Antisémitisme: la Fédération argentine de football adopte les critères de l’IHRA
L'International Holocaust Remembrance Alliance inclut des références à Israël pour la haine des Juifs ; la prestigieuse Université de Buenos Aires soutient également sa définition

La Fédération argentine de football [AFA], a adopté jeudi dernier la définition de l’antisémitisme élaborée par l’International Holocaust Remembrance Alliance. L’AFA régit toutes les activités de football en Argentine.
La veille, l’université de Buenos Aires, [UBA], la plus prestigieuse du pays, avait fait de même.
« Nous considérons qu’il est extrêmement important que l’UBA et l’AFA aient adopté la définition de l’antisémitisme. Dans le cas du football, il existe de nombreux précédents concrets de discrimination liés à la religion et à la nationalité, entre autres, et cette décision représente un outil pour lutter contre la haine dans notre sport principal », a déclaré Victor Garelic, vice-président de l’organisation politique juive argentine DAIA, à la Jewish Telegraphic Agency.
La définition de l’IHRA appelle antisémitisme « une certaine perception des Juifs, qui peut être exprimée comme une haine envers les Juifs » qui est « dirigée contre des individus juifs ou non juifs et/ou leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et les édifices religieux ».
Mais elle inclut également « Nier au peuple juif son droit à l’autodétermination… en prétendant que l’existence de l’État d’Israël est une entreprise raciste », et « Comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis ».
Les parties de la définition qui incluent Israël ont été contestées ces dernières années, car certains critiques ont dit que cela étouffait la liberté d’expression des manifestants et des activistes.
La culture du football argentin a eu sa part de controverses antisémites ces dernières années.
En 2018, les supporters de l’équipe d’Atlanta ont été bombardés de chants sur le thème « tuer les Juifs pour faire du savon », probablement une référence à l’affirmation non fondée selon laquelle les nazis faisaient du savon avec des cadavres de Juifs.
Au début de cette année, un joueur a fait un geste antisémite en quittant le terrain lors d’un match.
L’Université de Buenos Aires, qui est sur le point de fêter ses 200 ans, compte plus de 300 000 étudiants répartis dans plusieurs écoles différentes. Cinq lauréats du prix Nobel et 16 présidents argentins figurent parmi ses diplômés.
« L’adoption de la définition de l’IHRA par l’UBA sera un phare pour les autres universités de tout le continent et servira de rempart contre l’intolérance et l’incitation à la haine », a déclaré Shimon Samuels, le directeur des relations internationales du Centre Simon Wiesenthal.
Depuis 2002, l’Argentine est le seul membre d’Amérique latine de la International Holocaust Remembrance Alliance. Le ministère des Affaires étrangères du pays a adopté la définition de l’IHRA en 2018.