Allemagne: pas de poursuites après des propos controversés d’Abbas sur la Shoah
L'enquête a conclu que le président de l'AP "avait commis l'infraction d'incitation à la haine raciale" mais qu'il bénéficiait "d'une immunité qui fait obstacle aux poursuites"
Le parquet de Berlin a estimé lundi que les propos du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas sur la Shoah lors d’une visite l’an dernier relevaient de l’incitation à la haine raciale, mais il n’engagera pas de poursuites pénales en raison de l’immunité diplomatique de l’intéressé.
La police berlinoise avait ouvert une enquête « pour suspicion d’incitation à la haine » en août 2022 sur la base de deux plaintes accusant M. Abbas d’avoir « relativisé l’Holocauste » lors d’une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
L’enquête a conclu que « M. Abbas avait commis l’infraction d’incitation à la haine raciale » mais qu’il bénéficiait « d’une immunité qui fait obstacle aux poursuites », a indiqué lundi le parquet de Berlin dans un communiqué.
Interrogé sur l’attentat commis lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972, fatal à 11 Israéliens et perpétré par un groupe terroriste palestinien, M. Abbas avait comparé la politique israélienne envers les Palestiniens au génocide juif par l’Allemagne nazie.
« De 1947 à aujourd’hui, Israël a commis 50 massacres dans 50 villes palestiniennes (…), 50 massacres, 50 holocaustes et encore aujourd’hui il y a chaque jour des morts causées par l’armée israélienne », avait-il déclaré, déclenchant une vague d’indignation essentiellement en Israël et en Allemagne.
Olaf Scholz avait exprimé le lendemain son « dégoût » pour ces déclarations, mais son absence de réaction immédiate lui avait valu d’être vertement critiqué en Allemagne.