale ».
En 2012, face à Guillaume Durand sur Radio classique-Public Sénat, et quelques mois après son arrivée à la tête du Front national, elle montre aux anciens du parti, dont certains membres craignent la pacification que Marine Le Pen veut imposer, qu’elle est bien la digne héritière de Jean-Marie.
Ses déclarations laissent pantois le journaliste qui hésite à qualifier la sortie de Marine Le Pen d’antisémite, se reprend, puis abandonne.
Spectatrice de ses hésitations, elle n’apportera ni démenti, ni clarification. Elle venait d’exposer qui était « l’ennemi du Front national » en évoquant Arthur Sadoun, patron de Publicis et mari de la journaliste Anne-Sophie Lapix : « elle me hait, expliquait alors Marine Le Pen, car elle [Lapix] participe d’un système (…) elle est mariée avec le patron de Publicis, elle participe donc, disons, par mariage d’un système qui me combattra jusqu’au dernier moment parce que je le combat (…) déclare Le Pen avec véhémence. Je suis contre tout ce système qui mange ensemble, qui a été élevé ensemble, qui met ses enfants dans les mêmes écoles et qui a squatté le pouvoir dans notre pays en l’arrachant au peuple français »… Un bijou de phrase à double sens. Car elle peut faire référence tant aux juifs vu par la tradition antisémite, qu’à une certaine vision de l’élite bourgeoise parisienne. Mais pour les juifs, et pour les antisémites du parti, la nature de ses propos ne fait pas de doute. Le message est passé.
Les frontistes en meeting
Une partie du public de Marine Le Pen d’ailleurs ne s’y trompe pas. Les équipes de Yann Barthès (le Petit journal sur Canal +, puis Quotidien sur Tf1), ou de Mediapart, d’ailleurs interdites de meetings du Front National, se sont fait une spécialité de relater les dérapages des militants frontistes.
« Je vous considère comme un bougnoule. »@azzahmedchaouch était au défilé du 1er mai de Jean-Marie Le Pen ➡️ https://t.co/xbjVse5pZQ pic.twitter.com/JWZTpmbbE3
— Quotidien (@Qofficiel) May 2, 2017
Autre exemple récent, début février 2017, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) tractait devant le meeting du FN à Lyon a essuyé une volée d’injures et d’accusations antisémites : « Qui domine le monde à votre avis ? demande une sexagénaire aux étudiants. C’est qui la finance ? L’oligarchie financière, c’est les juifs. Ils ont toujours dominé le monde ». Plus loin, une jeune militante frontiste leur explique que le négationnisme c’est de « la recherche historique ». « D’autres nous insultent de « sales juifs » devant des CRS impassibles, » expliquent-ils sur le site de Street Press.
Une enquête de la Fondapol (Fondation pour l’innovation politique), citée par le journaliste Renaud Dély, montre qu’en novembre 2014 que plus de 50 % des électeurs FN considèrent qu’il y a « trop de Juifs dans les médias » ou ne voteraient pas « pour un président juif ». Marine Le Pen les côtoie depuis sa tendre enfance, et sait leur parler…
Malgré la purge, des candidats FN en roue libre
Toute à sa stratégie de conquête du pouvoir, Marine Le Pen décide en 2014 d’aligner 597 candidats aux élections municipales (contre 400 en 2008, et 150 en 2001). A la veille de l’élection, le Front national décide donc de se séparer des candidats qui ont défrayé la chronique. C’est le cas de Florent Braun, candidat FN aux cantonales de 2011 de Gif-sur-Yvette qui déclarait: « ce qui a toujours été un combat universel, intemporel et naturel pour le genre humain contre la vermine circoncie (sic) a pour but final pour tout homme libre de les détruire et de nous délivrer de leur joug ».
Non le #FN n'a pas changé, oui il représente un danger. #LepenNon #NonauFN pic.twitter.com/S8a8T55yJE
— JRG – Jeunes du Centre Gauche (@JeunesRadicauxG) May 3, 2017
Mais encore. Marie d’Herbais, intime de Jean-Marie Le Pen, amie d’enfance de Marine, ex-femme de Frédercic Chatillon, et candidate FN aux municipales 2014 à Sévigné-l’évêque, femme du sérail s’il en est, affirmait : « l’islam est l’instrument de la juiverie internationale ».
David Rachline, 29 ans, directeur de campagne très présent sur les plateaux télévisés, lui « est un ancien membre de l’association d’Alain Soral, Égalité et Réconciliation, explique le site de La Règle du Jeu, qui avait dressé un portrait de chaque candidat problématique du FN en amont des élections municipales de 2014.
David Rachline l’avait d’ailleurs [Soral] invité à Fréjus en 2008, et avait ensuite qualifié la conférence de « toujours d’actualité et de grande qualité ».
Alain Soral vient d’être condamné à 3 mois de prison ferme pour contestation de crime contre l’humanité et injure raciale, via la publication d’un dessin négationniste.
Marine Le Pen à l’Elysée et les juifs de France
Au Front national, il ne faut pas souffler beaucoup sur certains militants et certains cadres pour que la flamme antisémite et raciste ne se rallume. « Ils sont partout » pourrait-on dire en retournant une de leurs expressions favorites : directeur de campagne, trésorier, candidats, militants, dans des proportions inquiétantes.
Et l’on n’a pas évoqué les partis européens alliés du FN, où la nostalgie du III Reich, la haine des étrangers et le goùt de la violence sont moins farouchement réprimés qu’en France. Le clan Chatillon, soutien logistique et moral, de Marine Le Pen est « obnubilé par Israël » et « le sionisme international ». En cas de victoire, ils disposeront d’une plus large liberté d’action et de paroles.
Marine Le Pen est donc cernée par nombre d’antisémites, mais elle ne les voit pas. Une note interne diffusée en 2013 à destination des candidats (révélée par Médiapart) nous éclaire sa vision du problème. Elle considère ces débordements comme « des délires personnels ou idéologiques », auquel « il ne faut pas laisser aller » en période d’élections explique-t-elle dans cette note . Car la presse raffole de ces débordements. Mais après une victoire, renouvellera-t-elle la consigne ? Ou tous les identitaires radicaux, les révisionnistes, négationnistes, complotistes, toute cette frange oubliée de la population française dont une partie à été dévoilée en 2012-13 autour du phénomène Soral-Dieudonné recevra-t-elle un blanc-seing pour s’exprimer à sa guise ?
En cas de victoire du FN, la communauté juive subirait de plein fouet ce phénomène. Et elle perdra en plus ce qui lui assure aujourd’hui sa sécurité et sa qualité de vie, en cette période de menaces jihadistes : l’oreille attentive des responsables politiques.
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